La chatte sur un toit brulant ou … Tara-lpiniste

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Ce n’est pas un chat, c’est un boulet, c’est plutôt une chatte d’ailleurs (stérilisée et pucée comme toutes nos bestioles). Elle est la dernière arrivée, elle est la seule d’une meute de chat (9 ou 10 on ne sait plus très bien, tant ils arrivent de partout, les anciens ramenant leur copain, on mange trop bien à la cantine). Elle doit avoir un petit côté Nelly Olson car aucun chat ne veut jouer avec elle ou semble désabusé, soufflant presque de dépit lorsqu’elle apparait. Mon mari est l’humain de sa vie, elle se love, le regarde d’un air énamouré, elle se colle sur lui pour ne plus le quitter, se roulant à ses pieds, ronronnant ou chipotant sous l’air totalement courroucé des chiennes estimant qu’elle n’a aucune tenue.

Lorsque monsieur est absent de la maison, Tara ne me quitte pas, je l’ai dans les jambes du matin au soir, en cuisine, au jardin, à l’atelier. Sauf ce matin là, où elle décida d’un commun accord avec elle même de passer par un fenestron de l’étage pour se la jouer « fantasia », genre hippopotame qui fait de la danse classique sur le toit, faut être honnête elle n’est pas très douée en entrechat. Après son ballet improvisé, surveillant d’un oeil les tourterelles perchées sur le vestige de l’ancienne antenne de télévision, me la voilà, toquée d’une crise d’amnésie, ne se souvenant plus par où redescendre.  Au bout d’une bonne demi-heure de miaulements de désespoir, m’interpellant dans des gémissements de Drama-Queen et des plaintes inhumaines (normal c’est un chat).  Je demandais de l’aide à monsieur qui travaillait au fond du champs. N’écoutant que son esprit chevaleresque,  il alla chercher une échelle et c’est au moment précis où il posa l’échelle sur le toit, que la féline retrouva la fenêtre.

Ceci est un véritable petit rien du quotidien qui aurait pu s’intituler « je voulais simplement boire mon café dans le jardin tranquille ». Mais on ne s’ennuie jamais avec les animaux, vous le savez bien.

Je voulais juste garder ce moment de fou-rire, me souvenant des mots plus ou moins châtiés de monsieur avec son échelle, et de l’air de la chatte revenant au jardin, mine de rien, pour s’improviser chatte de berger et faire circuler les poules et se camouflant sous les artichauts (Tara-rtichaut) pour attaquer la moindre coccinelle en vol.

 

 

 

 

 

 

 

Imparfaits

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L’imperfection est dans mon jardin,  comme elle est dans ma vie, les tables sont de guingois, les fleurs poussent n’importe comment.  Je n’aime pas les choses neuves, j’ai besoin d’utiliser les choses jusqu’à leur désintégration totale et encore. Un vieux lampadaire rouillé m’émeut autant qu’un seau en ferraille percé. Là où vous voyez des encombrants qui devraient partir à la poubelle, moi j’y vois un objet qui raconte une histoire, une brève brèche dans le temps. Là où vous ne voyez que décrépitude, moi je ne vois que poésie.  Une statue aux jambes plus ou moins bancales, des pierres amoncelées et qui ne servent à rien, un lustre qui devient perchoir à tourterelles, une chaise longue grisée par le temps qui passe. Un vieux tonneau mangé par les intempéries qui a failli faire son dernier voyage dans un feu de joie et qui finalement, vient d’avoir un sursis. Le vélo de Monsieur F. mort il y a au moins 100 ans (au moins) qui tiendra une saison de plus. Et chaque point de rouille, chaque peinture écaillée m’apportent une paix extrême celle de ce temps inexorablement qui me rattrape.  La douceur des objets que l’on ne veut plus m’apporte un instant de sérénité dans mon jardin et quelquefois aussi dans ma maison. J’ai pris mon café au jardin ce matin, et j’ai écouté roucouler les tourterelles, pialler les petits oiseaux, mésanges et rouge-gorges gras comme des moines (pas très gentil pour les moines)  à force de piller les graines des poules. j’ai écouté les plongeons des grenouilles à mon approche, et leurs coassements de bonheur dès un brin de soleil levé. J’aime ces imperfections qui sont aussi les miennes, celles qui font que je n’aime ni retoucher, ni filtrer mes photos, je vous montre juste ce que je vois, avec peut être un peu l’art du recadrage. Parce que le cadrage c’est la vie … enfin presque. Dans ce monde où la perfection sur les réseaux sociaux est de mise et quasiment obligatoire, j’aime mes imparfaits autant que  mes improbables, parce que la vie n’est pas perfection, la vie est trop insolente pour être parfaite.  Bon début de semaine à tous.

Je vous souhaite un bon lundi, les lundis de mai qui ressemblent à des dimanches, je les aime par dessus tout. Je vais nettoyer les vieilles Dame Jeanne qui vont reprendre du service

Tant qu’il y aura des grenouilles … et des hommes nus

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Le jardin, le bassin reviennent à la vie, c’est le moment pour rester dehors, après il fera trop chaud. Tant qu’il y aura des grenouilles, il y aura la vie. J’aime les voir, les entendre ces grandes philosophes que je n’ose déranger dans leur mode contemplatif. Pour qu’elles puissent contempler et enrichir leur culture, je leur ai installé une statue.   En ce moment, c’est la période « statues », par la force des choses. Un jour j’ai acheté une statue, une Diane je crois, ou une Vénus, bien incapable de vous dire qui elle est … et ce jour funeste, le vendeur, m’apporta trois statues, en me disant c’est compris dans le prix, je me retrouvais avec un Putti pardon un Putto joufflu servant de fontaine et …. à mon grand désespoir David, oui oui le David, celui dont j’ai été amoureuse dès mon plus jeune âge, celui de la plage du Prado à Marseille, celui de Florence …. le David de Michel Ange … Il est kitch à souhait, je ne pouvais que le mettre près du bassin, pour la contemplation des grenouilles et en le regardant mieux, alors que ça fait trois, quatre ans qu’il est enfermé le bougre, que vois-je ?  David a un cache sexe, vous avez bien entendu, un cache sexe, une feuille de vigne, le cache sexe d’Adam …. je suis pantoise, mais David, mon David, il est à poil, m’enfin …. mais que vont contempler les grenouilles ?

En fait, plus je le regarde, plus je me dis que c’est laid, une statue à cet endroit là. Mais il est posé et très lourd. Tout le monde va pouvoir en profiter du cache sexe de David, surtout les touristes, oui, oui ils sont là … ils passent et repassent sur la route, on les reconnait à quoi ? Mais parce qu’ils ne disent pas bonjour, m’enfin, vous aviez oublié depuis l’année dernière.

Sinon tout va bien, les artichauts pointent leur nez, les poules se prennent pour des danseuses étoiles, « un coup la tête, un  coup le cul ». Où il y a des grenouilles, il y a des chats, la nouvelle pierre posée près du bassin est devenue une pierre à chats.  Et puis les Banks commencent à fleurir, tellement énormes qu’ils ont fait s’effondrer la treille.

j’ai sorti tous mes rébaladis en ferraille , et finalement avec des pots de fleurs dedans ce n’est pas si moche que ça. Victoire devient folle, je suis devenue donneuse d’ordre, mets ce pot là, non retire le, mets la statue à la place, déplace moi ça, va me chercher ce pot … je me sens chef … j’en profite ça ne devrait pas durer longtemps, je n’insiste pas pour déplacer David, je vais me le prendre sur la tête.

Une journée au jardin s’achève avec une terrible question … doit on se débarrasser de David ?

 

 

 

A l’heure où blanchit la campagne.

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Réveil à 6h30, je ressemble à Robocop non huilé. J’avale un café, un paracétamol et décide d’un commun accord avec moi même,  de prendre ma canne et d’aller au fond du champ fumer une cigarette (je me suis mis dans la tête que si je ne bougeais pas j’allais finir paralysée sur un fauteuil roulant et ça ….. jamais) le départ est laborieux cette p….. de cheville qui me fait mal, toujours et encore et tous les autres os du corps aussi par association, moins tu bouges, moins tu bougeras, dit celle qui vient de passer 11 mois sur son canapé.

Je rencontre un voisin, on tape la causette (à 6h30) il va jeter ses poubelles. Je vois avec effroi, qu’on m’a chipé les palettes de figuiers de Barbarie, qu’un autre voisin avait déposé pour moi comme boutures, j’ai retrouvé deux trognons. Je te jures même les plantes on te subtilise, franchement je suis énervée.

Le retour est aussi laborieux que le départ (le champs fait 150 mètres, ce n’est pas non plus le marathon). Et là un  bruit effrayant, totalement effrayant, les juments s’affolent, les chiennes commencent à aboyer, et  rentrent en trombe à la maison (oui oui j’ai des chiennes ultra courageuses). Et là …. deux montgolfières qui cherchent à se poser, le ciel est bas, très plombé. Je suis inquiète, je vois qu’ils cherchent un endroit pour atterrir, je les vois repérer un champ qui est derrière, et puis chez nous,  ils voient les chevaux et s’éloignent de plus en plus bas. Ils passent très près des poteaux éléctriques et des toits de maisons. Finalement Morgan sort en  trombe de la salle de bain. Il a entendu le bruit du moteur à gaz.   Il court s’habiller, prends la voiture et les suit.

Ils ont été obligés d’atterrir à cause de l’orage qui vient de s’abattre sur nous. Ils vont bien, tout le monde va bien. Je suis trempée, je prends un café et je vous écris ce  petit rien parce que si ça ce n’est pas un petit rien de la vie, qu’est ce un petit rien ?

Qui a dit que la vie à la campagne était monotone … m’enfin. Ma vie est pleine de rebondissements (ou presque).

Bon dimanche à vous tous, ici pluvieux … et j’avoue, je vous le dis, je le crie avec un soupir de soulagement …. enfin.

 

Hors du temps

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J’ai eu l’autorisation de m’absenter pour trois jours, une demande et quelques paperasses après,  j’ai pu partir. Il y a plus de 11 mois que je suis bloquée chez moi, et il faut avouer que ma santé mentale commençait à en prendre un sacré coup. Mon époux a conduit. Et j’ai mis plus de temps que la moyenne pour vivre normalement (ou presque)  escaliers et tout ce qui vous semble facile à faire, beaucoup plus de temps.

C’est ma famille, que j’ai rejointe, ma famille de coeur, celle que nous avons formée au fil des ans, 31 ans pour Madame, 25 ans pour Monsieur, ils ont toujours fait partie de ma vie. Je les aime, mais je ne le savais pas, je ne savais pas à quel point je tenais à eux. Les années filent à toute vitesse, on a eu nos enfants, nos soucis, nos peines et nos joies, nos reconversions professionnelles, on s’appelle quelquefois, on passe se voir trop rarement, on est muté d’un côté ou de l’autre. Mais là c’était magique. L’endroit est magique, la fête était magique, vous n’aurez pas de photos de la fête parce que ça m’appartient et ça leur appartient.

Les pirates avaient envahi la campagne, une cinquantaine de pirates tous plus beaux, les uns que les autres, des pirates que j’avais connu pour certains avec d’autres galons, dans une vie antérieure, se retrouver, se rencontrer, se connaître, se reconnaître, rire et pleurer, partager et surtout s’aimer. Ce fût une merveilleuse parenthèse dans la vie quotidienne, dans ma vie quotidienne, dans notre vie à tous, je pense.

Le ciel nous a fait des cadeaux magnifiques, pour le remercier, un feu d’artifice a été tiré et pour fêter la reine du jour.

C’était il y a quatre jours, c’était hier, c’était il y a une éternité, mais chaque instant, chaque détail est gravé dans ma mémoire, dans cette boîte à souvenirs qu’est notre cœur.

Merci à vous, merci pour cette bulle hors du temps. Je vous invite à découvrir un peu de ce monde, un peu de leur monde,  son monde à elle, son monde à lui, leur campagne chérie où je suis sûre que les elfes  et les korrigans vivent, se cousent des robes de fil d’arc-en-ciel et s’abreuvent aux fontaines d’une eau claire et limpide.

( et les pirates à d’autres fontaines 🤭)

 

 

J’ai eu 60 ans

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Mon dieu que c’est difficile à écrire. 60 ans, j’ai 60 ans, 60 ans, c’était pour moi la fin d’un tout quand j’en avais 20, et je n’en suis toujours qu’au commencement. Je suis heureuse de les avoir ces 60 ans, d’abord parce qu’en 10 ans, je n’ai pas eu le temps de m’habituer à en avoir 50. J’ai 60 ans et c’est comme si j’avais enfin rayé la cinquantaine et j’en suis heureuse, ces dix dernières années ont été embuches sur embuches, épreuves sur épreuves, chagrins sur chagrins, épreuves sur épreuves, certains autour de moi n’ont pas le privilège de les fêter, alors  honnêtement, je tourne la page, bien sûr tout ne sera pas rose, mais je tourne la page d’une décennie qui ne m’a pas vraiment aimée.

J’ai écris ça le 20 avril, et puis je n’ai pas publié. Je n’ai pas publié parce que c’était bien trop triste de se morfondre sur un chiffre. J’ai fêté les 50 ans d’une amie, quasiment le lendemain et c’était tellement fantastique malgré les soucis et les peines que je me suis dit que je n’avais pas à me plaindre.

Je vais essayer jusqu’au 20 avril 2024, d’écrire beaucoup plus souvent que ces derniers temps. Il y a quelques jours, je vagabondais sur ce blog, et je me suis aperçue qu’il était vraiment mon support à souvenirs, de doux moments de sourire et de douceur et j’aime ça la douceur, j’aime sa sérénité. Je déteste les gens qui se prennent au sérieux avec une prétention extrême, sûrs d’eux et sans personnalité, je ne les aime pas. Se prendre au sérieux c’est croire que l’on est immortel, la vie se charge quelquefois de vous rendre humble hélas. Alors je vais continuer mon petit bout de chemin de Kratrice Rurale dans ma fabrique à songes, je vais continuer à faire naître des improbables et à m’émerveiller sur un rien. Je vais rester moi même, sans avoir besoin de vous vendre quoi que ce soit, parce que vous le savez je n’aime pas vendre et surtout pas moi.

Mon jardin renaît peu à peu, c’est important un jardin, aussi important qu’une bibliothèque et un atelier, et j’ai le tout. Le bassin renaît également, les grenouilles, les libellules reviennent tranquillement.

Alors tout doucement et juste en désordre, un pèle-mêle des photos de ce mois d’avril …

Prendre le temps de regarder les abeilles

Respirer la glycine, plantée l’année dernière

Regarder le nid de hobbit qui est maintenant incontournable du jardin

L’oranger a fleuri

Ce sera une année à Monnaie du Pape

 

L’arbre de Judée

Mon gâteau tout vert

Des arc en ciels en ribambelle

Du Lilas à foison

Des poissons qui se réveillent

Il y a eu des naissances l’été dernier que je n’avais pas vu pour cause de canapé

Poissons sous haute surveillance

La première rose

Prue, Phoebe et Piper se dorent au soleil

 

La seule demoiselle chat et les dames de 11h00

Et puis j’ai un peu brodé, un peu bricolé et un peu cousu.

Une robe pour une Mercredi Addams qui est bien sexy en sous vêtements

J’ai trié mes graines pour le jardin et j’ai brodé de belles boites, une pour les fleurs, l’autre pour le potager

J’ai même retrouvé des graines de baobab

 

et puis des naissances et c’est toujours magique

Et des cafés, des cookies et des petits moments de bonheur

 

Parce que finalement, mes petits riens, car ce sont les miens, c’est tout simplement ça.

On se donne rendez vous pour une année de petits riens ?

 

ps : gâteau et cookies 🍪 cuisinés par Pauline.

 

 

I’m a Barbie Girls … Non je suis Solariane

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Il était une fois une poupée de 4 sous (5 francs pour être précis) vendue sur le catalogue de laines des 3 suisses. C’était hier en 1968. J’avais 5 ans. Je te laisse faire le calcul.

Elle était le clone d’une poupée américaine fort chère et concurrente de Barbie, je ne sais même pas si elle était vendue en France, Tammy. Tammy et  Solariane (du nom d’une laine des 3 suisses, appelé Pagine en Allemagne pour un catalogue de laine également) représentaient la girl next door. La jeune fille d’à côté si tu préfères qui désigne une jeune femme jolie mais à la féminité modeste et peu agressive. Le contraire de Barbie, qui  les seins en obus et la chevelure oxygénée ne laissait aucun doute pour l’époque sur ses intentions sexuelles.

Ma mère n’a jamais aimé Barbie, femme d’une génération qui brulait son soutien gorge, elle qui avait passé son permis en 1962.  la liberté de la femme commençait par la fin de la femme objet, alors Barbie n’entra jamais à la maison  J’ai donc eu ma Solariane, et j’ai appris à lui coudre et à lui tricoter des vêtements (les 3 suisses vendaient de la laine). Mignonne, elle avait une multitude de couleurs de cheveux différentes. Elle était vendue dans un sachet plastique, en tenue de sport avec des baskets, loin du body au décolleté plongeant de Barbie.

Je te présente donc mes Solariane, pour lesquelles j’ai ressorti une laine d’époque et des 3 suisses, et je peux te dire que j’étais plus douée quand j’étais gamine. Dur de tricoter une laine aussi fine.

J’ai réfléchi longuement au fait de ne pas avoir eu de Barbie ou beaucoup plus tard. Je regardais les « influenceuses » de 25 à 40 ans sur Instagram, en m’interrogeant non sur elles, c’est le métier, mais leurs followers. J’ai l’impression qu’ils continuent à jouer à la poupée avec la personne qu’ils suivent.  On a droit à la panoplie complète de vêtements et accessoires,  une garde robe effrayante par le nombre et le prix de chaque chose,  puis les loisirs, parce que Barbie, il faut l’avouer, elle a mis un temps certain à devenir cosmonaute et pilote d’avion, ce n’était que du loisir, Barbie se maquille,  Barbie fait de la danse classique, Barbie pique nique sur la plage, Barbie part en camping-car. Barbie promène son chien, Barbie et sa petit soeur, Barbie fait la cuisine, Barbie au ski et au tennis, Barbie chez le coiffeur, Barbie et Ken vont en suprise partie, Barbie fait du shopping. Les followers se projettent sur les « influenceuses » comme une petite fille se projette  en jouant à la Barbie, comme elles se sont projetées  enfant en jouant dans ce monde rose et aseptisé de la compagnie Mattel, parce que Solariane a disparue rapidement pour être remplacée par des poupées mannequins toutes plus femme-objet les unes que les autres.

Alors ma question est, comment peut on prôner une égalité des femmes en étant soi même une femme objet. Parce que Gamine, il faut qu’on te le dise, on ne t’a pas attendu. Le chemin on te l’a défriché et bien même, à coup de machette, à coup de pied, à coup de gueulante et pas à coup de jolis dessins et de #, ( je ne te parle pas de #metoo, je l’ai utilisé moi aussi,  je suis si heureuse que ce pourri ait pris perpète). Nous sommes de la génération qui a  lu le manifeste des 343 « salopes », qui a vu l’avènement des planning familiaux, la légalisation de la pilule et de l’avortement, celle qui a vu les grandes écoles enfin ouvertes aux femmes. Tu veux que je te dise, c’est en 1992 ou 1993 que les femmes ont eu l’autorisation de porter un pantalon dans la marine nationale, tu vois ce n’est pas si vieux. Tu imagines que ça s’est fait tout seul, sans combattre, sans lutter à notre niveau pour faire notre place ?  Pour nous qui nous sentons aujourd’hui l’égale de l’homme, la parité est une négation des compétences. Je le crie haut et fort, on doit combattre à armes égales dans le difficile milieu professionnel, cerveau contre cerveau. On a élevé nos enfants sans manquer un jour pour enfant malade, on a fait nos nuits de garde et sujetions sans que personne ne sache que nous étions mère de famille, on a rempli nos missions avec une p…. d’endométriose à se flinguer. On n’a jamais parlé de nos soucis personnels à qui se soit. Mais on a survécu. On a mis des baffes et des claques aux gars qui nous manquaient de respect. En un mot on s’est faite respecter. On s’est battu 40 ans, chaque seconde de notre vie, pour que toi, tu nous expliques que tu es une femme, et que grâce à toi, on peut se promener les poils sous les bras et sur les jambes.  Merci on le savait déjà, d’un choix personnel tu en fais une tendance. Et la sororité on s’en bat les ovaires. Parce qu’une fois que tu n’as vécu qu’avec des hommes, tu as d’autres valeurs et d’autres priorités que de faire la femme objet avec tes copines sur les réseaux sociaux.

Tout ça pour en revenir à Solariane, la poupée qui nous a permis de ne pas devenir un produit marchand sur la grande toile. Alors merci à toi Solariane, que j’ai sorti de son vanity case d’époque, et que j’ai un peu pomponnée, parce que le féminisme ce n’est pas non plus la négation de la féminité qu’on se le dise.

 

 

 

https://youtu.be/uxkZj15Fr54

 

Tu ne pouvais par rater l’info

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J’espère que tu es au courant, lecteur, parce qu’il a neigé sur le Luberon cette nuit, et sur toute la Provence, enfin une bonne partie. 14°C le midi et la nuit la neige. Tu pique-niques au bord de la mer, tu fais 25 km pour rentrer chez toi et tu es sous la neige. Je te rassures à mon grand soulagement, ça n’a pas tenu et je n’étais pas à la mer, mais bel et bien  dans mon jardin. Quoiqu’il semblerait à l’heure où je t’écris, que ce n’est pas sûr qu’il n’y ai pas une petit épisode flocons cette nuit.

J’ai une pensée émue pour la dame de Facebook qui a ricané quand la neige a été annoncée. Avec 12°C sur Marseille, vous imaginez qu’il va neiger ? Assena-t-elle du haut de sa suffisance de non provençale. Marseille n’étant pas la Provence toute entière, comme Paris n’est pas la France, il a neigé tout autour, du Var à la Camargue en passant par le Vaucluse et le Luberon. Et de mémoire de provençal on se souvient des années 80 où bloqués 6h00 sous la neige dans la voiture en tenue printanière, car l’autoroute était impraticable. On se souvient également de 15 jours bloqués par les neiges et cernés par les loups, priant pour que les lignes électriques tiennent. On se souvient des minots en train de dévaler depuis la Bonne Mère en ski et luges. Alors quand la météo te dit attention la neige, ben tu anticipes, même si tu es en train de prendre un bain de mer aux Goudes.

J’ai horreur de la neige, c’est comme si tout d’un coup tout s’arrêtait. Les oiseaux se taisent, surpris par le froid, les juments ne sont pas fanatiques non plus, mais où est l’herbe ? Les chiens se mettent sur la terrasse et re-entrent dans la maison, pensant pouvoir se retenir, et ce n’est hélas pas toujours le cas. Les chats sortent par une porte, ré-entrent et demande à sortir par une autre porte au cas où la neige aurait fondue dans les 30 secondes. Tout ça pour te dire que c’est super chouette sur les photos, mais dans la réalité je ne me sens pas l’âme nordique, ni de celle du Commandant Charcot sur le Pourquoi-pas ?

Aujourd’hui pas de sortie prévues, donc rester au chaud devant la cheminée avec un chocolat chaud a été l’alternative la plus sécurisante. Je suis quand même allé prendre des photos, comme tout le monde sur les réseaux sociaux, parce que la neige, c’est joli à prendre en photo, les pieds gelés, les mitaines aux mains pour appuyer sur l’obturateur, une béquille à la main, l’appareil de l’autre, mitraillé mon jardin. Tu veux les voir ?

Allez je te les montre, parce que c’est quand même rare comme situation. Les oliviers, le tamaris, le mimosa sous la neige, ça craint. La folle de première fleur du forsythia qui a choisi aujourd’hui pour fleurir. Les tourterelles s’amusaient à faire tomber la neige des fils électriques et des fils de clôtures et attendaient que j’ouvre le poulailler pour partager la paté des poules.

Maintenant la pluie, il nous faut de la pluie. Ca serait chouette non ?

Bon début de semaine à tous, et peut être à demain.

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