Les premières violettes ont pointé le bout de leur nez depuis plusieurs semaines déjà, j’ai pris le temps de faire un bouquet. Les bouquets de violettes ont pour moi, un symbole particulier. Il y a toujours eu des violettes dans le jardin, des violettes sauvages. Ma grand mère dans le milieu des années 70 m’avait offert un vase à violettes, minuscule vase pour poupées qui m’avait ravie. Je crois que les violettes étaient pour elle, dame élevée avec une importante éducation 19ème, d’un romantisme fou. C’était une grande rêveuse ma grand mère et une grande lectrice, j’ai lu à ses côtés les Jalna, les Pardaillan et les gens de Mogardor, je crois que si elle avait eu une autre vie, elle aurait été romancière ou poétesse.
J’ai continué bien après son départ à collectionner les vases à violettes et à lire (il y en a dans tous les placards). Elle m’avait appris à faire un bouquet, à disposer les feuilles autour et à lier le tout avec du fil à broder (bien évidemment). Donc chaque année, je fais un bouquet et je pense à elle. Je dépose mon bouquet dans un des vases, je le dessine, je le brode ou je le photographie.
Dans mes trésors de chine également, j’ai amassé de petites porcelaines sans prétention, coquetiers et autres verres à liqueur, souvenir d’un autre temps, du temps où Toulouse était la ville aux violettes, du temps où les boutiques à souvenirs regorgeaient de trésors fabriqués en France, leur charme est suranné presque kitch.
Je glisserai une violette dans un de mes livres, elle séchera dans un parfum désuet, souvenir d’antan qui s’en échappera, si un jour quelqu’un le feuillette. Cette violette si douce qui dans le langage des fleurs signifie la pudeur, la modestie et l’amour secret m’amène à ses vertus médicinales.
Incorrigible romantique, je suis la petite fille de celles qui ont tant rêvé dans un temps où de nombreuses guerres ont ravagé leur vie. Et j’aime à imaginer que tant qu’il y aura des violettes, on pourra prendre le temps de rêver.
Les coquetiers ont servi hier soir pour un repas d’oeufs à la coque très très frais. Les poulasses (vu leur popotin qui ressemblent à la porte d’Aix, je ne me risque pas à les appeler les poulettes, elles seraient terriblement vexées) ont repris leur rythme de croisière pour la ponte, les jours rallongent.
L’arbre de jade et c’est si rare a fleuri. Et bientôt les camélias, fleurs préférées de Mademoiselle Chanel, encore une grande dame, d’une époque disparue à jamais.
Je suis un brin nostalgique ce matin, il fait très froid, le ciel est d’un bleu saisissant. J’aime ces dimanches un peu au ralenti où le monde autour de nous n’existe plus.
Je file en cuisine, faire honneur à mon autre grand mère pour son traditionnel plat dominical.
Bon dimanche.
Joëlle
Pas encore de violettes chez moi. Je les adore. Ce parfum delicat. Elles trouvent leur place dans un coquetier.
Nous avons dû avoir une grand mère de la même génération d’un temps désormais révolu mais dans ma mémoire à jamais.
Pas de grand soleil en pays de Loire aujourd’hui mais l’espoir du Renouveau.
Je vous souhaite un bon dimanche
La Bastidane
Bonjour, je pense que nos grands mères étaient bien plus proche du 19ème siècle que du 20ème et pourtant elles ont tant vu se précipiter le monde dans le 21ème. Merci à toi.
Lolau rouge & Lin
Ohhh tu as déjà des violettes ?? Il faut que je regarde dans mon jardin si ici elles ont pointé le bout de leur nez… pour l arbre de judée qu est-ce que j aimerais que les miens fleurissent ! Bien belle histoire de violettes à lire . Merci pour ces belles écritures. Bises fraîches du beaujolais
La Bastidane
Oui les violettes sont très précoces. C’est rare de voir fleurir les arbres de jade, je te le souhaite. Merci d’être fidèle à mon blog.
Capucine
Ma Maman aussi très sensible aux violettes au printemps Papa lui en amenait toujours un petit bouquet , plus tard aménageant dans la maison des Grands-parents dans le jardin Papa a mis tout un Parterre de perce-neige et de violettes
Je n’ ai pas perpétré ce petit bonheur ..nous sommes Grands-parents habitants la Bourgogne..après avoir habitué la belle Drôme durant 20 ans …
La Bastidane
Nous devrions peut être perpétrer ces douces traditions.
Evelyne PASINATO
bonjour Nathalie
Ton petit rien du jour m’a touché car étant plus jeune je vendais des violettes avec une charrette dans les rues de Grasse. Ce n’était pas des violettes de toulouse mais de Tourrettes à quelques km de Grasse. Ce ne fût pas le travail le plus facile mais ho combien le plus merveilleux que j’ai pu faire dans ma vie.
Alors merci pour ce clin d’oeil
La Bastidane
Les violettes de chez nous. Ce devait être un métier difficile quand même, mais vivre au milieu des fleurs.
Carole Houde
On!!!! Que c’est joli ton bouquets de violettes et merci pour l’explication pour sa réalisation dans quelques mois lorsqu’elles fleuriront chez moi j’en ferai de ces jolis bouquets et je montrerai à mes petits enfants comment en faire merci pour tout ce que tu m’apporte avec tes précieux petits riens
La Bastidane
Je suis heureuse que tu perpétues la tradition avec tes petits enfants. Merci de me lire.