Il suffit d’un peu d’eau et de trois nénuphars

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Pour que la vie s’installe, les nénuphars ont fleurit, même celui planté cette année, le jaune, c’est un tout petit, et je suis heureuse qu’il soit tout petit, car il est dans le tout petit bassin. Chaque bassin est habité par au moins une grenouille, elles ont élu domicile en solitaire, chacune le leur, elles cohabitent avec les poissons, les alevins de l’année dernière sont encore tous noirs. Ils sont trop mignons et si nombreux dans un aussi petit endroit, quand je pense qu’ils sont nés là, parce que plante aquatique portait les oeufs en ses racines, et puis il y a la nursery, ma bassine en ferraille où grouillent des centaines de tétards, je crois que je vais être grand mère, les mamans se portent bien comme vous pouvez vous en apercevoir. Mes poissons rouges semblent manquer un peu d’oxygène, il va peut être falloir que j’investisse dans un bulleur solaire. Et puis il y a le crapaud de la piscine, qui croassent tous les soirs, je n’arrive pas à le voir. La piscine survolée sans cesse en rase motte par les libellules. Ca y est les cigales sont parmi nous, il était temps. J’aime mes jardins d’eau, je m’y sens bien.

La Saint Jean

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Rester à la cabane, et éclairer la nuit de jolis lampions, c’est la nuit de la Saint Jean, puis au matin, cueillir les bonnes herbes qui rendent la vie plus belle. Alors ce matin, j’ai cueilli des herbes pour faire perdurer cette tradition de la nuit des temps, toujours accompagnée. J’aime les premiers matins d’été.


Pensées – Fête de la Musique

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Hier c’était la fête de la musique, j’ai été effarée par les informations, tous ces gens qui se sont agglutinés alors que le virus est toujours là, ça a servi à quoi que l’on reste enfermés durant plus de deux mois.  Je réfléchis à énormément de choses, je vois les artistes, les créateurs s’ancrer dans un monde disparu, comme si rien n’avait changé, perdre leur énergie à s’insurger pour n’importe quoi. Et pourtant tout change.  J’ai regardé mon vieux piano, six longues années de solfège et de gammes qui n’ont servi à rien, je suis une bille en musique, c’est trop mathématique pour moi, quand ton cerveau est en dyscalculie, il est pour tout ce qui s’approche plus ou moins d’une logique universelle et mathématique, qui n’est pas la tienne, mais je sais quand quelqu’un chante ou joue faux.

Ma logique quand je vois le monde actuel, serait de vous préparer quelques sympathiques tutoriels du genre  :

  • tricoter ou crocheter son gilet frag en kevlar,
  • comment démonter et nettoyer son arme,
  • comment vivre sans pâte à pizza surgelé
  • comment survivre et revendre sans commander sur Ali Express, Wish ….
  • comment créer sans dépenser trop
  • comment ne pas tuer son prochain au supermaché
  • comment aiguiser ses couteaux de cuisine qui ne servent pas pour la cuisine
  • Partie 1 – tutoriel pour coudre un petit pochon  étanche pour du 9mm
  • Partie 2 – tutoriel pour broder son pochon à munitions
  • comment customiser ses chaussures de combat et son pantalon F2
  • comment éviter les tordus sur facebook, twitter et instagram.

 

Mais ma bonne humeur l’emporte et je souris.

J’ai mis un vieux 45 tours sur mon tourne disque, et oui j’ai un tourne disque dans mon atelier au grand désespoir de mes filles, j’adore le craquement du vynil en écoutant Pachelbel. j’ai fouillé pour retrouver le gramophone au grenier, celui que l’on sort pour les fêtes de famille dans le jardin pour se la jouer Downton Abbey, avec son cornet acoustique, trop délirant, trop stylé dirait ma fille. Et j’ai retrouvé de vieilles partitions. Et je sais que tout en haut, en haut de pile, il y a un autre gramophone valise, un gramophone de voyage, mais j’ai eu la flemme d’aller chercher mon escabeau pour le prendre en photo.

 

J’ai fait à ma façon ma fête de la musique.

Bon début de semaine à tous.

Hier c’était l’été

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Et pour fêter l’été, j’ai installé une déesse dans le jardin, une déesse de 4 sous, mais elle fait son effet, j’ai hâte que les fleurs soient toutes là pour lui faire une couronne. C’est l’été depuis hier, et aujourd’hui avec une certaine tristesse je sais que les jours vont diminuer, jusqu’au solstice d’hiver.

Elle a un certain charme ma déesse, je trouve qu’il lui manque un peu de mousse, je vais tester ma recette pour rendre les pierres moussues. Mon petit coin devient de plus en plus féérique et j’aime ça, les grenouilles s’assoupissent au soleil, le nénuphar rose a fleuri, les plantes vertes ont pris leur quartier d’été et je ne suis jamais seule lorsque je prends mon café. Je file à l’atelier, à demain peut être.


La pizza du vendredi soir

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C’est traditionnel, c’est automatique, c’est systématique, et c’est obligatoire, la pizza du vendredi soir. Cette pizza là, j’ai instauré la tradition lorsque je travaillais à Paris, je trouvais dans le petit supermarché du coin, la pizza Valais surgelée. Les pizza Valais, je crois que tous les gens de ma génération, et du coin y ont travaillé pour les vacances. C’était l’enfer … personnellement quand j’étais étudiante, j’y ai travaillé trois mois, mais dans le congélateur, pas dans le four, au four ils commençaient leur journée à 5h00 pour que je puisse les emballer dès 8h00.  A la chaîne les pizza surgelés, un grand moment. A  8h04 ma collègue de travail soufflait et me disait, « j’en ai marre » ;-). Heureusement que j’ai toujours eu une vie intérieure très intense, et grâce à ça, le temps passait vite. Tout ça pour vous dire que les pizzas Valais était faites traditionnellement et surtout venaient de chez moi et qu’il n’y avait pas beaucoup de camions à Pizza dans le 14ème à mon époque.  C’était ma Provence au coeur de la capitale. Je me calais devant la TV, X Files si possible au programme, ma pizza et un coca et c’était mon moment de répit, après une semaine de dingue. Inévitablement, la pizza a suivi mes mutations, les camions de pizza se faisant plus nombreux sur Toulon, la pizza du vendredi continua son chemin. Puis je rencontrais mon mari, il m’épousait et la tradition perdura, vendredi soir direction la campagne avec une pizza. Et puis vint le temps des Emirats, mais où allais je donc bien trouver des pizzas qui ne fût pas américaines (épaisses et pleines de trucs bizarres dessus). Alors je m’y suis mise et j’ai fait moi même mes pizzas. De retour, la vie avait un peu augmenté, les pizza également, les estomacs encore plus, quatre pizzas chaque vendredi, j’ai continué à les faire. Maintenant c’est un travail d’équipe, Mamy fait la pâte, je m’occupe de la garniture et les filles surveillent la cuison, et je n’oublie pas la pizza pour ma bretonne, celle à la Carbonara et zou, direction le canapé, devant non plus XFiles, en ce moment c’est Fringe, ouiiiiiiii 100 épisodes en replay sur Amazon.prime.

Et vous avez vous, une tradition chez vous, qui perdure depuis presque 30 ans ou qui va perdurer ?


Poupées d’Atelier

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J’ai restauré des poupées dans l’atelier, il est devenu l’espace d’une matinée une clinique de poupées. Il y en a des très vieilles, de beaucoup moins vieilles et des antiquités, des antiquités au sens péjoratif du terme ;-) . Il y a une quarantaine d’années, je collectionnais les poupées (ce que je fais toujours) j’étais ado, je n’avais pas trop de moyens, et j’avais ramené cette poupée ancienne à la maison, le visage en composition à moitié mangé par les souris, elle avait perdu un quart de sa bouche et sa dentition. Patiemment mon père avait remodelé le visage avec de la pâte à bois, j’avais poincé, poncé, poncé, nous avions repeint le visage, et j’étais très fière de notre travail et de ma poupée, il m’avait dit « jusqu’à ce que tu trouves une tête en porcelaine pour la remplacer. Je l’ai trouvé, il y a deux ou trois ans, une tête en porcelaine, même modèle, même taille. Avec les poupées, il faut savoir être patient, très patient. Et voici la nouvelle jeune fille, les yeux noirs, les cheveux presque roux. Je garderai à jamais l’ancienne tête, elle est mon histoire et celle de mon père aujourd’hui disparu. J’ai ouvert un ou deux cartons de ce qui est la partie visible de l’iceberg de ce que j’entasse depuis la nuit des temps, et j’ai trouvé une robe de baptème qui lui va à la perfection, ainsi qu’une paire de chaussons dorés qui appartenaient à ma fille ainée à sa naissance.

Comme j’étais dans la restauration de poupées, j’ai sorti cet arlequin tout doux, dépoussiérage, lavage et détachage des vêtements ainsi que changement des dentelles brûlées par les ans (les cartons étaient de sortie autant en profiter). Je l’aime je ne sais pas pourquoi, il est signé d’un signe cabalistique, il n’est pas chinois, et est certainement le travail d’un créateur de poupées des années 80, je ne sais qui il est mais il est doux et pose sur le buffet. Je l’appelle le vénitien.

Il y a les bébés chinois, dont un a perdu sa tête, je serai patiente pour lui en trouver une nouvelle.  Et la poupée de caoutchouc un peu victorienne, une bouille incroyable, mais irrémédiablement perdue à jamais, un jour, plus personne ne saura à quoi elle ressemblait, elle tombera en poussière comme tant de choses avant elle. Elle sent (elle pue) le vieux gutta percha qui se désagrège, je l’ai enfermée à l’abri de l’air et de la lumière, il faut que je trouve un moyen de la mouler pour garder une trace.

Ce matin, j’avais un peu envie de m’occuper d’elles, elles avaient besoin de moi, à moins que ce ne soit moi qui avait besoin d’elle.

Belle fin de journée à vous, ce n’est pas tout, j’ai des cartons à remettre à leur place (sur les autres).

 


Les Marins.

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J’ai 25 ans, c’est ma vue quotidienne de chaque jour, de mon bureau je vois la mer, le palais du Pharo, la Major, la rade de Marseille est mon domaine, elle m’appartient, je suis bien. Chaque jour est différent, les jours de tempête vent d’Est je regarde encore plus la mer, je monte à l’étage où les murs de verre sont féériques sous la colère des éléments, les paquets d’eau frappent mes fenêtres,  les embruns opacifient le verre. Les jours de Mistral, le ciel est pur, la mer est blanche et bleue.  Les bébés gabians naissent, les cormorans se chamaillent et sonnent l’alerte. Eté comme hiver je descends par la passerelle branlante pour m’asseoir sur les galets, je lis durant ma pause méridienne, ou le soir après mon travail,  quelquefois je me baigne, je dors là, de ma chambre je vois Notre Dame.  Je regarde les choses infimes qui composent mon minuscule univers, je regarde passer les cargos, les cargos immenses et rouillés qui viennent de pays qui font rêver, vraquiers, rouliers entrent doucement par la passe, les remorqueurs pétaradent de ce son si particulier qu’est le chant des moteurs de bateau. Les hommes vont faire escale, prêts pour la manoeuvre d’accostage.  La bonne mère veille, le petit chantier naval grouille de monde. Les ferries s’éloignent vers la Corse ou le Magreb, quoi de plus beau pour un bateau que de s’appeler le Liberté. Le Mucem n’existait pas, les Forts St Jean et St Nicolas se dressent fièrement.  C’était hier, c’était dans une autre vie, c’était il y a 30 ans, j’étais marin, c’était la guerre du Golfe, ma soeur était en stage de médecine coloniale au Pharo. C’était hier ou avant hier,   j’avais une fenêtre sur l’aventure, sur le passé, sur tous ces marins, ces corsaires qui ont conquis le globe et découvert le monde. C’était une autre vie, c’était ma vie. Ensuite ce fût Paris.

 

Ce matin à 8h00, je suis sur le plateau d’appel, en tenue blanche, j’écoute au garde à vous l’appel du 18 juin.

 



Un autre monde, un musée à ciel ouvert

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Prendre un café en terrasse, déjeuner sur le cours Ju, imaginer son père et sa mère habiter sous les toits du cours Julien, lorsqu’ils étaient jeunes mariés, hier en 1958. Ils avaient quasiment l’âge de mes filles.  Regarder ce monde d’artistes, jeunes, engagés refaire le monde, leur monde, mon monde. Il y a eu l’Ecole de Montmartre, il y aura t’il l’école du Cours Julien ? Se dire qu’à 20 ans on aurait aimé habiter là, flaner et découvrir de nouvelles oeuvres chaque jour, prendre un café et fumer une cigarette à la nuit tombée, à la fraiche, dans des rues grouillantes d’animation.  S’imaginer, aller voir une pièce de théâtre au Théâtre des Bernadines qui par alliance appartenait à ma famille. Me meubler chez O’Local, m’habiller dans les nombreuses friperies tendance, allez chercher les dernières nouveautés en BD et Manga à la Réserve à Bulles. C’est étrange, de m’y sentir bien, alors que je n’aime que ma montagne, peut être que je n’ai pas vraiment changée. Mon âme est marseillaise, c’est là que je suis née. J’ai un instant rêvé que j’avais choisi une vie de bohème, pas celle de la raison ;-)