Un matin banal où on se dit qu’il faut accompagner une des demoiselles prendre le car scolaire, pendant que l’autre demoiselle part avec sa voiture pour passer un partiel sur Aix en Provence, une journée qui devait s’annoncer normale, mais c’est sans compter sur les caprices du temps.
Le réveil vers 5 heures dans un silence assourdissant, tout est blanc, lourd, le temps arrêté. Les flocons sont énormes, mon ainée s’en va dans le sillage de son père qui va la guider voiture en tête jusqu’à Aix en Provence, lui continuera sur Marseille. Ils partent bien avant le lever du jour. Je stresse jusqu’au message qui me dira « bien arrivé » . 7 heures, il nous faut 20 minutes pour faire 1 km, on attend un bus scolaire qui ne passera pas. Le jour se lève, la neige gèle, j’essaye de remonter à la maison, je glisse, je fais du surplace, la voiture se met en travers, ça ne m’était jamais arrivée, après quelques sueurs froides, je sors ma voiture de la plaque de glace en faisant demi tour dans un champ voisin, numéro 2 repart à pied, seule dans le blanc de la campagne, en espérant que le car de 8 heures sera à l’arrêt. Le bus passe, elle m’envoie un petit mot pour me rassurer et moi j’attends dans mon jardin, je m’occupe des animaux, et je scrute le monde qui s’est arrêté. Un semblant de dégel s’amorce. Vers 9 heures, le temps se radoucit. Enfin, je pars travailler. Finalement je n’ai eu qu’une heure de retard.
Ma fille en rentrant le soir m’a dit, Maman, j’ai l’impression que la journée a été d’une longueur féérique, j’ai une l’impression d’avoir vécu plusieurs vies dans la même journée. Oui moi aussi.
Je crois que je préfère affronter des tempêtes de sable que de la neige. Cette nuit, le Mistral s’est mis à souffler dans des hurlements lugubres. Il souffle dans les arbres nus. En écrivant tout ça ce matin, je l’écoute s’infiltrer partout où il trouve un passage, il fait froid. En Provence, tout est extrême, le vent, les orages, la neige, la chaleur. C’est pour ça que j’aime y vivre. Tout est extrême comme mon caractère.
Aujourd’hui est un jour de repos, je vais allumer poêle et cheminée. Des étoiles à terminer m’attendent dans l’atelier, et je fais bien attention de ne pas confondre étoiles et flocons de neige, certains néophytes le font pour Noël et c’est dommage, malgré la magie d’un flocon, il ne peut briller de cette lumière douce qui fait que Noël est une fête. Et puis tu imagines si les Rois Mages avaient suivi un flocon de neige, ils seraient arrivés au Pôle Nord et pas en Palestine, imagine un peu le désastre diplomatique et en plus ils seraient morts gelés les pauvres. Mes étoiles lundi, partiront vers de lointaines contrées (bien loin de ma Provence, mais pas si loin que ça quand même) je vous les montrerais une fois terminées.
Bon week end, à demain peut être ou à lundi, ou mardi qui sait … à bientôt.
hep je vous entends là, oui ….. je vous entends fredonner Dean Martin ….
Oh, The weather outside is frightful
But the fire is so delightful
And since we’ve no place to go
Let it snow, let it snow, let it snow