Du bonheur ce matin, dans le soleil réapparu, juste après mon rendez vous hebdomadaire chez le dentiste (je sais mon dentiste m’aime, et on ne se quitte plus, le chantier risque de durer encore quelques mois ;-). Les couleurs de l’automne ont envahi la place du château et j’adore ça. Comment résister, il n’y a que du bon et du beau. On flâne d’un étal à l’autre, masque sur le nez, distanciation sans heurt. S’enivrer des odeurs des épices, des huiles et du miel. Croiser le curé de notre paroisse, papoter avec lui, croiser un des adjoints au maire, papoter avec lui, croiser sa copine et des personnes que l’on connait depuis toujours papoter avec elles. Acheter des fleurs pour le cimetière, c’est l’anniversaire de ma soeur, lui porter des bouquets, elle qui ne manquait jamais une occasion de m’en offrir. S’arrêter devant le cimetière et voir son cousin en visite, être si heureuse de le voir, depuis si longtemps, des mois, des années, échanger sur nos vies, rires de tout et de rien, sourire de ces petits bonheurs qui font que nous sommes bien de la même famille. Et sourire encore, Hortense a fait son premier oeuf, trop fière d’elle, elle va mieux, elle va beaucoup mieux. Et puis Eugénie, jamais sans ma copine.
J’ai raté mes photos
Il fait un temps affreux, pas de lumière, et j’ai raté mes photos, mais j’avais envie de garder en mémoire, l’envol des canards et les pirouettes des hirondelles surprises par le froid. Les photos sont flous, je n’avais pas le bon objectif, mais je suis heureuse de les avoir vu. Le ciel a l’air de se dégager.
L’étang est calme plus personne, quelques promeneurs. Le Luberon est chapeauté de nuages. J’avais besoin de m’y arrêter ce matin. Juste pour garder en moi, ces doux moments de liberté.
Dimanche trop froid
Le Mistral souffle, souffle, il souffle sur les neiges du Nord et nous ramène le froid, les nuages sur nos têtes, filent à toute vitesse. On a perdu 20°C en deux jours. Bien sûr j’ai allumé un feu comme tout le monde, mais c’est anormal à cette période de l’année. Récupérer le chat chez le véto, Monsieur se bat pour préserver son territoire, visite rapide dans le seul vide grenier de la saison, et je n’ai rien ramené, juré, promis, craché … j’ai même des témoins. Une petite cane du nom d’Eugénie est venue combler le grand vide de la perte d’Agathe. Et puis le jardin, les derniers légumes moches mais il en reste un tout petit peu. Les oiseaux du ciel à nourrir, ils commençaient à vivre dangereusement avec les chats, à venir manger dans les plats des poules, j’ai changé leur distributeur de graines. Et puis le gâteau aux pommes de Mamy et une nouveauté familiale le gratin de radis. Pas trop le temps pour la création, juste un week-end normal comme tous les week-ends en famille. Euhhh … le repassage m’attend et je file rentrer mes plantes vertes.
Retour de chine
Chaque retour de chine est un moment de bonheur, sauf pour l’atelier qui pousse un cri d’effarement en me voyant arriver, ensuite vient une légère angoisse, où vais je ranger tout ça ?. Ce n’est po grave me dit une petite voix diabolique dans ma tête, on y arrivera, et puis la maison n’est pas terminée, il y a encore quelques m2 à remplir. Mon petit bonheur de la semaine, dans mon inventaire à la Prévert, c’est un vaisselier de poupée (qui deviendra dans ma cuisine, parce que celle que je vous montre de temps en temps, et que j’ai entièrement repeinte est celle de ma mère, pas la mienne, une merveilleuse étagère à épices, il y a la table et les tabourets (la table est partie dans l’atelier de monsieur pour collage), il y a les minuscules assiettes qui iront dedans. Et puis un ensemble toujours pour poupées Petit Bateau, et une robe et un manteau pour une Bleuette, elle est heureuse, elle n’est plus nue. Une jolie demoiselle de plâtre qui trouvera sa place bien plus tard avec ma petite gardeuse d’oie, peut être sur le piano, avec des tonnes de plantes. Il y a deux litho ou deux originaux d’un peintre de marine, deux vues de Paris, d’encre et d’aquarelle, je n’ai pas eu le temps encore de démonter les cadres, mais rien que les cadres me plaisent, et deux serres livres marquetés et puis des tasses, encore des tasses, et toujours des tasses (mais des porcelaines de Bavière, je ne les avais pas celles là dit elle en excuse) …. et si j’ouvrais une brocante.
Je chine depuis que je suis née, ou du moins depuis que je sais marcher, mes parents me lâchaient dans les brocantes avec des petits sous et je revenais avec mes trésors, allez je vous montre mon premier achat en 1968, j’avais 5 ans. Elle est moche, mais je l’aime.
Dans les derniers rayons de soleil du jour.
Le jardin dans la lumière du soleil couchant est magnifique, un bébé crapaud a été récupéré dans les steamers de la piscine, je l’ai mis dans un bassin, le chat ne l’a même pas vu, c’est tellement bien de se faire les griffes sur le tonneau. La clématite refleurit, les pois de senteur se mettent à pousser maintenant, et les dernières roses et marguerites jouent les coquettes, il y a même un brin de lavande rescapé. Les poules s’activent. Le petit chien, le moitié bichon jack russel a tué mon bébé canard, je suis triste, je l’aurai bien tué à mon tour, mais je deviendrai comme lui, un animal, l’instinct est terrifiant, ce chien est devenu un fou sanguinaire l’espace d’une seconde, impossible de réagir, le mal était fait. La jalousie étant sa qualité première, je le soupçonne de ne pas avoir supporté l’attention que ma mère portait aux autres animaux. Les animaux sont comme les humains à la moindre pulsion, à la moindre contrainte, à la moindre jalousie, ils n’acceptent aucune frustration et deviennent cons et méchants. Ca me fait peur. Nous irons chercher une nouvelle compagne à Hortense, en étant beaucoup plus vigilants, beaucoup plus, c’est notre faute, il ne faut jamais faire une confiance totale à un animal ….. ni en un humain d’ailleurs. Le monde est ainsi fait.
A la recherche d’un noisetier
J’ai terminé les explications de ma version automne de ma broderie, pour les photos, je suis allée chercher quelques branches de noisetiers, le mien étant en pot et mesurant 52 cm, je n’ai pas osé le dépiauter d’une de ces branches (peut être que l’automne venant, DH aura envie de le planter. J’ai croisé la poule du voisin dans les vignes, un chien de chasse, et des toiles d’araignées, que j’aime la campagne après la pluie, quand le Luberon se chapeaute de mousse blanche. Les belles de nuit se sont refermées tout doucement. Ca sent vraiment l’automne.
Une copine pour Hortense
Hortense se sentant un peu seule, les poules la snobant, on s’est dit qu’il lui fallait une amie. Le monsieur qui vient avec ses volailles vivantes, ne vient que deux ou trois fois par an et c’était aujourd’hui, après une panne de voiture, une dépanneuse arrivant assez rapidement (le gars avait juste imaginé que j’allais pousser la voiture) … (même pas dans ses rêves les plus fous, je pousse la voiture, j’ai passé l’âge), le déluge … on a enfin réussi à tout faire et j’ai pu aller chercher la copine.
Une cane. Mon dieu que c’est difficile, cet énorme camion avec des caisses remplis de volailles et de lapins, poules, cailles, canards, dindes, pintades … terrifiants … le monsieur a pris un canard, a regardé si c’était une femelle et me l’a donné. « Dites lui monsieur qu’elle a de la chance que je ne la mangerai pas, elle va devenir une cane de famille ». « Vous lui direz vous même » m’a t’il répondu, sous l’orage je suis repartie avec ma cane, en laissant derrière moi des futurs plats cuisinés.
Hortense l’a tout de suite prise sous son aile et c’est le cas de le dire . Agathe a 11 semaines, c’est son nouveau prénom, celui qu’on lui a donné. C’est une toute petite fille encore, elles ont passé la journée ensemble, et c’est bien.
Demain au soleil, je les regarderai vivre.
PS / tu as vu, j’ai sorti mes bottes en caoutchouc, trop classes de Kratrice Rurale, avec le liberty là, je sais je me la pète maintenant dès qu’il pleut (ca fait presque 5 mois que j’attendais la pluie)
Bientôt l’automne mais c’est dimanche
Des nouvelles d’Hortense : elle a fait sa toilette en trempant son bec et en se lissant les plumes. Elle a mangé et bu toute la journée. Elle a fait la coquette en dépliant ses ailes et en remuant son popotin. Hier soir on ne la trouvait plus. Stress. Elle attendait sagement devant le portail qui mène aux box des chevaux, dans l’un d’entre eux on a installé le poulailler et la très grande caisse de transport de chien où on a installé son nid. Elle a traversé le paddock, elle a passé la porte du box, s’est arrêtée devant le poulailler, l’air de dire, pffft vous êtes en HLM et moi j’ai une villa et elle s’est dirigée vers sa caisse et est entrée se coucher. On se regardait sans parler. J’avais les larmes aux yeux. Je crois qu’elle est heureuse (pardon pour celles qui ont déjà lu le texte sur facebook, mais j’avais besoin de le garder ici en souvenir). Le petit rien est juste après.
Avant de commencer à travailler, je file me promener dans le jardin, j’aime ce moment doux, juste avant l’orage, cette nuit on y a réchappé, mais pour combien de temps ? Tout est calme, j’ai nourri les oiseaux du ciel, il faut reprendre les bonnes vieilles habitudes. Dans ce monde de fous, j’écoute le silence, j’hume le parfum des dernières roses, je respire la sérénité de l’instant, l’air est doux. Un chat me suit, les chiens s’amusent, les volubilis partent à l’assaut de tuteurs improvisés. J’ai trouvé une nouvelle cage en brocante pour ma treille, elle attend tranquillement un couche de peinture ou pas. J’aime mes cages sans oiseaux qui éclairent la nuit. Les dames jeanne se sont éteintes à la levée du jour. Les lampions japonais se balancent tranquillement dans la brise. Adelaïde picore, Gersende pond son oeuf, Hortense fait la grasse matinée, les juments paissent tranquilement. Le datura est en fleurs. Mamy a fait des confitures, pour capturer un peu de l’été, ma préférée la verveine pêche, j’ai fait des pancakes hier soir pour toutes les goûter. Et puis il y a le miel des abeilles qui viennent butiner chez moi et ce n’est que du bonheur. Un cake au miel et aux épices va s’imposer.
Et j’arracherai les mauvaises herbes après la pluie. Le ciel devient menaçant et le tonnerre gronde.
Bon dimanche à vous, j’ai beaucoup de travail aujourd’hui, demain mon ouvrage doit partir par la poste. A demain peut être. J’avoue, je préfère les dimanches aux lundis.