27 mars 2024 – Un instant au jardin

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Bonjour mon monde, cette nuit, il est tombée des trombes d’eau, ce matin en me réveillant, il pleuvait encore. La terre est déprempée, les juments énervées par leurs chaleurs, et les poules heureuses de picorer dans la terre molle. J’ai bien cru que la journée serait aussi morose que la veille et vers 11h00, le soleil nous offrit un bout du ciel bleu.

J’ai remis la pompe du bassin en marche, il faut que je m’occupe des autres. Le jardin est tellement désordonné, il faudrait que je lui fasse un grand toilettes.  Les oranges et les citrons doivent être ramassées. Les cerisiers commencent à fleurir, le cerisier du Japon est tout timide. Le petit coin d’Asie de ma mère, prend ses repères avec les érables.

Je profite des premiers iris et des dernières violettes, les muscaris sont sur la fin également. Les muriers explosent.

J’adore les vrais muriers ceux du ver à soie pour les confitures, j’espère que cette année les mûres tiendront le coup, que le vent et le gel ne les feront pas tomber au sol.

Ici, il y avait des magnaneries comme dans le Gard, c’est pour ça je crois que mon père, pur produit des Cévennes à choisi cet endroit, les muriers y poussent comme du chiendent, mais plus personne n’en veut car les mures en tombant salissent tout, mais les tortues ne sont pas de cet avis.

Quand je suis arrivée dans ce village au pied de la montagne, il y avait 280 habitants, j’avais 6 ans. Nous allions à l’école à Marseille, et les copains qui vivaient ici, voulaient toujours qu’on leur raconte la grande ville, moi je voulais qu’ils me racontent la campagne, les chemins n’étaient pas goudronnées, il n’y avait pas d’autoroute, c’était il y a plus d’un demi siècle. Aujourd’hui encore, quand je les croise au café, dans les rues ou au marché, je ne croise pas ce monsieur d’un âge certain, le même que le mien, dans ses yeux, je vois le petit garçon qui dévalait les chemins du Luberon sur son vélo, je vois les enfants que nous étions jouant dans les fontaines, Je nous vois mourir de chaleur au coeur d’un été caniculaire, pensez vous réellement que la canicule n’existe que depuis 2003 ?

Dans mon jardin, je m’apaise, je vis dans l’instant. Cette paix si précaire en ce bas monde.

Je vous souhaite ce que vous voulez mon monde, que cette journée vous soit belle.

Et je remercie Carole de l’autre côté de la grande flaque, de m’avoir offert ce matin ses petits riens quebécois, j’ai hâte de voir son pommier.

A demain peut être.

 

 

 

 

Je suis revenue, les petits riens sont de retour

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Bonjour mon monde, cinq mois déjà, que je n’ai pas mis les pieds ici, j’ai un peu honte, mais j’avais une bonne raison. J’avoue que j’en avais un peu assez de retrouver mon monde ailleurs.

« L’imitation est la forme de flatterie la plus sincère que la médiocrité puisse payer à la grandeur » (Oscar Wilde)

Au hasard de mes lectures, je suis tombée sur cette citation d’Oscar Wilde et je me suis dis que tout ça ne datait pas d’hier, et j’ai souri. Donc la bannière 2024 du blog est bien à jour, si vous avez envie de rattraper les petits riens des cinq derniers mois, ils sont sur Instagram, ICI.

Je vous souhaite un bon dimanche des rameaux, ici il fait un beau Mistral qui purifie le ciel. L’après midi sera réservé au ménage et au linge et demain sera un autre jour.

Je ne suis pas allée à la messe, en bonne mécréante que je suis, et ça m’a fait penser à mes bondieuseries dont quelques unes sont encore en carton depuis si longtemps, et j’ai retrouvé ce petit rien, il m’a fait sourire, il tombe à pic pour ce jour particulier et religieux  avant Pâques. J’ai relu le texte,  je l’ai aimé. Il pleuvait, et je créais des improbables. C’était hier, c’était le dernier jour de février en 2016.

 

 

« Mes bondieuseries de cuisine

 

Ramasser les branches cassées par le vent, et créer un petit coin de printemps dans sa cuisine, au milieu des bondieuseries ….

Pourquoi, les bondieuseries n’auraient elles point le droit de cité dans les cuisines ?  Est ce si improbable ?

On peut être mécréant et aimer les bondieuseries, je ne suis pas un paradoxe près.

Dimanche pluvieux, dimanche venteux,  dimanche heureux, enfin je crois …  il fait si noir ce matin, quelqu’un pourrait il éclairer le ciel.

Juste un peu, il parait que demain est un autre jour et que le ciel m’entendra.

Finalement l’hiver c’est maintenant.

Saloperie de tempête qui fait que les chats ne retrouvent plus leur chemin.

Je retourne à mes improbables. »

 

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Le matin, il faut rester couchée

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Six heures du mat, me voilà seule en mon domaine, Monsieur est parti travailler, la reine mère est en cure pour ses vieux os, numéro 2 est repartie, l’amooooour toujours l’amooooourx. Numéro 1 n’est pas encore arrivée (deux académies différentes, pas de vacances ensemble). Je prends mon café avec Tara qui s’est mise en tête de me faire oublier Chouchou qui était à mes côtés chaque matin. « Mais regarde, je suis là moi …. » semble-t-elle me dire,  c’est la plus jeune et la dernière hormis le grand nigaud.

Me voilà en train de découper les dernières tomates du jardin, pour en faire du coulis, les pizza de vendredi n’en seront que meilleureS. Je les mets à mijoter, je les passerai au presse purée après. Et je regarde l’aquarium, il y a tellement peu d’eau que les poissons ont presque pied et tant d’algues sur les vitres qu’ils ne savent pas qu’il fait nuit encore.  Opération Atlantis lancée, je pêche, je vide, je nettoie, je remplie, la cuisine ressemble à une pataugeoire, mais les poissons viennent de s’apercevoir que j’existe (tiens vous êtes là vous, depuis le temps …. ) je m’improvise portier à chats et à chiens, donneuses de croquettes, ils rentrent tous de leur ballade matinale et retournent se coucher, ce n’est pas comme s’ils avaient passés la nuit à roupiller dans la maison. Les bébés tortues se réveillent à la chaleur des lampes solaires, un peu de salade au petit déjeuner, Les grosses sont quasiment toutes entrées en hibernation (les bienheureuses)

J’ouvre aux juments, je prépare la pâté des poules, Fine est fière, nous sommes fière d’elle, elle a fait son premier oeuf, elle sort du poulailler en chantant à tue tête (coot coot, j’ai fait l’oeuf). Je regarde le jardin, encore des roses et beaucoup de feuilles, l’automne trainasse un peu, pas de feu de cheminée encore. De retour je passe mon coulis au presse purée, deux petits pots de confiture, largement suffisant pour demain soir.

Je vais dans le salon, pour prendre un café, la cafetière refuse de fonctionner,  saloperie de calcaire, me voilà à regarder les prix des cafetières sur mon copain Amazon (désolée quand on habite où j’habite, Amazon est ton meilleur pote), je colle l’article dans mon panier (je t’épargne le laius sur les cafetières à 600 euros, qui ne te le portent  même pas le café au lit)  et  puis je me dis on va lui laisser sa chance, me voilà dans la buanderie, en train de fouiner à la recherche d’une bouteille de vinaigre …. détartrage complet, vinaigre bouillant, soufflette de l’ordi …  rinçage et rerinçage, j’ai enfin mon café. Je m’installe au salon, et je regarde les bougeoirs sur la cheminée, j’astique les bougeoirs, et que ça brille … en  fait personne ne le verra sauf moi. Mais je me fais un café aux chandelles.

La reine mère s’ennuie tellement dans son studio à Gréoux les Bains, qu’elle me fait des commandes et m’envoies des livres, ce matin, j’ai de quoi devenir herboriste en chef grâce à elle, le facteur se marre, elle est sa meilleure cliente. J’ai hâte demain, elle me fait un calendrier de « l’AVANT » son retour, une surprise par jour.

Je me retourne, il est 12h00, je n’ai pas encore pris ma douche. Alors vous la trouvez comment la vie de Kratrice Rurale ? Je vous souhaite une belle journée mon monde, je crois que la mienne commence à peine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chouchou de Saint Martin, s’en est allé.

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Oyez Saint Martinois, Saint Martinoise, Chouchou s’en est allé.

Il y a des chats qui méritent qu’on raconte leur vie. On ne sait pas trop où est né Chouchou, à Saint Martin il est arrivé tout petit, dans une famille, ce devait être en l’an de grâce 2007 par là. J’avais trois chats, dont Typhoo qui lui ressemblait énormément et qui s’était imposé à la maison.  Chouchou venait me rendre visite dans la vieille maison, des tonnes de ronrons et de tendresse. Je lui expliquais gentiment que je ne pouvais pas le prendre, qu’il avait une famille, et que bientôt j’allais partir vers des terres lontaines et que je ne pouvais pas l’amener avec moi, déjà les trois autres plus la chienne c’était vraiment difficile. Nous sommes partis et revenus tous les étés, Chouchou (ou plutôt Pikachu) avait été abandonné par sa famille (quand les gens déménagent, ils oublient un peu leur chat, sauf ceux qui leur font prendre l’avion) et errait dans les rues du village, jusqu’a ce que Mamy Claire, une amie de ma mère l’adopte, mes filles adoraient aller chez Marie Claire et y passer la nuit et Chouchou était inclus dans le paquetage.

En 2014 j’ai été élue avec Marie Claire, Chouchou était membre du conseil municipal, il l’attendait devant la porte de la mairie, quand l’été il n’entrait pas dans la mairie et s’allongeait sur la table du conseil.

Marie Claire ne s’est jamais couchée sans que Chouchou ne soit rentré, et quand elle s’absentait, quelqu’un s’occupait de lui et de son autre chat.

Chouchou était toujours dans le paysage, que tu ailles à l’épicerie ou à la mairie, à la sortie de l’école, Chouchou était là. Il surveillait sa route, de son trottoir ou de sa fenêtre.

A l’été  2021, Marie Claire s’en est allée, morte d’une saloperie, comme il en existe tant, mes filles ont pleuré une grand mère. Ses enfants ont mis en vente la maison, ont viré Chouchou dans la rue, laissant le vieux chat à l’intérieur, qui s’est laissé mourir. Ils  arguaient  que Chouchou serait nourri par les habitants, « il était en fait, la mascotte du village, il ne pouvait s’adapter ailleurs, ils ne pouvaient pas le prendre avec eux, un vieux chat ça a ses habitudes » une vieille cagette pour abri devant l’épicerie, je portais des sachets de nourriture à l’épicière, me disant que les enfants n’allait pas le laisser indéfiniment dans la rue, mais le gens ne sont pas toujours comme on pense.  il  a vécu deux mois ainsi. Jusqu’au gros orage, cet énorme orage d’octobre 2021, où mon mari a pris la colère de sa vie et est parti sur les chapeaux de roue, récupérer le chat. Chouchou est arrivé à la maison. Le vétérinaire ne donnait pas cher de sa vie, au vu de son âge.  Il était épuisé. Il est resté avec Pauline durant deux mois dans sa chambre,  et puis tant bien que mal, il s’est retapé, s’est rassuré, s’est adapté, et est devenu l’ancêtre de l’oustau de li gatoun (on l’a un peu vitaminé également)  il a retrouvé sa rue, dans la cour de la maison, il surveillait les voitures qui arrivaient. Je crois qu’il a vécu une belle fin de vie, deux ans avec nous. Chouchou dit la Bête quand il était en colère, est parti hier, fatigué et vieux, le vétérinaire l’a endormi, sa respiration devenait impossible, il ne se levait plus,  l’opération de cet été, lui avait donné un sursis de quelques mois. Il n’avait pas loin de 17 ans et « le Whiskas était son meilleur ami »  a été son épitaphe.

On ne retrouvera plus ses dents dans le jardin, lui qui les perdait à tout va. Il a terminé sa vie, dans la famille avec laquelle, il avait décidé de vivre quand il était petit. il était gardien des tortues, grand cuisinier, aucun plat n’était préparé sans son assentiment (les crises que j’ai pu me prendre quand je cuisinais). Il quémandait des calins d’un coup de patte. Il avait tous les droits, même celui de jouer les pitbulls. Il était même devenu une star jusqu’à Paris, mais c’est une autre histoire.  Il était chouchou. il repose dans le coin consacré au chat de nos vies, même s’il n’a vécu que peu de temps avec nous,  parce que Chouchou était un Monsieur Chat, un grand chat, de ces chats qui vous font grandir et qui vous explique ce qu’est qu’être un véritable humain.

PS / Abandonner un animal est un acte de cruauté et de maltraitance, aujourd’hui passible de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende.

 

 

 

 

 

 

Après la pluie, vient toujours le beau temps

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Le matin dès potron minet (j’adore cette expression) alors que toute la maison sommeille, les chats rentrent de leur nuit à chasser les souris dans le grenier, tu te dis, qu’il va pleuvoir toute la journée, d’ailleurs il pleut, des nuages obscurcissent le lever du jour, tu nourris ta petite meute, range la cuisine et le salon, nettoie l’incontinence du vieux , il va falloir prendre une décision mais tu n’y arrives pas et pour ne réveiller personne, tu t’installes dans l’atelier pour enfin finir ton ouvrage commençé il y a belle lurette (j’adore celle là aussi).

Tu écoutes distraitement une série qui se passe en Afrique, tu as toujours rêvé de cette Afrique, que tes copains, ton mari, tes cousins te racontent.

Et tu relèves le nez ? Au travers les fenêtres tu le vois, il là …  ton ouvrage peut attendre, hors de question de rester enfermée, le soleil est arrivé avec un léger Mistral tout léger à peine perceptible (pour l’instant). Monsieur revient victorieux de son jardin avec une dernière récolte, les oliviers ploient gravement, vivement que le moulin à huile ouvre, tu en profites pour prendre en photo le yucca en fleurs, l’hibiscus au soleil, et les sauges qui continuent leur floraison.  S’installer prendre un café, les fesses un peu humides des trombes d’eaux de la nuit, mais ce n’est pas grave, il fait beau.  Les juments et les humains réchauffent leurs os.

J’en ai profité pour ramasser les noix, j’avais oublié de le faire. Bon samedi le monde, bon samedi mon monde. Monsieur prépare son feu pour les grillades.

Va-t-on déjeuner dehors ?

 

 

 

 

Résistance

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De la verrière, je regardais les tourterelles s’ébattre en picorant quelques graines et  je vois une tâche rose. Il y a bien longtemps que je ne vois rien, ni de près, ni de loin. Mais cette tâche rose m’intriguait. Impossible de prendre le café dans le jardin, la pluie est au rendez vous, le chantier est mon refuge les jours de pluie.  Est ce possible ? L’hibiscus de marais continuerait-il à fleurir ?

j’y suis allée pour regarder de plus près. Oui malgré son feuillage flamboyant d’automne, deux fleurs sont au rendez vous. Si frêles dans les intempéries, si fragiles, si douces, elles sont là, le 20 octobre.  Emerveillée bien sûr, je les ai touchées et respirées. Et si la nature nous montrait le chemin, si elle nous expliquait que malgré tout, malgré l’obscurité, malgré l’adversité, il fallait continuer à fleurir ? Tara m’a accompagnée, où il y a des tourterelles, il y a Tara. Alors je suis retournée dans mon atelier, on voit enfin la table, j’ai préparé mes ouvrages à broder. J’ai tant à faire.

Bonne journée le monde, bonne journée mon monde, Je vais dessiner une fleur d’hibiscus, je crois.

 

« Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été. »

Albert Camus

 

 

 

Chère Dame Jeanne

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Chère Dame Jeanne, je sais que tu as un âge canonique, mais en souvenir de cette reine modeste, essaye s’il te plait de ne pas te fêler chaque fois que je te lave, il est vrai que j’ai de la ressource et que tes consoeurs attendent sagement que tu casses pour prendre ta place, mais bon quand même, je voudrais t’emplir de vin doux, d’orange et d’épice, d’une lichette d’alcool, et de poudre d’étoiles afin de préparer mes vins de Noël …. tiendras tu la cadence ?

Même fêlée j’aime voir le monde au travers de toi, même sous la pluie, la vie est différente, quelquefois je glisse au fond de toi, des lumières pour que tu éclaires le jardin. Tu rappelles à moi des souvenirs d’enfance … celle où tu gisais inanimée, encorsetée de tes fibres de paille de bois et de rafia, celle où tes vêtements pourrissaient lentement au fond d’une vieille remise … voilà, je t’ai tout dit, maintenant tu te mets au boulot, et tu me surveilles pendant 40 jours, les mixtures de sorcières que tu as bien voulu accueillir …

Merci Dame Jeanne, tu es pour moi, une sacrée compagne de cuisine.

A demain, le temps que tu sèches et que je retrouve mon grimoire de recettes intemporelles.

 

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Chassée de son royaume de Naples, la Reine Jeanne vint se réfugier en 1347 dans son comté de Provence en passant par la route de Grasse à Draguignan. Surprise par un violent orage, on lui indiqua pour asile le petit château du gentilhomme verrier au hameau de « Saint Paul la Galline Grasse ».

Après y avoir passé la nuit, la reine désira voir fabriquer les flacons. Un peu troublé, le verrier souffla dans le mors de sa canne, et réalisa une bouteille énorme qui fit l’admiration de tous par sa contenance d’une dizaine de litres. Il décida d’en lancer la fabrication et l’appela reine-Jeanne, mais la souveraine suggéra modestement de lui donner le nom de « dame-jeanne ». Pour protéger cette grosse bouteille, le verrier l’habilla d’osier.

Source : Wikipedia

 

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Neuf oranges douces et libres du jardin de Dame Isabelle.
Un litre d’alcool de fruits distillé à la pleine lune
7 bouteilles de vin blanc des vignes du Luberon
des brindilles de vanille des lianes du Pacifique
1000 grammes de poussière de sucre
Cannelle et clous de Girofle.

Il n’y a plus qu’à attendre les 40 jours et les 40 nuits en « bouléguant » quelquefois le tout avec une baguette magique, en ajustant les pincées d’épices,  pour que le philtre deviennent breuvage féérique ou soporifique.

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Reprise de deux articles d’octobre 2015, les dames jeannes sont toujours là et servent au jardin, pour l’instant , vin d’orange en approche…..

Bonne soirée mon monde.

 

 

 

 

Déni d’Automne

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Je suis en plein déni (comme dirait mon amie Cécile), tellement en déni que je n’ai pas fait rentrer le bois, il va falloir que je le fasse, même s’il en reste un peu de l’hiver dernier,  je suis en déni d’un automne que je ne veux pas voir venir, et je ne suis pas la seule, les chats continuent à squatter les chaises du jardin, le grand nigaud est toujours aussi nigaud, sait il qu’il est un chat ? Il aime tant perturber les poules qu’elles vont finir par pondre des oeufs durs, s’il continue à les courser comme ça. Le jardin, vit sa vie, les tomates refleurissent, ainsi que les poivrons, les aubergines et les courgettes. Les rosiers s’en donnent à coeur joie, et pourtant l’automne pointe bien son nez, le ciel est noir, on nous a promis la tempête pour dans quelques heures ou jours. Un épisode cévenol, ils disent. Comme si on avait attendu les Cévennes pour être inondé, pour moi la pire année a été 92.  Je suis traumatisée par les inondations, c’est la faute de ma grand mère, ma grand tante et mon père, les gardois, les inondations du Virdoule à Quissac sont ancrées dans nos gènes, le moindre orage et me voilà terrorisée, ou du moins en alerte, j’écoute l’eau, je la suis, je l’espère et la redoute. Mon père n’a jamais voulu habiter près d’un cours d’eau ou d’une rivière et maintenant avec le recul, je le comprends, d’ailleurs que ce soit la bastide des arrières grand parents ou les fermes près du Vidourle, elles n’étaient pas habitées au rez de chaussée, chez mon arrière grand père c’était l’atelier et les cuves de vin, car il était viticulteur, chez d’autres, c’étaient les étables et les écuries, avec souvent une cheminée pour faire les conserves, et l’horrible crochet au plafond pour tuer ce pauvre cochon (je sais que c’est bon le jambon et le saucisson). Mais je m’égare, tout ça pour vous dire que malgré le fait que notre maison ait été construite en conséquence et au cas où, j’ai quand même la trouille des inondations.

Malgré mon déni, les étourneaux qui ponctuent le ciel de leur vol limite sinistre aujourd’hui et la myrte qui noircit me disent le contraire,  c’est terminé les beaux jours.

Je n’en veux pas de cet automne, je ne veux pas de l’hiver. Je rêve des pays où j’ai habité, où l’été est éternel, j’en rêve, mais je n’y suis plus, alors je vais m’adapter, et puis il faut être honnête dans un peu plus de trois mois et demi, les amandiers seront en fleurs.

Bonne journée mon monde, bonne journée le monde.