« Si hortum in bibliotheca habes, deerit nihil »

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J’aime bien les appeler les plantes grasses, maintenant on dit succulentes, c’est un joli nom aussi. Elles sont au jardin le temps de la belle saison, certaines sont endémiques au Luberon, d’autres arrivent de boutures offertes, transmises de mère en fille, de grand mère en petite fille, d’amies. Certaines sont vieilles comme Hérode, au moins, d’autres n’ont pas survécu comme la chevelue de Laura et j’en suis triste, d’autres prospèrent bien comme celles de Josse ou de Michèle. J’ai honte, je ne m’en suis pas occupée de l’été à part un peu d’eau lors de grosses périodes de sécheresse. Elles sont comme les chats et les poules, elles vivent leur vie de plante, tranquilles et presque libres mais toujours pépères.

 Il me vient des sueurs froide, il va falloir les rentrer pour l’hiver …. mais où vais je les mettre ? Un jour il faudra construire un serre, un jour peut être, un jour plus tard, ou un jour jamais.

Finalement en y regardant de plus près,  elles n’ont pas trop soufferts, certaines ont fait de jolies pousses, d’autres sont parties loin pour se faire une beauté dans les verts bocages. Enfin quelqu’unes sont allées égayer les chambres universitaires jusqu’au jour où elles reviendront pour se refaire une santé.

Il parait que c’est très tendance, les succulentes. j’ai appris ça sur des groupes de passionnées.  Je ne savais même pas que je devais inclure les Sanseveria dans les plantes grasses, j’en apprends tous les jours. Elles prennent leur temps pour pousser, et j’adore quand elles fleurissent.

Je ne sais pas comment on peut vivre sans plante, les plantes sont pour moi comme les livres, indispensables à mon équilibre. Et je suis persuadée que c’est un équilibre pour l’humain depuis la nuit des temps, Cicéron n’écrivait il pas « Si hortum in bibliotheca habes, deerit nihil ». Si tu as un jardin et une bibliothèque, tu n’as plus besoin de rien.

Je vous souhaite une bonne journée mon monde, au milieu des plantes et de vos livres.

A demain, peut être.

PS / Un communication à lire ici, bien intéressante, sur le parallèle entre un jardin et un bibliothèque de l’antiquité à nos jours.

 

 

 

 

 

 

 

La demoiselle Marron

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Ca pue l’automne, malgré le fait qu’il fasse encore chaud, que je sois encore en  tee-shirt et claquettes, ça sent vraiment l’automne.  J’ai beau me dire qu’il faut de l’eau, j’ai beau me raisonner, c’est décourageant.

Théo le jardinier est reparti, trop de flotte pour tailler les haies. Il les taillera en octobre ou en novembre. Dans l’atelier, je fais mon point fixe, tellement de choses à penser, à prévoir et surtout à vous écrire, même si ma vie quotidienne n’est absolument pas passionnante. Deux chats y ont élu domicile, Capou et Mina. Mina a décidé que ce n’était pas le moment d’écrire, il joue les pots de glue sur mon clavier. Je cherche les touches, et efface celle sur lesquelles il marche.

Le grand nigaud c’est encore planté sur le toit en se demandant comment redescendre. Ses cris de désespoirs s’entendent au loin.

Le marronnier laisse tomber ses marrons. Je me souviens d’un temps, où pour mes filles, je créais une famille de bonhomme marron avec des cure dents et des bouts de dentelle, rebondis comme des Botero (paix à son âme), sans visage, ou juste des yeux et un sourire, des coques comme chapeau. On leur inventait toute une vie, ils avaient des meubles de brindilles, des lits de feuilles mortes et des tapis d’herbes et de mousse. C’était hier, il y a une vingtaine d’années, nous aurions fait fureur sur les réseaux sociaux à l’époque. Déjà des Improbables. Je me demande si elles s’en souviennent.

Et puis n’écoutant que ma nostalgie et le fourmillement de mes doigts, ce matin, une improbable est née dans l’atelier. Moi qui pensais que ma vie n’était pas passionnante, j’ai crée une demoiselle Marron, elle a tant d’aventures à vivre.

Je vous souhaite une belle journée mon monde.


 

 

Les Asters et Mabon

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Finalement, c’est la reine mère, partie pour des courses lointaines à la grande ville (chez Aldi)  qui m’a ramené des Asters et des Chrysanthèmes de saison. Elles sont belles, DH est en télétravail, ce soir je lui demanderai de faire les trous (ça je n’y arrive plus de tout) pour les planter dans le jardin.

L’infirmière est passée et est repartie avec un potimarron du jardin, elle aimait trop la couleur. Là j’attends la kiné pour quelques minutes de souffrance.

La journée est toute grise, Mina squatte l’atelier et se confond avec la couverture au crochet, il est en phase de préparation à l’hibernation.

Je ne sais plus quand tombe l’automne cette année, demain ? après demain ? J’ai la flemme d’aller vérifier. Bon j’y vais,  j’y suis allée … L’équinoxe sera le 23 septembre, j’aime ce mot Equinoxe. Ce sera l’occasion de célébrer Mabon, je sais ça vous fait rire et moi aussi, mais célébrer la terre est important pour moi.  Toutes les fêtes sont bonnes à prendre. Ce jour là je ferai ma tarte aux pommes avec les pommes du jardin et je dirai au revoir au soleil et remercierai ma terre pour ce qu’elle donne. Saviez vous qu’en celte, pomme se dit aval. La terre d’avallon était donc une terre de pommiers.  Fêter la fin des récoltes est tout de même un joli moment à célébrer je trouve. j’aime ces moments d’introspection sans grande fête commerciale (sauf pour les sorcières 2.0).

Sur ces réfléxions du jour totalement décousues. Je vous souhaite une belle journée mon monde.

PS : Je ne me lasse pas des Ipomées et volubilis

 

I am back

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Ca y est l’été s’enfuit à tire d’aile, il a même refermé le portail, il n’est pas loin mais plus pour très longtemps, dans quelques jours, nous verrons sur les réseaux sociaux de belle pancarte souhaitant la bienvenue à l’Automne. Mais non,  moi je ne veux pas de l’Automne, j’étais bien en été. D’ailleurs le jardin joue les prolongations comme un pied de nez aux saisons. La maison est vide, c’est calme, les chats qui ont l’habitude de vivre avec les filles me collent un peu. Mina a pris ses quartiers dans l’atelier, je poursuis le gros nigaud, qui lui casse tout ce qu’il touche, dès que je le vois grimper sur un meuble, j’ai des palpitations. Il reste quelques nénuphars, parfois des grenouilles, mes copines les grenouilles qui coassent un peu le soir, mais sans conviction. Je vous écris enfin depuis l’atelier, je ne sais par où commencer, pour ranger les chines de l’été et tous les projets qui attendent mon bon vouloir. J’ai encore des tonnes de bobinettes à bobiner.  Je n’ai plus de ferraille dans la cheville, ou du moins presque plus, une douzaine d’agrafes scintillent le temps de la cicatrisation. Non je vous montrerai pas mon pied, Il y a trop de pieds sur le net, j’ai peur des fétichistes (nan je déconne).  mais franchement c’est moche comme bigourello, alors on s’en passera.

Que vous dire de plus, que je n’ai pas encore filtré le vin de noix, il faut que je le fasse. Que je n’ai pas fait de confitures, il y a des stocks pour les dix prochaines années. Peut être que je me laisserai tenter par celle de tomates vertes qui me rappellera mon enfance.  Et qu’on aura quelques citrons et oranges si tout va bien.

J’ai acheté des Véroniques pour les planter dans le jardin, et si je peux j’irai chercher des Asters, j’aime bien les Asters.

 

Pas facile de redémarrer, je suis loin des envolées lyriques. En fait ça m’emmerde les envolées lyriques (dit elle en souriant). Heureuse de vous retrouver.

Bonne journée le monde, bonne journée mon monde.

 

 

Un été de petits riens

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L’été a été exclusivement sur Instagram, des petits riens quotidiens qui ont bercé nos vies, des anniversaires ici et ailleurs, des gros chagrins, des retrouvailles, chaque instant qui remémore un été en famille. Les filles ont quitté le nid, le syndrôme du nid vide me guette. Et puis je me suis souvenue pourquoi j’écrivais les petits riens. Ils ont été d’abord pour mes parents et ma famille quand nous vivions à l’étranger, et puis de retour, ils fûrent pour ma soeur qui vivait en Bretagne jusqu’à son décès. Et puis j’ai un peu lâché prise comme si je n’avais plus personne à qui écrire.  Et cette semaine la révélation, bien sûr que je sais à qui écrire …. A mes filles et à vous ceux qui n’ont ni facebook et instagram..

Un retour que j’espère et qui me  donnera l’occasion de vous écrire chaque jour.

Bonne journée le monde, bonne journée mon monde.

Mon jardin de sorcières ou de curé ?

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Je préfère le nom de magicienne à celui de sorcière, mon jardin regorge de plantes médicinales et de simples, dont quelquefois j’oublie leur existence. Et puis quelquefois il y a celles qui poussent comme ça sans qu’on leur demande, Millepertuis ou Bouillon Blanc, Gaillet ou Eupatoire des Anciens, rien que leur nom me fait rêver.

Je vous emmène dans mon jardin de simples ?

C’est Capou qui nous accueille on dirait qu’il a sniffé de la valériane

 

Le fenouil

L’artichaut

La vraie valériane qui fait planer les chats

L’angélique

La sarriette, qu’ici on appelle le Pèbre d’Aï

La tanaisie, pas encore en fleurs

Le thym, incontournable

La verveine

 

La Lavande

Le Népéta

La centoline

La Ciboulette

 

Attention accrochez vous l’urosperme de Daléchamps, ok je ne connaissais pas son nom, j’ai cherché, ici on l’appelle la chicorée amère et c’est comestible.

L’eucalyptus

Le plantain que Tara me montre car j’ai oublié de le photographier. Tar-assistante.

le buggle rampant qui fait de très jolies fleurs violettes

L’aigremoine eupatoire ou l’eupatoire des anciens, ça c’est nouveau et ca a poussé tout seul cette année. Vraiment hâte qu’il fleurisse.

l’indispensable capucine

un souci ebourrifé, à peine réveillé, mais ils arrivent

La camomille qui pousse seule également,

la myrthe qui ne va pas tarder à fleurir

la sauge

 

 

le romarin

le genevrier mais pas le bon

l’arbousier

la plante curry ou l’immortelle

la marjolaine

l’absinthe, ma vieille est morte cette année, c’est une jeunette.

La Melisse

L’estragon

la mauve pire que du chiendent

l’ail rocambole, que j’interdis à Attila de tondre

 

La menthe bien sûr

 

 

Et des papillons sur un autre espèce de Valériane, le lilas d’Espagne.

Capou est fatigué de ce grand tour et vous souhaite une bonne journée.

Il n’y a pas le, laurier sauce, il a encore gelé, donc à la rentrée j’en plante encore un. Les digitales qui ne sont pas encore en fleur, mais y prennent peine, la bourrache, les semis fonctionnent bien, d’ici trois semaines elles seront prête à la cueillette et celle qui était dans le jardin de ma mère a été tondue par son jardinier (sans commentaire).

Il me reste à planter des nouveaux soucis, des oeillet d’inde contre les pucerons, de l’hysope et les coquerets du Perou. Quelques jolies fleurs pour parfaire le jardin et surtout des lys de la Madonne, ceux là je les ai expérimentés dans la fiole miracle de ma grand mère, quand j’étais petite, incroyable contre les coups de soleil.

En gros ce n’est pas un jardin de sorcière, juste un jardin de curé. En cas de besoin, on a tout pour se soigner, si un jour ça devenait nécessaire.

Je vous souhaite une belle journée, il faisait beau, j’ai fait l’atelier buissonnier.

PS : en prévison, une bergamotte, un anis étoilé et tant d’autres encore.

 

Tara et son royaume

Classé dans : 365 petits riens | 13

C’est décidé et acté, le jardin est le royaume de Tara, elle ne le quitte pas. Il y a tant à voir, à humer, à jouer. Les papillons qu’elle n’arrivent pas à attraper et que je n’arrive pas à prendre en photo, les grenouilles, les poissons, les poules, les chevaux, les tortues, les autres chats et surtout les oiseaux, tout n’est que source de jeux et de curiosité. Elle est revenue une ou deux fois trempée, après avoir plongé dans le bassin. Elle va avoir de quoi faire, une des dames grenouilles est allée pondre dans le bac plastique qui me sert d’hôpital à nénuphars. Sinon nous ne sommes pas très loin d’un climat tropical, il fait très chaud avec 90 % d’humidité, et tous les soirs, voire tous les après midi, ils tombent des trombes d’eau depuis trois semaines. On en va pas se plaindre, mais bon c’est fatiguant physiquement cette chaleur moite. Ca saccage les fleurs. Tous les nénuphars ont fleuri, il ne manque plus que le jaune. Ma clématite fait enfin des fleurs, elle n’a jamais été très en forme, j’espère que cette année sera son année. J’ai découvert sur une grille devant l’atelier, une autre clématite que j’avais plantée et totalement oubliée, ses fleurs sont violet foncé, presque noir, je ne m’en souvenais plus. J’espère qu’elle se plaira où elle se trouve. J’ai trouvé une nouvelle cage qui s’est accrochée sous la treille, treille que l’ont doit refaire, le banks l’a faite s’écrouler, encore du travail en perspective pour Monsieur. Ces cages sont un hymne à la liberté, je n’ai jamais supporté les oiseaux en cage, alors elles sont là, vestige d’un passé, portes ouvertes sur un autre monde.

J’ai sorti mes ombrelles pour le défi « Les lundis en couleurs » sur Instagram, faire les photos n’a pas été de tout repos, Minahouet et Tara prenant la pause. Ombrelles d’autres siècles, d’autres temps, où les élégantes avaient si peur de brunir leur teint de cire.

J’ai un ouvrage à terminer, demain je vous montrerai un peu l’atelier, de nouveaux canevas sont arrivés, des agencements sans les plantes m’ont permis de gagner un  peu de place, d’ailleurs Minahouet se prélasse sur lesdits canevas m’appelant à une paresse extrème, les chats sont loin d’être des sources de motivation, ils sont une ode à la flemme et à la méditation.

Bonne journée à vous, et peut être à demain.

 

 

 

 

Poules et Potager

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Rien de ne vous choque dans cet ensemble de mots totalement incompatibles ? Chez moi ce ne sont pas des légumes qui poussent mais des poules. La preuve en image bien sûr. Mes poules se sont mes copines, elles vivent leur vie dans les jambes des chevaux. Je pense que le fait d’être avec les chevaux dissuade le renard.

On en a un aussi, je ne l’ai jamais vu, mais d’aucuns racontent que la nuit à l’heure où le monde dort, il se ballade sur le chemin ou dans le hameau, roux et flamboyant dans les feux des véhicules.

Mes poules sont incroyablement indisciplinées, malgré le filet à mouton, elles passent et viennent picorer dans le jardin, boire dans le bassin, et se construire de superbe nid de poules sous la caravane, elles s’y prélassent entre midi et deux, un oeil tourné vers le ciel.  J’adore leur oeil de dinosaures capable de regarder quasiment à 360 ° les éperviers. Ces rapaces que je surveille, moi aussi de mon atelier, tournoient dans le ciel, se préparant mentalement à déjeuner d’une poule dodue ou d’un chat un peu petit. Alors je lâche les chiennes qui dissuadent l’oeil du faucon, en aboyant aux cieux.

J’avais en ce lundi de Pentecôte envie de vous présenter ces poules qui poussent à la place des légumes dans le potager. On va  essayez de trouver un autre système pour ne plus’avoir des courgettes qui ne s’épanouissent que sous les rosiers. Et oui, mes raptors labourent le potager, balançant les graines semées consciencieusement par monsieur sur des lignes parfaitement droites , de partout. C’est quelquefois surprenant de découvrir un plant de poivrons ou de concombre près du bassin.

Bonne journée à vous. Qu’elle voit soit douce et sereine. Aujourd’hui je pense à mon père , 8 ans déjà, qu’il est parti, ce grand philosophe. Pour lui, la terre était un refuge. « 2 poules,  4 lapins et mon potager, je peux voir arriver n’importe quelle crise, en cas de guerre on saura quoi faire » disait-il.  Il aurait aimé le jardin aujourd’hui. il aurait sûrement fait un enclos particulier pour les poules et me hurler d’aller arroser.  Mais je le sais que les poules comme les lapins seraient morts de vieillesse à Belle Etoile.

Allez à demain, peut être ? Si j’ai quelque chose à raconter.