Là c’était le pré, le pré où mon frère a appris à marcher, où j’allais broder à l’ombre pendant les heures chaudes avec ma grand mère.
Il y avait des gros chènes en bordure du pré, ils ont été coupés pour donner l’accès à des riverains
On allait chercher l’eau fraiche à la fontaine pour le gouter, il y avait de l’antésite dans nos gourdes, quand je bois l’eau de cette fontaine, j’ai toujours l’impression qu’elle va avoir un goût de réglisse.
Là c’était le hangar de Monsieur Fouque, Monsieur Fouque qui nous apprenait les plantes et à tresser des panier d’osier et qui nous racontait des histoires de fantômes et de la dame blanche du Luberon et réparait quelquefois nos vélos, il garait son vieux tracteur tout rond et tout gris qui devait dater des années 50, et sa maman habitait là aussi, et elle crochetait à toute vitesse, elle avait des tabliers en satin fermière, j’ai toujours eu l’impression qu’elle avait toujours eu 100 ans, elle racontait la Liberation, avec les soldats Canadiens qui étaient arrivés jusqu’ici. Que tout a bien changé. Là c’est Rudy le fugitif qui m’accueille.
N’ayez pas l’impression que j’étais en promenade, j’étais en train de travailler mais j’aime bien travailler comme ça …