C’est à l’ombre du château que le vide grenier s’est installé. J’aime m’y perdre doucement, chaque objet raconte sa propre histoire. Ancien temps ou bien plus récent, sous les ramures des platanes centenaires, mon imagination galope. Un papillon, maître dans l’art du camouflage s’est posé sur ma future théière comme un signe, il me la fallait, comme si je n’avais pas de théière, mais celle là était particulière, elle m’a été désignée par un papillon. J’y ai vu des dames d’antan, des masques africains dont on m’a raconté l’ histoire, savez vous que l’ébène survit à toutes les inondations, une poupée à la coiffure un peu punk, un petite se sentant l’âme d’un styliste certainement, des livres et des livres (oui, j’ai craqué pour la vie de Frida et celle de Liane de Pougy) ….
Je suis revenue, les bras chargée de trésors infimes, une robe de mariée des années 50, avec son voile et sa couronne, qui attend sagement dans la corbeille à linge, une nouvelle jeunesse, elle va à Pauline, c’était amusant de la voir mettre de côté son jean et son pull immense, pour se glisser dans la peau d’un mannequin de chez Dior, le newlook lui va bien, j’ai ramené également, un jeté de lit au crochet en coton blanc (encoooooore), bordés des fameux zigouigouis que je n’arrive jamais à faire, il fera une très belle nappe quand il sera lavé. J’ai, dans mon inventaire à la Prévert, ramené un icône plus ou moins russe, mais très orthodoxe, qui vient de Gethsémani , lieu sacré chrétien de Jérusalem, rien que le nom me fait rêver. Elle vient du Mont des Oliviers. En discutant avec une exposante, j’ai su qu’elle était bretonne et sachant que mon mari l’était lui aussi, m’a offert un joli pichet Henriot, qui servira pour le cidre. J’ai flané tranquillement, me disant que le passé, il faut s’en souvenir, le conserver, le préserver, car un grand sage me disait qu’on ne bâtit rien sur des ruines.
Comme c’était mon week end, le celte avait préparé des galettes, je n’ai eu qu’à mettre les pieds sous la table … (il faut le dire, le galetier pèse un âne mort, je préfère que ce soit lui qui s’en serve). Un dimanche de petits riens parfait pour reprendre le blog.