Je ne l’avais jamais regardé sous cet angle, et c’est un paysage naïf digne des plus grands peintres d’Europe de l’Est qui s’offre à moi, quelques dames voilées d’un joli foulard ou chapeautées induisent en ce sens mon regard … les touristes n’ont pas encore envahi la ville, c’est beau le marché vu d’en haut, au printemps, c’est superbe et différent en même temps, les fruits et les légumes qui viennent du bout du monde ont une toute autre saveur, le seul endroit où l’on peut trouver des taros, des ignames, du manioc et des combos, ils s’étirent doucement sous mon objectif. Il fait beau, les chatons des platanes commencent à pointer, bientôt je ne verrai plus rien.
Les cagettes de salades, d’agrumes, de tomates et de bananes ressemblent à s’y méprendre à une palette d’aquarelle,
Je voudrais y plonger mes pinceaux.
Et en fronçant les sourcils, en scrutant la place du 4 septembre, devant la graineterie de Monsieur Volpe ou près du Café Thomas, je crois discerner les ombres de mon père et de ses copains qui dissertent sur le prix des salades et celles des balles de foin pour l’éternité et j’entends tout au fond de ma mémoire les mots provençaux qu’ils prononcent, c’était hier, c’était avant, c’était un autre temps.
flo
Belles perspectives en effet , ça ferait un bien beau patchwork tous ces fruits et légumes !
Cchouette
C’est beau un marché vu du haut! Merci pour ces belles photos.
Mais vu d’en bas , c’est bien aussi car on rajoute les odeurs! Hum… les fraises.
marjolaine
j’aime beaucoup ces palettes de couleurs, ces cagettes bien rangees
mamillon du Luberon
tu nous fait retrouver, ce que ne nous ne voyons plus, il faut réapprendre à regarder la beauté du monde , près de nous, et même dans l’infini petit, merci pour ces belles photos, et toujours avec ta prose qui sait si bien nous raconter la vie .