Enfin, le retour, le retour à la normale pour les Petits Riens et pour moi, l’été s’en est allé avec sa cohorte de touristes, laissant les rues vides et les parking esseulés, sa chaleur accablante a laissé place à la fraicheur douce des matins, on peut se garer, et nous nous retrouvons entre nous sur le marché de la Tour d’Aigues, on flâne, on discute, on s’arrête, on prépare mentalement les menus. Le Luberon ce matin, se donnait des petits airs de Fujiyama coiffé de beaux nuages blancs, la brume dissipée par un léger Mistral, c’est le soleil et le ciel bleu qui ont pris la relève. Je suis heureuse de vous retrouver et m’adonner à cet exercice fascinant que sont les petits riens, voir le beau dans l’infime, voir la couleur dans la non couleur, voir le monde comme s’il était beau, déceler les moindres parcelles de sublime dans le rien. Collectionner les teintes, les matières, les minuscules trésors de la vie, juste en les touchant, en les regardant.
Distraitement j’écoute la radio dans ma voiture, que d’horreurs dans ce monde tourmenté. Mais il y a des gens, il y a un peuple au sein des peuples qui voit le beau dans l’humain, qui créé inlassablement le merveilleux, ils vivent en parallèle des autres, ils vivent en résistance à l’épouvantable quotidien, ces gens là c’est toi lecteur qui brode, qui coud, c’est toi lecteur qui prend en photo la fleur qui s’épanouit dans la fissure d’un trottoir, c’est toi lecteur qui s’arrête pour regarder les nuages, c’est toi lecteur qui dans ton bus le matin surveille le lever du soleil.
Alors je suis heureuse de te retrouver dans ce monde parallèle, dans cette autre dimension qui n’appartient qu’à toi, qu’à moi. Je te souhaite à nouveau la bienvenue dans l’univers des petits riens.
Au fait lecteur, je ne sais pas si tu sais, mais mon atelier est enfin opérationnel.
A demain, lecteur, tu m’as manqué.