Mon petit coin de préhistoire

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Petite nous y allions pique-niquer les soirs d’été après les grosses chaleurs, l’eau glacée du Verdon était un bonheur, plus grande c’était les soirées d’ado, un coup de moto, des pèches pas très réglementées, des fossiles retrouvés, nous avions l’impression d’avoir changé d’espace temps,

Aujourd’hui tout est prêt pour le tourisme, la route goudronnée jusqu’à la plage, et des maisons et des buvettes partout, des bateaux et un port … ainsi va les époques, c’était notre coin de paradis, notre piscine, ça nous appartenait, qui pouvait bien aller jusque là, au coeur du Verdon pour se baigner, je vous présente le lac d’Esparon. 

Secret d’Arlésienne

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J’ai dix ans, elle arrive dans son globe de plastique, mon père voyage toute la semaine, il a un métier sérieux, il est inspecteur, il inspecte les gens et ça m’impressionne autant que l’inspecteur de l’école, elle est belle, elle est toute habillée de blanc, elle est une mariée de Provence, mon père ce provençal pur huile d’olive me la ramène pour mon anniversaire (ma fille dès que tu ne vois plus d’oliviers, tu entres dans le pays des sauvages),  il devait avoir fait une escale sur Arles et Nîmes, son royaume.

Elle avait sur elle, presque 45 ans de crasse, je lui devais bien une grande toilette, car elle a fait bien plus que ça dans ma vie … elle m’a faite m’intéresser aux costumes de notre Provence, aux coutumes et aux us dans lesquels j’ai été bercée toute ma vie.

Alors, je vous en prie,  ne méprisez jamais le pouvoir des poupées folkloriques sur les petites filles … elles sont de 4 sous peut être, elles ne sont que folklore, mais elles sont magiques.

Les vêtements ont trempouillés deux ou trois jours, avec changement d’eau très souvent, toutes sortes de lessives et de détachants. Séchage au Mistral, et repassage.

La voici toute resplendissante avec la coiffe encore un peu sale, je n’ai pas osé la défaire. Je sais bien que les puristes, crieront au crime de lèse majesté, son costume n’est pas parfait, mais qu’importe, elle est celle qui a engendré des années de bonheur.

et comme une passion n’est jamais solitaire, je lui ai trouvée une amie, moins jeune qu’elle. Je suis sûre qu’elles se racontent des secrets d’Arlésiennes, je vais essayer de les entendre chuchoter.

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Ma poupée de France

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Pastille apposée sur les boites des poupées

Partition

Je n’ai pas le temps  ni de broder, ni de créer en ce moment, alors je me souviens, je chine, et j’entasse, ça risque de durer un petit peu de temps, même un certain temps, mais je sais que vous êtes patientes.

La poupée de France, fait partie de mes coups de coeur es poupées, je vous l’ai dit je crois, je collectionne les poupées depuis l’âge de 12 ans, depuis toujours en somme, il y a de belles cantines en fer dans le grenier de mes parents, j’ai hâte un jour de les ouvrir, la surprise sera immense, parce que ma mémoire me fait défaut.

J’ai  toujours été fascinée par le « marketing du passé », (Bleuette et la Semaine de Suzette en autre …) ma poupée de France, en fait partie, c’ est une chanson de Rika Zaraï de 1975, Bella, le fabricant de poupée, va créer ou du moins adapter une de ses créations (La poupée Nostalgie) pour la chanson, et un pourcentage de la vente des poupées, sera remis à l’Hôpital de Garches par Rika Zaraï, pour les Handicapés et l’achat d’un bus aménagé.

Elle est très photogénique, Ma poupée de France, un plaisir de la mettre en scène, je trouve qu’elle n’a pas tant vieillie malgré ses 42 ans bien tassés.

Belle journée à vous.

 

 

 

 

 

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Je suis un pur produit des années 70

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Il faut le dire, j’ai eu la chance de naître avec un 6 dans ma date de naissance, et j’ai donc vu les années 70 et leurs délires de liberté prendre la place à l’austérité de « pleasant ville » et c’est un bonheur de retrouver, les kitcheries enfantines de mon enfance, et Pâques en est le plus joli exemple.

J’ai préparé les déco de la table avec mes kitcheries préférées.

Et je n’ai pas tout à fait 8 ans, et je cours dans le jardin à la recherche des oeufs, les cloches sont revenues de Rome, et c’est magique. Les dessins qui peuplent ma vie sont ceux des albums roses d’Hachette, ou des aventures de Zouzou, Kiki et Toutou, en anglais Zouzou s’appelait Zaza … terrible de découvrir ça 40 ans après ;-), Saturnin était mon idole … c’était hier. L’âge d’or de la littérature enfantine, j’aime la fraicheur, les illustrations, la douceur des histoires de ces années là, peut être parce que c’est tout simplement mon enfance.

Joyeuses Pâques à tous

et puis j’allais oublier, ma fascination pour les kilts vient peut être de Peter Rabbit qui sait …

 

Vous avais-je dit que mon grand père était jardinier ?

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Toi lecteur, tu dois te dire, elle nous gonfle avec les fleurs de son jardin, de sa campagne, on a les même chez nous. Que nenni mon ami, ce lilas là est spécial, ce lilas là c’est … mon enfance, parce que ce lilas c’est mon grand père qui l’a planté. Tu vois tu ne peux pas dire la même chose, et je vois mon papé partir à son potager, de sa silhouette si pesante. Il porte des pantalons en bleu de chauffe, bleu de chine, délavés par le temps, je sais que sous le tissu, un énorme cicatrice   se propage le long de sa jambe, un accident de moto, il me raconte, les vis, les écrous et les plaques de fer, il porte de grosses chaussures de sécurité, il a un belle chemise écossaise dans des tons de gris et bleu, son tricot de peau blanc, il porte un grand tablier d’indigo, où il glisse ses graines et ses sécateurs, il a un grand panier d’osier au bout du bras, et sur ses cheveux mousseux et blancs, un grand chapeau de paille, il arrive de chez lui sur son solex … et me raconte des blagues qui me font sourire presque 40 après, des blagues pour enfants « le comble du jardinier, c’est de se mettre tout nu devant ses tomates pour les faire rougir », les blagues de l’almanach Vermot et j’aime ça, je tuteure les tournesols parce qu’un de mes cousins tout petit et balbutiant a voulu faire un bouquet à sa mère, alors on redresse leur tête à expliquant à bébé Michel, que les tournesols ont mal quand on les coupe, deux morceaux de cannes et un bout de tissu plus tard, le tournesol est soigné avec une attelle digne des plus grands chirurgiens urgentistes. Je cueille des haricots et la rangée me semble faire des kilomètres en retournant sur les lieux, je m’aperçois qu’elle n’était pas plus grande de quelques pas,  je regarde émerveillée les fleurs de courgettes si fragiles, qui deviendront des courgettes géantes. Et Pépé Jean, me raconte des histoires de fleurs, de plantes et de graines et de l’importance de la lune sur le jardin, un Rustica posé sur son fauteuil de camping, là où il s’assoit  et le feuillette quand le petit chemin qu’il a biné le long des rangées de plantations, se remplit d’eau, l’arrosage c’est le mardi, le mardi et ce droit inaliénable qu’on nous a aliéné, pour toujours nous faire payer plus, et j’ai gardé la plaque de fer qui permettait de détourner le ruisseau. On n’entend plus le ruisseau murmurer le long de la route, il est emprisonné dans de grands tuyaux. Et puis j’écoute à nouveau Papé ronchonner après les chats qui prennent le jardin pour leur litière préférée, je le vois regarder les fleurs violettes des artichauts, il les laisse monter parce que c’est beau.  Et mon grand père repart sur son solex, son panier attaché par quelque sandows pardon des standauves comme il dit, débordant de légumes et d’un bouquet de lilas qu’il a ramassé pour ma grand mère.

Voilà, vous voyez bien que mon lilas, n’est pas commun du tout, c’est mon lilas celui de mon jardin. Pas tout le monde n’a eu la chance d’avoir un grand père jardinier, plombier et brodeur, on ne nait pas tous égaux devant les souvenirs d’enfance, et c’est peut être pour cela que l’on devient une « Kratrice Rurale ».

Belle journée à vous.