Le jour avant le 1er jour d’après le nouveau confinement – Surréalisme

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Je suis à l’isolement dans mon atelier, les résultats du test tardent à venir, il parait que plus c’est long, plus c’est négatif, on verra bien,  cas contact ils disent. Hier soir la terrifiante et si prévisible nouvelle, nouveau confinement à partir demain, ce sera le nouveau confinement de l’année 2020, en écrivant ces mots, j’ai l’impression d’écrire les premiers mots d’un roman de science fiction et pourtant tout est bien réel. Les gens ont pris d’assaut les supermarchés, ils ont fait l’exode vers les campagnes.  Ce matin, l’horreur a encore frappé à nos portes,  encore et encore,  attentat sur tentative d’attentat, des morts, du sang, des têtes coupées encore et encore. Je suis atterrée par cette guerre sans nom et sournoise où les innocents n’ont aucune chance. Mais je n’ai pas peur.

Le tocsin est en train de sonner dans toutes les églises de France, qui sait encore ce qu’est le tocsin parmi les gens qui nous entourent.

Ce matin, les filles ont fait des gaufres …. totalement incongru dans l’état d’esprit qui m’habite. Et pourtant, si faire des gaufres c’était résister … C’est dans le surréalisme de la situation que j’ai puisé la force d’avancer, puisque les adolescents, les enfants m’ont montré l’exemple. Invincible espoir,  impossible à éteindre. J’ai tendu la main, le bébé chien dort à mes cotés … demain est un autre jour.

 

PS : Tout va bien, test négatif, j’ai repris le travail, ne vous inquiétez, pas trop de temps pour les photos.

 


Pause méridienne

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Apprivoiser son nouvel environnement, prendre le temps de regarder,  jouer des ombres, sourire aux papillons d’octobre qui se gaussent des saisons, respirer le bleu de ciel. Ca crisse sous mes pas. Marcher dans un lieu quasi historique que tant ont foulé est comme un rêve éveillé. Il suffit de peu quelquefois pour que les fantômes du passé surgissent emportant avec eux toute mélancolie, silhouettes fugaces prenant une pause éphémère en de conversations indéchiffrables sur ces chaises esseulées, clin d’oeil de vies antérieures. Oublier un instant qui on est, où l’on est .. et se perdre dans une nature bienveillante et sereine, oublier l’espace de quelques secondes le monde qui nous entoure.

Pour vivre heureux vivons cachés

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Il y a des moments dans la vie, où tu décides de te mettre à travailler sur un projet et ton nouveau voisin en a décidé autrement. Il a d’abord abattu un plaqueminier, puis un tilleul de presque 50 ans d’âge, puis il a déraciné tous les cyprès aussi âgés du bord de la route, le mur de soutènement qui était là depuis des siècles a pris un belle claque,  tant que la route reste à sa place c’est tout ce qu’on demande, puis tous les arbres qui longeaient ta clôture. Les oiseaux sont venus se réfugier chez nous. C’est non sans un pincement au coeur, que tu as les a vu tomber, les larmes aux yeux, parce que tu as connu le moment de leur plantation, du haut de tes 8 ans quand il n’y avait pas de clôture, puisque c’était la maison de tes cousins et tu vivais avec eux pendant que vos pères respectifs construisaient les maisons, les deux maisons communiquaient sans arrêt, ils espéraient tous deux y finir leurs vieux jours.

Hélas, la vie se charge quelquefois de changer les cours de choses.

Donc nous nous sommes retrouvés avec un voisin un peu trop présent visuellement à notre goût. On espérait qu’il allait construire un mur, mais non il va mettre des brises vues, on n’ose imaginer, alors on a mis les nôtres.

Investissement et travail, trois semaines déjà pour mon mari, à tailler les arbres de notre clôture et à installer des panneaux brises vues derrière les arbres. Il y a en déjà 14, il en manque une dizaine pour aller jusqu’au bout, plus tard dans l’hiver. Parce maintenant je verrais les narines du voisin (pour ne pas dire ses poils du cul)  quand il sera dans sa piscine, sa terrasse, sa chambre ou sa cuisine ;-), je n’ai pas osé lui dire que nous nous baignons tous tout nu …. il s’en apercevra bien assez tôt ;-)

 

Il y a des gens qui aiment qu’on les voit, ils aiment se montrer, ils aiment étaler ou bien détestent-ils tant jardiner que ça ?

 

Plus qu’à planter des nouveaux arbres de clôture le long de nos brises vues.

 

 

Du côté de la rue… et du sien

 

Du nôtre c’est déjà mieux.

Deux semaines de petits riens

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Je sais, je n’ai pas été bien fidèle pour les petits riens, le temps me manque, le temps et la motivation. Le monde tourmenté dans lequel nous vivons ne me donne pas envie de voir la beauté des choses, le couvre feu sur Marseille où je travaille la semaine dernière et sur le Vaucluse où je vis depuis cette nuit, qui présage de bien plus encore, Monsieur Samuel Paty, vendredi dernier, je n’arrive pas à absorber l’horreur de la chose. Et puis mon nouveau travail, qui me prend bien plus d’énergie physique que je ne l’avais pensé, on n’a plus vingt ans ma brave dame, mais c’est pour la bonne cause et je ne suis pas si ramollie du cerveau que ça ;-)

Sinon les animaux se portent à merveille, les canes grandissent et s’embellissent, les poules sont égales à elles même, les chevaux paissent tranquilllement,  une petite nouvelle a fait son entrée dans la tribu, un bébé border collie, impossible à prendre correctement en photo tellement, elle est vive. Les autres l’ont acceptée, à part certains chats qui triplent de volume dès qu’ils la croisent, ils s’habitueront et c’est l’essentiel. Le jardin a fière allure en automne, les fleurs jouent les prolongations. Aujourd’hui le temps est gris, un peu triste, les poules du voisin se sont échappées. Les couleurs de la saison prennent le dessus.

J’ai trouvé une superbe enfilade de style Louis XV rocaille, début 1900 ou fin 1800, elle est tellement longue qu’elle va devenir un plan de travail pour ma future cuisine. Peinte ou pas, recouverte de marbre ou de zinc, je ne sais encore, mais c’est si bon d’avoir des projets. Pour l’instant elle me sert à supporter les plantes vertes que j’ai rentré pour l’hiver.

Que vous raconter de plus ? Qu’il y aura un petit rien demain c’est sûr et que je réfléchis à un nouvel ouvrage à broder, peut être vous montrerai-je plus tard l’avancée de mes réflexions.

Je vous souhaite à tous une bien belle fin de dimanche, et j’espère être plus prolixe dorénavant dans mes publications.


Retour des puces des couturières

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C’est tellement rare en ces temps troublés, qu’il fallait noter qu’Irène de la Bastide des Jourdans a réussi à organiser des puces des couturières.

Alors je suis allée la voir masque sur le nez et mains hydro-alcoolisées, un petit bonheur, après avoir rêvé quelques heures sur l’ancienne mercerie marseillaise.

Irène m’a offert de minuscules baies de perles et brodées, je sais que quelques poupées anciennes seront heureuses de les accrocher à leurs chapeaux. On a plaisanté, j’ai promis de ne rien acheter, elle m’a confirmé que je pourrais remplir la salle à moi toute seule. Donc j’ai résisté.

 Parmi les visiteuses, une réfractaire au masque qui s’est faite gentiment rappeler à l’ordre, on dirait que les gens ne se rendent pas compte.

Ca fait du bien de voir des gens que l’on n’a pas vu depuis le mois de mars.

 

Il y avait dans le temps, à Marseille : La mercerie de Bois Luzy

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Il y a dans des quartiers calmes de Marseille, des maisons qui dorment, jusqu’au jour où un promoteur les achètera pour faire des immeubles. Celle ci fait partie de mes préférés, dès que je me gare auprès d’elle, je n’ai qu’une envie, celle de la photographier.

Hier soir c’était le cas. Et au travers de mon téléphone ou de mon appareil photo, elle ressuscite comme par magie,  j’imagine les dames aller et venir entre la mercerie et l’épicerie, je les imagine s’attarder dans le jardin, je regarde la magnifique terrasse qui sommeille dans le couchant, assaillie par la végétation. Je vois le petit portail qui n’existe plus. Et je rêve. Les crocus d’automne percent doucement dans le jardin desespéré et mes rêves vagabondent.


Elle était jaune dans les années 50.

Les petits riens me manquent, pas vous ?

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Ca me manque, mon jardin, me manque, la première chose que je fais quand j’arrive, je file dans le jardin. Les fleurs persistent à fleurir dans le soleil couchant. C’est l’heure où les grands fauves vont boire, les juments attendent pour rentrer, elles sont des tas de boue, la pluie de la semaine ne les a pas épargnées et elles adorent se rouler dans la boue. Les canes ont grandi et grossi, elles rentrent seules c’est trop amusant de les voir faire, les poules continuent leurs occupations jusqu’au couchant. J’ai un plumeau sur mon herbe de la pampa, je suis trop fière. Et puis les légumes s’étiolent, les tomates ne rougissent plus, et les potimarrons seront bien peu cette année, on n’en aura pas plus que ces trois minuscules. En revanche les artichauts prennent leur aise, enfin. Je ne sais pas quand nous ramasserons les olives. Mon candélabre monégasque se la pète sur la table basse. J’aime le soir au couchant.

Etrange week end

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Etrange week end, que ce week end d’octobre, j’ai repris le travail, j’ai fait un retour vers le futur pour me retrouver dans un élément où j’ai toujours baigné, c’est étrange et rassurant à la fois. Déjà en week end, l’avantage de commencer un jeudi, les animaux m’ont manqué, mon jardin m’a manqué tout au long de mes deux journées, heureuse de les retrouver. Le temps était maussade mais pas au point d’imaginer le cauchemar subi par les habitants de la vallée de Tinée et celles de la Vésubie, je me disais souvent que j’aimerai y vivre juste pour dormir dans les montagnes, dans le Mercantour,  auprès des loups, une de mes lubies.

La tempête a tout emporté, les vivants et les morts, imaginer juste ces deux personnes âgées appeler à l’aide dans leur maison, juste avant qu’elles ne disparaissent sous les eaux est insupportable. Imaginer les cimetières n’être plus qu’un tas de boue, non pour les morts mais pour les problèmes sanitaires que ça engendre.  Penser également à certains touristes (entendu lors d’un reportage) qui disent que la Provence n’est qu’inondation, et qui dédaigneusement assurent ne pouvoir y vivre, alors qu’ils en crèvent d’envie,  j’ai envie de leur répondre, surtout ne vous gênez pas, restez bien à Paris, il y a un rivière qui y coule au milieu, et  personne n’est à l’abri, vraiment personne.

J’ai mal à ma Provence, j’ai mal à mon être tout entier.

A la maison, tout est calme, comme si rien n’était, Gersende et Adélaïde continue à pondre et à vivre leur vie de poules libres. Elles accourent à leur nom. Hortense la cane a repris du poil de la bête (des plumes du volatile)  nous avons eu six beaux oeufs cette semaine, le temps va être à la pâtisserie. Petite Eugénie grandit à vue d’oeil. Les chats cherchent des petits coins de soleil.

L’épicière nous prépare chaque vendredi un panier de légume, les champignons ont fini farcis et c’est très bon. J’ai trouvé un joli coffret, il s’est installé dans l’atelier. J’essayerai de tenir la cadence de deux ou trois petits riens par semaine, ne m’en voulez pas trop.

Peu à peu le jardin revêt ses atours d’automne. Les chats commencent à rentrer le soir. Les chiens s’installent devant la cheminée. On  a commencé à rentrer les plantes vertes. Demain sera un autre jour, la nature et les hommes vont panser leurs plaies.

 




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