A l’heure où blanchit la campagne.

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Réveil à 6h30, je ressemble à Robocop non huilé. J’avale un café, un paracétamol et décide d’un commun accord avec moi même,  de prendre ma canne et d’aller au fond du champ fumer une cigarette (je me suis mis dans la tête que si je ne bougeais pas j’allais finir paralysée sur un fauteuil roulant et ça ….. jamais) le départ est laborieux cette p….. de cheville qui me fait mal, toujours et encore et tous les autres os du corps aussi par association, moins tu bouges, moins tu bougeras, dit celle qui vient de passer 11 mois sur son canapé.

Je rencontre un voisin, on tape la causette (à 6h30) il va jeter ses poubelles. Je vois avec effroi, qu’on m’a chipé les palettes de figuiers de Barbarie, qu’un autre voisin avait déposé pour moi comme boutures, j’ai retrouvé deux trognons. Je te jures même les plantes on te subtilise, franchement je suis énervée.

Le retour est aussi laborieux que le départ (le champs fait 150 mètres, ce n’est pas non plus le marathon). Et là un  bruit effrayant, totalement effrayant, les juments s’affolent, les chiennes commencent à aboyer, et  rentrent en trombe à la maison (oui oui j’ai des chiennes ultra courageuses). Et là …. deux montgolfières qui cherchent à se poser, le ciel est bas, très plombé. Je suis inquiète, je vois qu’ils cherchent un endroit pour atterrir, je les vois repérer un champ qui est derrière, et puis chez nous,  ils voient les chevaux et s’éloignent de plus en plus bas. Ils passent très près des poteaux éléctriques et des toits de maisons. Finalement Morgan sort en  trombe de la salle de bain. Il a entendu le bruit du moteur à gaz.   Il court s’habiller, prends la voiture et les suit.

Ils ont été obligés d’atterrir à cause de l’orage qui vient de s’abattre sur nous. Ils vont bien, tout le monde va bien. Je suis trempée, je prends un café et je vous écris ce  petit rien parce que si ça ce n’est pas un petit rien de la vie, qu’est ce un petit rien ?

Qui a dit que la vie à la campagne était monotone … m’enfin. Ma vie est pleine de rebondissements (ou presque).

Bon dimanche à vous tous, ici pluvieux … et j’avoue, je vous le dis, je le crie avec un soupir de soulagement …. enfin.

 

Hors du temps

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J’ai eu l’autorisation de m’absenter pour trois jours, une demande et quelques paperasses après,  j’ai pu partir. Il y a plus de 11 mois que je suis bloquée chez moi, et il faut avouer que ma santé mentale commençait à en prendre un sacré coup. Mon époux a conduit. Et j’ai mis plus de temps que la moyenne pour vivre normalement (ou presque)  escaliers et tout ce qui vous semble facile à faire, beaucoup plus de temps.

C’est ma famille, que j’ai rejointe, ma famille de coeur, celle que nous avons formée au fil des ans, 31 ans pour Madame, 25 ans pour Monsieur, ils ont toujours fait partie de ma vie. Je les aime, mais je ne le savais pas, je ne savais pas à quel point je tenais à eux. Les années filent à toute vitesse, on a eu nos enfants, nos soucis, nos peines et nos joies, nos reconversions professionnelles, on s’appelle quelquefois, on passe se voir trop rarement, on est muté d’un côté ou de l’autre. Mais là c’était magique. L’endroit est magique, la fête était magique, vous n’aurez pas de photos de la fête parce que ça m’appartient et ça leur appartient.

Les pirates avaient envahi la campagne, une cinquantaine de pirates tous plus beaux, les uns que les autres, des pirates que j’avais connu pour certains avec d’autres galons, dans une vie antérieure, se retrouver, se rencontrer, se connaître, se reconnaître, rire et pleurer, partager et surtout s’aimer. Ce fût une merveilleuse parenthèse dans la vie quotidienne, dans ma vie quotidienne, dans notre vie à tous, je pense.

Le ciel nous a fait des cadeaux magnifiques, pour le remercier, un feu d’artifice a été tiré et pour fêter la reine du jour.

C’était il y a quatre jours, c’était hier, c’était il y a une éternité, mais chaque instant, chaque détail est gravé dans ma mémoire, dans cette boîte à souvenirs qu’est notre cœur.

Merci à vous, merci pour cette bulle hors du temps. Je vous invite à découvrir un peu de ce monde, un peu de leur monde,  son monde à elle, son monde à lui, leur campagne chérie où je suis sûre que les elfes  et les korrigans vivent, se cousent des robes de fil d’arc-en-ciel et s’abreuvent aux fontaines d’une eau claire et limpide.

( et les pirates à d’autres fontaines 🤭)

 

 

J’ai eu 60 ans

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Mon dieu que c’est difficile à écrire. 60 ans, j’ai 60 ans, 60 ans, c’était pour moi la fin d’un tout quand j’en avais 20, et je n’en suis toujours qu’au commencement. Je suis heureuse de les avoir ces 60 ans, d’abord parce qu’en 10 ans, je n’ai pas eu le temps de m’habituer à en avoir 50. J’ai 60 ans et c’est comme si j’avais enfin rayé la cinquantaine et j’en suis heureuse, ces dix dernières années ont été embuches sur embuches, épreuves sur épreuves, chagrins sur chagrins, épreuves sur épreuves, certains autour de moi n’ont pas le privilège de les fêter, alors  honnêtement, je tourne la page, bien sûr tout ne sera pas rose, mais je tourne la page d’une décennie qui ne m’a pas vraiment aimée.

J’ai écris ça le 20 avril, et puis je n’ai pas publié. Je n’ai pas publié parce que c’était bien trop triste de se morfondre sur un chiffre. J’ai fêté les 50 ans d’une amie, quasiment le lendemain et c’était tellement fantastique malgré les soucis et les peines que je me suis dit que je n’avais pas à me plaindre.

Je vais essayer jusqu’au 20 avril 2024, d’écrire beaucoup plus souvent que ces derniers temps. Il y a quelques jours, je vagabondais sur ce blog, et je me suis aperçue qu’il était vraiment mon support à souvenirs, de doux moments de sourire et de douceur et j’aime ça la douceur, j’aime sa sérénité. Je déteste les gens qui se prennent au sérieux avec une prétention extrême, sûrs d’eux et sans personnalité, je ne les aime pas. Se prendre au sérieux c’est croire que l’on est immortel, la vie se charge quelquefois de vous rendre humble hélas. Alors je vais continuer mon petit bout de chemin de Kratrice Rurale dans ma fabrique à songes, je vais continuer à faire naître des improbables et à m’émerveiller sur un rien. Je vais rester moi même, sans avoir besoin de vous vendre quoi que ce soit, parce que vous le savez je n’aime pas vendre et surtout pas moi.

Mon jardin renaît peu à peu, c’est important un jardin, aussi important qu’une bibliothèque et un atelier, et j’ai le tout. Le bassin renaît également, les grenouilles, les libellules reviennent tranquillement.

Alors tout doucement et juste en désordre, un pèle-mêle des photos de ce mois d’avril …

Prendre le temps de regarder les abeilles

Respirer la glycine, plantée l’année dernière

Regarder le nid de hobbit qui est maintenant incontournable du jardin

L’oranger a fleuri

Ce sera une année à Monnaie du Pape

 

L’arbre de Judée

Mon gâteau tout vert

Des arc en ciels en ribambelle

Du Lilas à foison

Des poissons qui se réveillent

Il y a eu des naissances l’été dernier que je n’avais pas vu pour cause de canapé

Poissons sous haute surveillance

La première rose

Prue, Phoebe et Piper se dorent au soleil

 

La seule demoiselle chat et les dames de 11h00

Et puis j’ai un peu brodé, un peu bricolé et un peu cousu.

Une robe pour une Mercredi Addams qui est bien sexy en sous vêtements

J’ai trié mes graines pour le jardin et j’ai brodé de belles boites, une pour les fleurs, l’autre pour le potager

J’ai même retrouvé des graines de baobab

 

et puis des naissances et c’est toujours magique

Et des cafés, des cookies et des petits moments de bonheur

 

Parce que finalement, mes petits riens, car ce sont les miens, c’est tout simplement ça.

On se donne rendez vous pour une année de petits riens ?

 

ps : gâteau et cookies 🍪 cuisinés par Pauline.