C’est encore un peu l’été

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Partout sur les blogs, sur Instagram ou sur Facebook, je vois les couleurs d’Automne qui prédominent, dans le Luberon, l’été joue un peu les prolongations, on voit à peine les feuilles des arbres se colorer de jaune, d’un peu de roux, seules les vignes sont en avance. Les fleurs sont encore au jardin, elles éclatent en tâche colorées au milieu du vert. J’ai pris le temps de m’y attarder. Les oliviers se détachent dans le bleu immense des ciels qui n’existent que chez nous. Tout est paisible, tout est calme rien ne semble pertuber l’avancée du temps et pourtant, cet automne est mélancolique, je suis tellement triste de voir les anciens de mon village s’en aller, j’ai perdu un grand ami, Guy, qui m’apprenait les herbes des montagnes pour mes potions de sorcière et un grand sage César. Immuablement la grande horloge s’étire nous rappelant que nous ne sommes que de passage ici, et ça remet les idées en place, et relativiser sur énormément de chose.  Deviendrais-je sage moi aussi ?

Je m’adapte un peu plus chaque jour à mon nouveau travail. Je prends le rythme et bientôt je pourrais rebroder. Les idées foisonnent dans ma tête et mes cahiers. Je suis sûre que bientôt elles surgiront sur ma toile. En attendant je vaque à mes occupations, jardin, cuisine, linge et j’aime ça. Repasser pour les miens, le linge qui fleure bon la lessive, cuisiner des recettes ancestrales et élaborées, biscuits et gâteaux et entretenir mes plantes qui vont prendre leur quartier d’hiver. L’atelier va ressembler à une serre.

J’ai ramassé les fleurs du jardin, j’ai fait un bouquet avec, c’est rare quand ça m’arrive, mais là j’avais besoin de garder un peu leur lumière. Bonne semaine à vous, je vais essayez de continuer, car les petits riens c’est un peu pour vous, mais aussi beaucoup pour moi.


Clichés d’Automne, il semble bien là

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La vie est comme papillon, éphémère, les papillons volètent dans le levant, les derniers peut être d’un été qui s’est enfuit à tire d’ailes. L’automne est là, il est bien là, prémices d’un hiver qui ne sera pas simple. Tout annonce la fin d’un saison, les marrons s’éclatent au sol ou sur le vieux banc, les  cynorhodons rougissent, les figues deviennent noires, j’en ferai une tarte, des raisins oubliés se sèchent doucement, les courges attendent sagement qu’ Halloween frappe à ma porte. Vous savez cette fameuse nuit ou la frontière  entre le monde des morts et le monde des vivants n’existe plus, si c’était la nuit du 31 octobre, je dirai à mon père qu’il avait raison et que j’aurai du l’écouter, mais c’est un peu tard, c’est même trop tard.

Monsieur s’occupe des animaux et du jardin, c’est lui qui est de toutes les corvées (poubelles et autres tontes et ramassage de feuilles mortes)  Il a rentré les tortues qui commencent à hiberner, demain un épisode cévenol est annoncé, des trombes d’eaux doivent tomber. On anticipe. Il anticipe …   J’ai cuisiné.

Le matin, les ciels deviennent flamboyants en attendant la tempête, j’aime m’y attarder et regarder les oiseaux noirs se presser. Corneilles, Corbeaux, Choucas et Etourneaux qui filent d’un champ à l’autre, je regarde les nuages qui s’étirent, le soleil essaye de percer, mais en vain. C’est beau et apaisant. Dans la voiture, j’écoute le partisan de Léonard Cohen, je suis heureuse de vivre dans un pays où je n’ai pas peur, je fredonne.

Mon nouveau travail me plaît, il demande une immense compassion et fait réfléchir à ce que nous sommes vraiment, nous sommes juste de passage. Tout simplement de passage, alors les egos, les crises de « tout tourne autour de moi et mon nombril » me font sourire.

Je suis en train de changer, et je le sens au fond de moi, bien peu de choses me touchent, les états d’âmes des uns et des autres, leurs envies, leur mécontentement permanent je m’en contre-fous. Vais je enfin devenir sage ? Je voudrais tant vieillir en étant heureuse de ce que j’ai, vieillir auprès des miens.

Que Prosper me préserve de devenir une vieille teigne.

PS : Un petit rien qui m’enchante, le yucca qui n’avait jamais fleuri a une hampe de fleurs en bouton.

Je suis moins heureuse de voir que les Datura sauvages envahissent les champs.