Le 2ème jour d’après – Les violettes

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Au fond du jardin il y a des tapis de violettes, elles sont venus seules, elles sortent d’on ne sait où, elles ont choisi de vivre ici, comme nous, alors nous cohabitons. Elles ont tendance à vouloir tout coloniser dès les prémices du printemps,  mais comment leur en vouloir, elles semblent timides, mais l’union fait la force.

Lors de mes précieuses descentes dans les brocantes, j’avais trouvé un service à liqueur avec dessiné sur la porcelaine blanche des violettes, entassé dans un coin de placard, il prenait la poussière, une de mes crises de kitcheries notoires comme tant d’autres, jusqu’à ce matin, ou le sortant du placard, regardant mon champ de violette, je me suis dit, qu’il devait bien exister quelque part une recette pour cette liqueur.  J’ai respiré l’odeur des violettes et tout à coup, je suis devenue Miss Marple conversant avec ses amies lors d’un thé désuet, sirotant après des cookies une délicat breuvage bleu légèrement grisant et acidulé. Je vais fouiller dans les placards, voir si je trouve un vieux reste d’alcool de l’arrière grand père de mes filles qui pour une fois ne servira pas à désinfecter les plaies (sourire), à moins que le supermarché en ait encore, qui sait.

 

La recette

180 g de violette fraîches

75 cl d’eau -de-vie à 40°C

375 g de sucre

15 cl d’eau

 

Amenez l’eau à ébullition avec le sucre et maintenez le feu vif pendant 10-15 minutes jusqu’à ce que le sirop nappe la cuillère.

Enlevez les tiges et les étamines des fleurs de violettes, ne conservez que les pétales.

Faites infuser les pétales dans l’alcool pendant 5-10 minutes puis filtrez et ajoutez le liquide au sirop.

Versez dans des flacons fermés.

 

 

Comme vous pouvez le remarquer sur les photos, j’ai commencé à broder mes violettes pour les garder pour l’hiver, les petits riens sont également une source d’inspiration. Si vous avez envie du dessin, je vous l’offrirai volontiers, on ne va pas commencer à profiter de la situation, quand même, je ne vais rien vous vendre, pendant le « grand confinement »

Et vous ça se passe comment, cette période étrange ? J’ai conscience d’être une privilégiée, alors si vous avec un coup de blues, un petit commentaire et je vous répondrai, je vous souhaite une très belle journée.

Et pendant que je prenais des photos, j’ai eu de la visite. Hâte que le lilas fleurissent.

 

le 1er jour d’après

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Penche toi à l’oreille un peu basse du trèfle

Avertis les chevaux que la terre est sauvée

Dis leur que tout est bon des ciguës et des ronces

Qu’il a suffi de ton amour pour tout changer.

René Yves Cadou – Poésie

 

Hier j’étais un peu triste, mais un peu seulement, de ne pas avoir fêté la Saint Patrick par manque de Guiness, ça vous fait sourire je suppose, mais je n’allais pas affronter la horde dans les supermarchés juste pour deux canettes.  C’est une fête celte à laquelle je ne déroge jamais, mais situation de guerre bactériologique oblige, on s’en passe. Alors ce matin je suis allée dans le jardin, et la terre m’a fait un cadeau pour me consoler, je n’avais jamais vu de trèfles aussi gros de ma vie, je me demande bien ce que les chevaux en pense, je suis allée les avertir,  à l’oreille, j’aime leur parler.  J’ai écrit aux dames de la broderie, si elles ont besoin de moi, je serai présente. Et puis je suis rentrée dans mon atelier j’ai retrouvé mon cahier d’inspiration, et mes croquis et feuilles fanés et puis j’ai brodé un trèfle, à chaque jour suffira sa peine, chaque jour sera le jour d’après, sans imaginer demain. Avec une immense pensée à ceux qui sont dans la peine, ceux qui affrontent cet ennemi invisible chaque jour, dont mon mari. Ca ne fait que commencer.

Surtout restez chez vous, prenez soin de vous.

Dans ma tête trotte les vers de René Yves Cadou.

Mon enfance

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Oui c’est moi, sur cette carte postale de 1969, j’ai 6 ans, j’ai un foulard de vichy rouge sur la tête, et un maillot de bain jupette et je suis avec mon copain Jean, et on pêche les calembos. J’ai été prise en flagrant délit de liberté.  Mes premières années de vie, de 1963 à 1971, je les ai passées dans ce port de pêche à Marseille, toutes les vacances, tous les week-end, c’était là, dans le port des Goudes. Mon père y avait un cabanon qui s’appelait « Les Amis », son bateau, une barquette marseillaise, on disait la barcasse, elle s’appelait « L’Amitié ». J’étais libre et heureuse, je faisais ce que je voulais. J’ai su nager en même temps que j’ai appris à marcher, mon monde se résumait au port, aux pêcheurs qui ramandaient les filets (j’ai toujours une aiguille), aux moules, aux arapêdes, aux gobies, et aux muges, je passais des heures à regarder les poissons dans le port, des heures à me baigner au trou (un petit coin de roches plates, où on pouvait se baigner à l’abri des rochers (j’ai appris que seuls les vrais de vrais, appelaient cet endroit le trou). Le bonheur c’était de partir tôt, à l’aube, avec mon père et son bateau, même si je vomissais avant d’atteindre la passe, l’odeur de gasoil du moteur était terrifiante, on accostait sur l’Ile de Riou ou celle de Tiboulen du Maïre, quelquefois on rejoignait les îles à la nage,  on se baignait, on pêchait, on pique-niquait, on mangeait le poisson que l’on avait pêché, Robinson était mon frère, je passais toutes mes vacances en maillot de bain. Il y avait aussi le « grand » fort de pierre, où j’imaginais des princesses et des pirates, il ne reste que des pierres.

Mes autres bonheurs étaient de me rendre chez les épicières, deux soeurs jumelles qui paraissaient avoir 100 ans, je ramenais des bouteilles de Pschitt ou de Phoenix, et je récupérais l’argent de la consigne pour m’acheter des bonbons.

Les seuls désespoirs, mon seul chagrin, c’était quand je trouais mon salabre, et que ma mère le réparait.

A la nuit tombée, je me souviens des lampions et de flambeaux sur les bateaux, du chant des cornes de brume,  je ne sais plus pour quelle fête, je me souviens, aller voir les thons que les pêcheurs ramenaient, ne pas le voir tellement ils étaient gros, je me souviens des carnavals nautiques, je me souviens de soirées pizza chez Paul, où dans la grande marmite mijotait la sauce tomate, c’était mon enfance tout simplement.

La rue du cabanon, ou plutôt la ruelle qui me semblait immense, s’appelait la rue du Louvre, par l’escalier au bout de la rue, je rejoignais la plage par le sentier, en cueillant les fleurs des doigts de sorcières et de cistes. Maintenant il y a un villa et une grosse barrière, en haut des escaliers.

Je me souviens du cheval et de sa charette qui venaient chercher les tinettes pour ceux qui n’avaient pas de toilettes, le tout à l’égout n’était pas encore arrivé jusque là. Je me souviens de ma première nuit blanche ou presque, un certain 21 juillet de l’année 1969. Je me souviens du marchand de glace, non pas des glaces à manger, les gros blocs de glace pour mettre dans les glacières, la fée électricité est venue bien après dans chaque cabanon.

Vendredi j’ai rencontré des vieux messieurs prenant le soleil, à l’abri du vent au creux de la jetée. Ils ont discuté avec moi, certains ont connu mon père et ses copains, d’autres me disaient que c’était invivable l’été, que ce n’était plus comme avant, que les « estrangers » se permettaient tout et étaient très snob. Je n’en doute pas, mes parents ont vendu cabanon et bateau lorsque les touristes nous ont envahis et ça ne date pas d’hier.

Les Goudes sont devenus très prisés, c’est très chic là bas maintenant, très bourgois bohème, enfin presque, il reste quelques cabanons préservés, celui de monsieur Jouvin par exemple et un jeune homme d’une quarantaine d’années avec qui j’ai taillé la bavette, son bateau était en carénage, on a parlé de mon Marseille, il m’a parlé de sa Corse.

Je suis allée jusqu’au Cap Croisette, la Baie des singes, et j’ai mangé une pizza chez Paul, elles ont toujours le même goût, le goût du bonheur. J’y retournerai encore, en hiver et par temps de Mistral, la mer y est si belle, les mouettes, les goélands et les cormorans y sont si bavards, ça me manque, mais je ne suis pas triste, j’y ai été si heureuse, et surtout si libre.

 

Je suis invitée à nettoyer le port au mois de juin.

 

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Ils sont en fleurs

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Il y a vraiment longtemps que je n’avais engagée une folle poursuite avec ma Clio et le bus scolaire, et celà m’a permis de passer par un petit chemin que je prends rarement (chemin sans trottoir évidemment ou pas encore). Et là le miracle absolu ….. ILS SONT EN FLEURS …. Qui ? Quoi ? Donc ? Où  ça ? Mais les amandiers mazette, les AMANDIERS, les amandiers du chemin de Mirail , coups de canon, trompettes, clairons, crions, criez, hurlons …. ILS SONT EN FLEURS. L’hiver est en train de céder la place petit à petit à ce printemps que j’attends tant. Un jour, je ferai une grande fête en leur honneur, et ça sera encore mieux que le O-Hanami au Japon, oui, oui je te le dis, et fait moi confiance, ça organiser je sais faire.

J’ai été muette, des virus hivernaux m’ont dévastée et épuisée durant quelques semaines, mais je suis là et je vais bon train (je sais que tu t’en fous de ma santé, mais perso, ça m’intéresse un peu), j’en ai profité pour faire du ménage, dans mes contacts, dans mon atelier, dans ma tête. J’en ai profité pour créer également des « Chut ! » dont je te parlerai rapidement.

Hier encore je me posais des questions métaphysiques, genre …. « En fait, je publie moins parce que je suis un peu dans une phase de réflexion, j’ai l’impression que tout ce que je montre en création se verra ailleurs, à un moment donné, j’ai l’impression de ne pas sortir de l’ordinaire. Il y a des créations que j’ai faites il y a plus de deux ans et que je n’ai pas encore montrées, j’attends que la mode arrive, j’ai toujours un peu d’avance ou trop quelquefois. Ce n’est pas facile. Mes petits riens me manquent et en même temps, j’ai l’impression d’être banale, terriblement banale, si je photographie mon atelier, le risque de voir les mêmes objets sur un blog ou IG quelques jours plus tard est quasi certain. Voilà je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire. En gros, je laisse les autres s’engouffrer dans la place, ai-je tort ? Ai-je raison ? C’est le grand dilemne .. »

 

Tu vois un peu la prise de tête quoi … en fait on s’en fout de tout ça et merci de me l’avoir fait comprendre. Alors la seule nouvelle d’importance c’est que les amandiers sont en fleurs. Que le cabanon de Pépé Fouques est encore à sa place, malgré l’urbanisation forcée du village et que je n’ose retirer la guirlande solaire qui ne fonctionne plus de la treille, les mésanges s’en servent de balançoire, et ça me fait sourire ….

Bon début de semaine, je ne le dis pas trop fort parce que tu vas le croire, mais tu m’as manqué toi qui me lis.

 

(Je fais comme les Stars, je me fais des Comeback warfffffff)

 

Ne vous prenez pas trop au sérieux ….

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Es tu déjà entré dans un champ pris par le gel, lecteur ? C’est un instant hors du temps, tout semble s’être arrêté. Ce matin, la campagne était entièrement blanche, comme si dans la nuit quelque chose avait figé la vie.  C’est ce moment de douceur et de tranquilité où tu a l’impression qu’il ne fait même pas froid, le thym, le romarin ne sont plus reconnaissables, les gouttes d’eau de la pluie d’hier soir se sont solidifiés en des perles étranges.  Je regarde chaque minuscule brin d’herbe qui se pare de cristaux.  J’ai dégelée à l’eau chaude, les bassins et l’abreuvoir aux oiseaux.  Je me sens infime face à la force de la nature. Je me sens toute petite face à sa créativité.  Et j’ai pensé à ce monde autour de moi qui est à feu et à sang, j’ai pensé à l’Australie, à l’Iran à l’Irak, j’ai pensé à la misère humaine, et j’ai surtout pensé à sa bêtise, à l’ego idiot de quelques méchantes vieillissantes, et j’ai souri, j’ai souri, parce que dans ce monde tourmenté, la seule chose qui est possible pour survivre c’est le rire .. il faut rire de tout, et ne vous prenez pas trop au sérieux quelquefois on en meurt et comme dit Milan Kundera « Mais qu’est que « être sérieux » ? Est sérieux celui qui croit à ce qu’il fait croire aux autres » …. bon week end à vous.

PS / Je sais lecteur, je t’ai déjà fait des photos du gel et des poules, mais que veux tu, je ne m’en lasse pas, et puis un petit rien sur le nettoyage des pisses du vieux chat gâteux et incontinent, ce n’est pas forcément porteur … et oui il ne faut jamais se fier à l’apparence, la vie des uns n’est pas forcément meilleure que celles des autres, quelquefois l’art du cadrage … fait tout.

 

Les sablés d’Alice

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Je me suis installée pour broder, avec les sablés d’Alice, je n’avais jamais mangé Vegan de ma vie, comment faire des gâteaux sans lait, sans oeuf, sans miel, sans beurre, sans aucune matière animale …..  elle y arrive, et  ils sont trop bons, je vous le dis.  Le bonheur de se mettre à travailler avec un bon café, des sablés à la cannelle et surtout les mésanges charbonnières qui piaillent au dessus de ma tête, un véritable petit rien dans un beau dimanche ensoleillé. Merci Alice.
PS : Faut que je fasse les vitres ….

Jésus de cire et l’année 2.0

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J’avais encore du rangement à faire avant de me mettre réellement à travailler, les jésus de cire on trouvé leur place, et puis je voulais te montrer mon cadeau de Noël, tu sais que je ne montre que très rarement mes cadeaux, mais là, deux bobines anciennes de fil d’or, un argent, un or rose qui viennent de chez Claude Le Guen à Dinan, la maison Bleu Lin, j’ai une affection particulière pour Dinan et Claude le sait, je suis heureuse de mes fils, et si vous avez le temps, passez sur son Instagram c’est ICI, j’aime son monde, il ressemble tellement au mien.

J’ai terminé mon ménage et mes rangements, et maintenant il n’y a plus qu’à …. je t’attends l’année 2.0 ….

01/01 20/20

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Je suis allée vous cueillir du gui ce matin, il n’y en aura pas, il n’y a pas de fruits sur le rameau, alors je l’ai laissé dans l’arbre. Un véritable hiver de Provence m’attendait, un ciel pur et bleu, une lumière qui n’a aucune équivalence de par le monde, une lumière qui vous attrape et vous enveloppe et qui vous donne envie d’avancer. L’année 2020 sera votre année, car c’est vous qui en ferez ce qu’elle sera … j’ai envie d’une année paisible et douce pour moi, car j’ai envie de douceur et de paix, créative aussi.

Pour 2020, je vous souhaite de ne pas être éblouis par ceux qui brillent, je vous souhaite de cotoyer des personnes qui vous éclairent … le reste n’est que superficiel,  paillettes et dorures. Je vous souhaite tout simplement d’être heureux.