Bonjour mon monde, cette nuit, il est tombée des trombes d’eau, ce matin en me réveillant, il pleuvait encore. La terre est déprempée, les juments énervées par leurs chaleurs, et les poules heureuses de picorer dans la terre molle. J’ai bien cru que la journée serait aussi morose que la veille et vers 11h00, le soleil nous offrit un bout du ciel bleu.
J’ai remis la pompe du bassin en marche, il faut que je m’occupe des autres. Le jardin est tellement désordonné, il faudrait que je lui fasse un grand toilettes. Les oranges et les citrons doivent être ramassées. Les cerisiers commencent à fleurir, le cerisier du Japon est tout timide. Le petit coin d’Asie de ma mère, prend ses repères avec les érables.
Je profite des premiers iris et des dernières violettes, les muscaris sont sur la fin également. Les muriers explosent.
J’adore les vrais muriers ceux du ver à soie pour les confitures, j’espère que cette année les mûres tiendront le coup, que le vent et le gel ne les feront pas tomber au sol.
Ici, il y avait des magnaneries comme dans le Gard, c’est pour ça je crois que mon père, pur produit des Cévennes à choisi cet endroit, les muriers y poussent comme du chiendent, mais plus personne n’en veut car les mures en tombant salissent tout, mais les tortues ne sont pas de cet avis.
Quand je suis arrivée dans ce village au pied de la montagne, il y avait 280 habitants, j’avais 6 ans. Nous allions à l’école à Marseille, et les copains qui vivaient ici, voulaient toujours qu’on leur raconte la grande ville, moi je voulais qu’ils me racontent la campagne, les chemins n’étaient pas goudronnées, il n’y avait pas d’autoroute, c’était il y a plus d’un demi siècle. Aujourd’hui encore, quand je les croise au café, dans les rues ou au marché, je ne croise pas ce monsieur d’un âge certain, le même que le mien, dans ses yeux, je vois le petit garçon qui dévalait les chemins du Luberon sur son vélo, je vois les enfants que nous étions jouant dans les fontaines, Je nous vois mourir de chaleur au coeur d’un été caniculaire, pensez vous réellement que la canicule n’existe que depuis 2003 ?
Dans mon jardin, je m’apaise, je vis dans l’instant. Cette paix si précaire en ce bas monde.
Je vous souhaite ce que vous voulez mon monde, que cette journée vous soit belle.
Et je remercie Carole de l’autre côté de la grande flaque, de m’avoir offert ce matin ses petits riens quebécois, j’ai hâte de voir son pommier.
A demain peut être.