Vide grenier ou un instant de poésie

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C’est à l’ombre du château que le vide grenier s’est installé. J’aime m’y perdre doucement, chaque objet raconte sa propre histoire.  Ancien temps ou bien plus récent, sous les ramures des platanes centenaires, mon imagination galope. Un papillon, maître dans l’art du camouflage s’est posé sur ma future théière comme un signe, il me la fallait, comme si je n’avais pas de théière, mais celle là était particulière, elle m’a été désignée par un papillon. J’y ai vu des dames d’antan, des masques africains dont on m’a raconté l’ histoire, savez vous que l’ébène survit à toutes les inondations, une poupée à la coiffure un peu punk, un petite se sentant l’âme d’un styliste certainement, des livres et des livres (oui, j’ai craqué pour la vie de Frida et celle de Liane de Pougy)  ….

Je suis revenue, les bras chargée de trésors infimes, une robe de mariée des années 50, avec son voile et sa couronne, qui attend sagement dans la corbeille à linge, une nouvelle jeunesse, elle va à Pauline, c’était amusant de la voir mettre de côté son jean et son pull immense, pour se glisser dans la peau d’un mannequin  de chez Dior, le newlook lui va bien, j’ai ramené également, un jeté de lit au crochet en coton blanc (encoooooore), bordés des fameux zigouigouis que je n’arrive jamais à faire,  il fera une très belle nappe quand il sera lavé. J’ai, dans mon inventaire à la Prévert, ramené un icône plus ou moins russe, mais très orthodoxe, qui vient de Gethsémani , lieu sacré chrétien de Jérusalem, rien que le nom me fait rêver. Elle vient du Mont des Oliviers. En discutant avec une exposante,  j’ai su qu’elle était bretonne et sachant que mon mari l’était lui aussi, m’a offert un joli pichet Henriot, qui servira pour le cidre. J’ai flané tranquillement, me disant que le passé, il faut s’en souvenir, le conserver, le préserver, car un grand sage me disait qu’on ne bâtit rien sur des ruines.

Comme c’était mon week end,  le celte avait préparé des galettes, je n’ai eu qu’à mettre les pieds sous la table … (il faut le dire, le galetier pèse un âne mort, je préfère que ce soit lui qui s’en serve). Un dimanche de petits riens parfait pour reprendre le blog.

 

L’été 2021

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J’ai été bien silencieuse. L’été en Provence n’existe que parce que nous y habitons, juillet fût terriblement venteux, et frais, août caniculaire et terrifiant des incendies, septembre ce fût les inondations, c’est le quotidien des provençaux. L’été c’est aussi, nos marchés, et de tonnes de vacanciers et de touristes en tenue légère, enfin presque en tenue légère mais monsieur le curé n’est ni un touriste, ni un vacancier. J’y suis allée un peu contrainte et forcée par le président du marché qui voulait que je lui fasse des photos, je ne pouvais pas refuser, mais j’avoue que tout l’été, j’ai fuit, je me suis terrée, je suis restée chez moi, évitant la foule et les lieux touristiques, restant au coeur de mon monde. et puis il y avait cet adorable petit garçon qui faisait briller les pommes, car son papa n’utilise que de l’argile comme insecticide. Et puis les étals où les couleurs et les parfums se répondent.

L’été c’est aussi des ballades pour aller voir les expositions des copines, vite entre deux, fin d’expo,

quelques petites photos et le bonheur de se retrouver après plus de 18 mois quasi confinées.


Les repas quotidiens et simples, en famille, les anniversaires à souhaiter, les pizza à préparer, les vrais aïoli faits dans les règles de l’art, huile d’olive vraiment verte dans le pilon de mon arrière grand mère et morue dessalée longuement la veille,  tout comme la soupe au pistou, les farcis, tout ce qui fait qu’on est vraiment en Provence, des essais culinaires également, feuilletés de courgettes à la féta et aux feuilles de brick, les légumes du jardin et les desserts que Mamy ou Pauline savent si bien préparer.



 

Les travaux qui avancent tranquillement, Monsieur fait tout tout seul et c’est mon héros,  bientôt je pourrais emménager, encore quelques mois de difficile.

 

Le jardin avec un  nouveau bassin, des poissons heureux et des grenouilles aussi, des butineurs et butineuses qui s’en donnent à coeur joie, il y a eu un peu de miel dans la ruche, mais le temps pourri que nous avons eu n’a pas été très bénéfique pour les abeilles. J’ai même découvert des escargots naufragés solitaires. Les fleurs ont mis un temps fou à fleurir, et puis après la sécheresse, les baignades de jour et de nuit.

 


 

Les chines de l’été, objets désuets et intemporels, piqués, cartels, soupières et autres bonheurs, des cabinets poétiques pas forcément de curiosité s’amoncèlent dans une joyeuse poussière, un peu de broderie, et le temps qui s’écoulent …


Le 14 juillet et le 15 août que l’on fête à notre manière.

 

 

Les tristesses du quotidien, les vieux chiens que l’on aide à partir, nos amis de 15 et 16 ans, les poules mangées par on ne sait quoi, remplacer par trois nouvelles, et puis le chat disparu, volatilisé, volé certainement,

Et puis l’immense chagrin de perdre une amie, Mamy Claire s’en est allée, nous l’avons accompagnée. une deuxième grand mère pour mes filles.

 

L’été a été ainsi fait, un été terrible fait de chagrins et de joies, la vie tout simplement. L’Automne approche à grand pas, ma vie a un peu changé avec un nouveau travail que j’aime énormément, avec lequel je cesse de regarder mon nombril et qui me laisse du temps pour broder.

Et oui les petits riens qui sont souvent pour moi très grands continuent. A bientôt.

Et mon Capou qui me tient compagnie pendant que je vous écris. Je pense à elles.