Un simple jour ordinaire et banal

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Hier je n’ai pas écrit. Non pas que je n’en avais pas envie, mais le retrait des agrafes de ma cheville a été un mauvais moment à passer. Et puis il y a cette actualité que je fuis au maximum, qui  me terrasse souvent. J’ai créé autour de moi, une bulle, ma bulle, mon monde, mais quelquefois d’autres mondes viennent me télescoper et j’avoue que je déteste ça. Depuis hier j’essaye de ne pas penser à cette jeune fille disparue, à cette petite fille massacrée et tuée, à tous ces gens tordus, brutaux et mauvais qui nous entourent. Je fuis également les comptes d’influenceurs de pacotille qui sous des abords bon enfant, forcent à la consommation et dénotent de leur profond mal être quasi psychiatrique, leurs mots empreints de vulgarité ordinaire, de médiocrité pour faire pleurer Margot et leur comportement histrionique me sidèrent, je fuis et  j’essaye de faire abstraction, mais souvent je n’y arrive pas, je me prends tout ça de plein fouet dans la tête.

Que faire vivre totalement coupée de la société ? Je ne le veux pas, il y a tant de gens formidables également, alors je zappe et je tourne la tête.

 

Ce matin, les cartes SD ne voulaient pas fonctionner dans mon appareil photo, j’ai donc pris mon mal en patience et j’ai réussi à sauvegarder les photos sur un disque de sauvegarde. 2016, 2017 jusqu’à aujourd’hui. Ces petits riens suspendus dans le temps, que j’ai survolé avec bonheur, comme un voyage dans ma mémoire, m’ont fascinée, mes photos m’ont fascinée, je me suis mise à envier ma vie de « Kratrice Rurale ». D’actrice, je suis devenue spectatrice et je viens de comprendre pourquoi certains envient ma vie si ordinaire, si insignifiante et si plate. Il y a tout ce que je ne vois pas, tout ce quotidien fait de douce lumière de Provence, ces repas de famille, si simples et pourtant généreux, ces fêtes pour un rien et pour n’importe quoi où il suffit d’une bougie et de quelques leds solaires pour que le jardin devienne Las Vegas, pour que la maison se pare de milles feux, et devienne féérique, ces fils dans l’atelier miroitant de douces couleurs ressemblant à des confiseries, les vides greniers, les fêtes votives et les marchés dans les villages de la vallée où certains touristes flânent encore en ce mois de septembre et puis tous ces objets empreints d’un passé qui désormais m’appartient, les poupées d’un autre temps, les bondieuseries d’antan, les lampes bricolées par mon époux et le jardin de simples et de plantes méditerranéennes qui ne produit que par le fruit de notre travail.  Oui, je viens de comprendre qu’on ait envie d’une vie similaire, même si je n’ai rien fait volontairement pour que la mienne soit comme ça, c’est venue par la force d’un labeur familial,  de mon imagination et de mes envies.  Je le comprends et même quelquefois, j’en souris.

Ce matin les tourterelles ont fait un festin, les poules égales à elles mêmes sont heureuses les pieds dans le fumier, les chats somnolent, et le jardin qui dans un sursaut se croit encore un peu en été. J’aurai quelques herbes de la Pampa, j’ai toujours adoré cette plante, elles iront dans le porte parapluie en faïence chinoise chiné pour quelques euros (2 ou 3) la semaine dernière et ce week end, il sera temps de ramasser le fenouil et de récolter des graines à replanter.  Tout n’est que banalité, rien n’a de réel intéret dans ma vie tranquille.

J’ai un peu brodé, beaucoup même, l’envie semble revenir.

Bonne journée à vous, bonne journée mon monde que la vie vous tienne éloignés de toute cette brutalité ambiante.

 

 

 

 

 

 

12 Responses

  1. Christine

    Quel plaisir de te lire, ces petits riens qui sont déjà beaucoup et qui font de jolies vies, simples et peut-être ordinaires aux yeux de certains mais le bonheur ne se cache-t-il pas derrière ce quotidien … bel après-midi et continue à joliment broder

    • La Bastidane

      Merci Christine de venir jusqu’ici, je crois que le bonheur c’est juste ces petits riens accumulés et qui deviennent des souvenirs. Bonne après midi à toi, et brode bien toi aussi.

  2. F@bienne

    Il est évident que ton monde est une parenthèse enchantée pour nous, lectrices… tes billets sont des havres de paix pour des jours ou des nuits tourmentées parfois …
    Aujourd’hui, pour oublier le monde moche, et les tracas de la vie, je me suis oubliée dans un musée et deux galeries d’art… que cela fait du bien !!!!

    • La bastidane

      Merci Fabienne, il faut vraiment oublier, il faut vraiment s’oublier. Qu’es tu aller voir ?

  3. BONAVAL-JACQUARD Monique

    J’aime m’évader dans tes écrits, qui m’envoient dans ton monde vrai , féerique, nous soulageant de cette actualité si triste en constatant la disparition de ces jeunes ados et enfants.
    Oui continue à nous partager ta belle vie, tes créations, tes douleurs que nous aimerions te soulager. J’aime ton jardin, ton parc, les poules, les tortuettes qui viennent de naître, j’aime imaginer le bruit du clapotis de cette eau bienfaitrice…… merci Nathalie.

  4. Giovinetta

    Cette rose a une couleur merveilleuse, sans doute avivée par la fraîcheur du matin
    il y a de quoi se concentrer dans ton domaine… et même temps on aimerait qu’ouverture ne rime pas avec pollution de nouvelles auxquelles on ne peut rien…
    Faire sa part là où on est, c’est déjà se tenir droit, un rempart contre les horreurs si souvent virtuelles

  5. Carole Houde

    Le bonheur, ce sentir juste bien dans tout ces petites choses qui fait ta vie à la Belle Étoile, que de douceur, de beau, de gentil, d’agréable…dans tes mots, dans tes photos. Tu as beaucoup de chance de pouvoir aimer, voir, apprécié tout ces simplicités de la vie qui rende cette vie juste très bien pour toi, c’est pas donné à tout le monde d’avoir cette belle capacité de crée du bonheur loin de ce qui est triste dans ce monde. Moi aussi j’aime voir et profiter de ce qui ce trouve juste la, dans le jardin, près de la mangeoire, allumée des lucioles pour mettre plein de minis lumières la nuit arrivée, les fleurs, Le chant de la rivière en cascade, les oiseaux qui chantent à mon réveil, jaser et rire avec Gaétan, préparer mon ail pour en remettre au jardin avant les grand froid, pour avoir une belle récolte l’été prochain…… juste prendre le temps de prendre le temps de voir ces bonheurs. Merci de ton petit rien tout simple et du beau

    • La Bastidane

      Je sais qu’on se ressemble et que l’on sait apprécier les bribes de bonheur. T’embrasse très fort

  6. Joelle

    Hello! Ne t’inquiète pas, tu n’es pas la seule, je fais comme toi, j’essaye de créer ma bulle à l’abri de ce monde qui me parait trop hideux, même si je sais qu’il y a encore des gens formidables, des choses extraordinaire. Mais bien souvent je me sens si impuissante, si inutile, si choquée par toute cette violence et cette laideur!
    Parfois, je me sens envahie de tristesse comme si j’avais absorbée toute la douleur du monde et je dois me secouer pour « détourner le regard » en culpabilisant de ne pas pouvoir faire plus! Les médias ont une responsabilité évidente et destructrice, ce n’est plus de l’information, c’est devenu un produit toxique et stupide! Vu notre génération, nous avons connu autre chose, et tout cela nous choque davantage peut-être? Comme tu le disais dans un post précédent, nous sommes de la génération « petite maison dans la prairie » qui rêvait de paix, de charme, d’harmonie et d’humanité! Je crois que pour le moment, tout ce que nous pouvons faire, c’est nous réfugier dans ce que nous savons faire le mieux, créer, jardiner, construire cette bulle qui reste le seul endroit où nous pouvons réellement exister telles que nous sommes! Bisous! Johala

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