Pour toi ma soeur

Classé dans : 365 petits riens | 7

Bien peu de gens le savent, mais les petits riens sont rédigés d’abord pour toi … ce matin, je me suis levée, la boule à z, une de mes fantaisies capillaires d’hier, je pense qu’inconsciemment c’est un peu par solidarité avec toi, qui essaye depuis plus de 6 ans à lancer la mode bonze au sein de la Bretagne profonde, tu es le seul médecin, à pouvoir dire à tes patients, mais non voyons, regardez comment on peut être sexy le crane rasé.

(Il me reste du tissu orange si tu veux, et un bol tibétain, du temps de la période bouddhiste de ta mère … Ooom )

J’ai regardé le ciel, il fait beau. Je me demande quel temps pourrave tu dois avoir dans ton lit d’hôpital rennais. Ma dyscalculie refaisant surface, je ne suis pas arrivée à compter les années. La reine mère,  a fait un couscous pour ce jour particulier, tu sais ou tu ne te souviens pas que le couscous est une histoire de famille, nous ne sommes ni rapatriés, ni d’origine arabe, mais le couscous c’est sacré, à cause des vacances peut être dans l’hôtel restaurant de notre grand tante qui faisait le couscous le meilleur du monde, d’ailleurs je ne sais pas si tu t’en souviens, c’était pour mes 7 ans, je me souviens du gâteau. C’est en te courant après qu’un jour comme Obelix, je suis tombée dans la marmite, non pas de potion magique , non pas la marga, juste dans la graine … dans ces gigantesques marmites plus grandes que nous.

Pourquoi te dis je tout ça ? Oui parce que je voulais partager le jardin et cette journée avec toi. Les lilas sont toujours en fleurs, et l’arbre de Judée se pare de mauve, j’y placerai mon masque maori, on te prépare un poulailler dans la cabane, comme ça tu auras des oeufs frais chaque jour. Il parait que tu arrives bientôt.  Ton bout de chez toi se dessine dans le bleu du Mistral et l’olivier tangue devant. Le cyprès est toujours immense, on a découvert la piscine, il y a du boulot, quelques rainettes ont niché dedans durant l’hiver. Une des dernières lubies de ta mère, un fontaine genre petit Trianon, et puis un bourdon qui m’a fait rire se bourrant la gueule dans le marronnier. Au fait, les fleurs d’acacia sont presque ouvertes, juste à temps pour te faire des beignets.

J’ai servi deux verres de mojito j’en avais envie, il y en a un pour toi.. donc on t’attend tout simplement.

Et sus à la salope, on l’aura, non mais, on ne va pas s’embêter avec les petites mauvaises odeurs.

T’embrasse.

La Frangine, la vieille ….

PS / les kleenex sont à ta droite dans le tiroir de la table de nuit.

 

 

 

7 Responses

  1. Cecile

    Je sens les odeurs…salée pour le couscous, sucrée pour le mojito et les lilas, et celle de la Provence….incomparables!

  2. Moniqe Vogt-Remy

    Plein d’émotions parmi toutes ces fleurs! c’est ça la vie, tous ce moments intenses de bonheur, de partage, de tristesse, d’espoir!

  3. Jacqueline

    comme ce message est beau et plein d’amour caché sous l’humour ! comme toujours Nathalie, un vrai régal et un message comme j’aurais aimé en avoir à une certaine époque… mais Pfuttt … sus aux pensées tristes…. le soleil brille, le lilas est en fleur et le couscous et le mojito attendent !! et la Vie est belle même quand elle rencontre des petits cailloux sur sa route ! merci pour ce très beau moment de partage et de tendresse !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.