J’ai croisé sur ma route, un lézard à deux queues, une fable de la Fontaine m’est revenue en mémoire,
bien joli texte en ces temps d’élections, à méditer …
Le Dragon à plusieurs têtes et le Dragon à plusieurs queues
Un envoyé du Grand Seigneur
Préférait, dit l’Histoire, un jour chez l’Empereur
Les forces de son
maître à celles de l’Empire.
Un Allemand se mit à dire :
«Notre prince a des dépendants
Qui, de leur chef sont si puissants
Que chacun d’eux pourrait soudoyer une armée.»
Le Chiaoux, homme de sens,
Lui dit : «Je sais par renommée
Ce que chaque Electeur peut de monde fournir ;
Et cela me fait souvenir
D’une aventure étrange, et qui pourtant est vraie.
J’étais en un lieu sûr, lorsque je vis passer
Les cent têtes d’une hydre au travers d’une haie.
Mon sang commence à se glacer ;
Et je crois qu’à moins on s’effraie.
Je n’en eus toutefois que la peur sans le mal :
Jamais le corps de l’animal
Ne put venir vers moi, ni trouver d’ouverture.
Je rêvais à cette aventure,
Quand un autre dragon, qui n’avait qu’un seul chef
Et bien plus qu’une queue, à passer se présente.
Me voilà saisi derechef
D’étonnement et d’épouvante.
Ce chef passe, et le corps, et chaque queue aussi :
Rien ne les empêcha ; l’un fit chemin à l’autre.
Je soutiens qu’il en est ainsi
De votre Empereur et du nôtre.»
Jean de la Fontaine
Ce qui me fait penser aussi en extrapolant à cette citation
« si un matin en te réveillant, tu t’en trouves 2, ne te prends pas pour un surhomme c’est que l’ennemi est proche »