Déni d’Automne

Classé dans : 365 petits riens | 13

Je suis en plein déni (comme dirait mon amie Cécile), tellement en déni que je n’ai pas fait rentrer le bois, il va falloir que je le fasse, même s’il en reste un peu de l’hiver dernier,  je suis en déni d’un automne que je ne veux pas voir venir, et je ne suis pas la seule, les chats continuent à squatter les chaises du jardin, le grand nigaud est toujours aussi nigaud, sait il qu’il est un chat ? Il aime tant perturber les poules qu’elles vont finir par pondre des oeufs durs, s’il continue à les courser comme ça. Le jardin, vit sa vie, les tomates refleurissent, ainsi que les poivrons, les aubergines et les courgettes. Les rosiers s’en donnent à coeur joie, et pourtant l’automne pointe bien son nez, le ciel est noir, on nous a promis la tempête pour dans quelques heures ou jours. Un épisode cévenol, ils disent. Comme si on avait attendu les Cévennes pour être inondé, pour moi la pire année a été 92.  Je suis traumatisée par les inondations, c’est la faute de ma grand mère, ma grand tante et mon père, les gardois, les inondations du Virdoule à Quissac sont ancrées dans nos gènes, le moindre orage et me voilà terrorisée, ou du moins en alerte, j’écoute l’eau, je la suis, je l’espère et la redoute. Mon père n’a jamais voulu habiter près d’un cours d’eau ou d’une rivière et maintenant avec le recul, je le comprends, d’ailleurs que ce soit la bastide des arrières grand parents ou les fermes près du Vidourle, elles n’étaient pas habitées au rez de chaussée, chez mon arrière grand père c’était l’atelier et les cuves de vin, car il était viticulteur, chez d’autres, c’étaient les étables et les écuries, avec souvent une cheminée pour faire les conserves, et l’horrible crochet au plafond pour tuer ce pauvre cochon (je sais que c’est bon le jambon et le saucisson). Mais je m’égare, tout ça pour vous dire que malgré le fait que notre maison ait été construite en conséquence et au cas où, j’ai quand même la trouille des inondations.

Malgré mon déni, les étourneaux qui ponctuent le ciel de leur vol limite sinistre aujourd’hui et la myrte qui noircit me disent le contraire,  c’est terminé les beaux jours.

Je n’en veux pas de cet automne, je ne veux pas de l’hiver. Je rêve des pays où j’ai habité, où l’été est éternel, j’en rêve, mais je n’y suis plus, alors je vais m’adapter, et puis il faut être honnête dans un peu plus de trois mois et demi, les amandiers seront en fleurs.

Bonne journée mon monde, bonne journée le monde.

Se réfugier quelque part …

Classé dans : 365 petits riens | 18

Je ne sais pas vous, mais si j’écoute ou regarde l’actualité ( et en ce moment, c’est l’innommable), je perds pied et je me réfugie dans mon monde, surtout que j’ai eu la très mauvaise idée, d’aller sur X, le nouveau Twitter. J’ai tellement lu d’horreurs, d’ignominies, vu des images terrifiantes, atterrée par des commentaires abjects, blessée dans mon humanité que je me demande encore si l’humain vaut la peine d’être sauvé. Je ne commenterais pas, ni la guerre, ni les attentats, que puis je dire ? C’est au delà de mon entendement. Il m’a fallut les quatre jours réglementaires  de recueillement pour sortir de ma torpeur. Je n’arrive pas à faire mieux, je n’arrive pas à publier comme si rien n’était. Je ne peux pas écrire, je ne peux pas parler. Si je le faisais, je serai insupportable, en écrivant rageusement  « mais, fermez là, une bonne fois pour toute  » à tous les gens qui se targuent d’être pro palestinien, pro isralien, pro hamas en de petit panneau bien comme il faut, alors qu’ils ne connaissent rien à l’histoire, aux pays, j’ai juste envie de leur dire, taisez vous, vous êtes ridicules ! Après il y a les journalistes qui ont encore des petites roues à leur vélo, qui y vont de leur analyse, les joueurs de foot, alors eux qu’ils nous oublient les milliardaires, s’ils étaient payés pour penser ça se saurait, on ne leur a pas demande leur avis. Et puis ceux qui ont besoin de coupable, je ne les supporte plus. Ca me fatigue tout ça. Mais vraiment.

Alors je me suis réfugiée dans mon atelier. J’ai remis en état une poupée de 4 sous, une poupée de foire, ses belles totalement délaissées par les collectionneurs, car elles ne sont pas toujours très jolies, empruntées dans leur chignon de princesse, bourré de papier journal, et leur robe à froufrou, des précieuses bon marché. J’imagine les amoureux des années 50-60, lui jouant au passe-boules ou tirant à la carabine sur des ballons.  Elle se dandidant si fière sa poupée dans les bras. Au doux bruit des flonflons, des manèges, des roues de la fortune et des tireuses de cartes, ils s’aimaient tout simplement, peut être allait-il partir faire son service pour une guerre lointaine, peut être en revenait-il. J’imagine la poupée posée sur un lit durant une soixantaine d’année, souvenir de cet amoureux. Alors ce week end j’ai restauré la belle, retendu ses membres distendus et sa tête dodelinante, passé du lait de bébé pour le corps, de la bombe nettoyante pour tapis dans les cheveux, et fait tremper, sécher et repasser sa robe. Elle sent bon et elle a bien meilleure allure. Elle s’interroge sur le monde, elle m’interroge, mais je n’ai pas de réponse, comment pourrais à avoir depuis 1995 je me pose toujours les mêmes.

Ce soir notre terre ne va pas mieux, les alertes info fusent,  le ciel est orageux, noir et menaçant,  l’automne semble s’ancrer dans la saison, j’imaginais juste un été éternel, j’ai mis mon premier pull, mais pas encore de chaussette.   Bonne soirée mon monde

 

 

 

On parle de patchwork, de jardin et d’éponges

Classé dans : 365 petits riens | 12

Il n’y a plus de saison, ma brave dame, un jour, la reine mère s’installe sous la treille pour faire le sandwich et quilter son patchwork, du vrai patchwork dans les rêgles de l’art; tu pourrais toucher la Sainte Victoire et le Luberon, rien qu’en tendant la main, et le lendemain …. on t’a volé les montagnes. La vallée est embrumée, il pleut presque tellement le brouillard est mouillé. Tu te dis que tu vas passer la journée dans la maison, tu te prépares psychologiquement à l’enfermement, au chocolat chaud et à la tarte aux pommes et puis que nenni,  deux heures après c’est à nouveau l’été, les chats repartent de la maison, pour s’installer au jardin.

Hier, j’ai fait un cadeau à mon jardin, une tasse de ferraille qui servira de mangeoire aux oiseaux.  On pourra lui et moi prendre le café ensemble.

J’ai replié la jolie nappe que j’avais sortie pour recevoir mes amies. Et j’ai découvert au fin fond de mon b….l trois draps de lin bien beaux,  que vais-je que vais en faire ? Je n’ai même pas un indice à vous donner, je ne le sais pas moi-même.

Je ne pense pas au monde qui m’entoure, j’essaye de faire abstraction. J’ai besoin juste de ne pas y penser, sinon je ne peux pas vivre. Je suis une éponge.

Il y a deux sortes d’éponges sur terre, celles qui comme moi récupèrent tous les malheurs du monde, et se sentent un peu trop empathiques pour y survivre. Et puis, il y a celles qui épongent le moindre rien pour le restituer chez elles, elles sont beaucoup moins sympathiques ces éponges là. Que ce soit au niveau créativité, personnalité ou art de vivre, elles épongent la dernière chose qu’elles pensent fonctionner dans les méandres obscurs du net.  Elles épongent et restituent tel quel dans leur univers, toi, complétement abasourdie par leur incohérence,  tu essayes de suivre, et tu t’aperçois qu’elles épongent la personnalité de quelqu’un d’autre sans avoir les moyens de cette ambition, elles s’approprient, elles testent, elles se diluent, et comme un coucou font leur nid dans le nid des autres.  Parfois ces éponges là,  me font penser aux « méthamorphes » de certains romans de science fiction, qui sous l’influence d’éléments extérieurs, se muent en un autre dans une insensibilité totale. Que je n’aimerai pas être à leur place.

Tout ça pour vous dire, que j’évite les informations, les nouvelles anxyogènes et que la politique de l’autruche est de rigueur, quand une éponge est trop mouillée,  et qu’elle n’est pas pressée, elle n’absorbe plus rien. Même si je suis en train de relire Exodus.

Je suis fière du bassin, la nature a mis trois ans à reprendre ses droits.

Bonne après midi mon monde, à demain peut être.

 

 

 

Un lundi dans le monde

Classé dans : 365 petits riens | 7

C’est lundi, hélas je ne vous l’apprends pas. Je me suis levée très tôt pour souhaiter une bonne semaine à ma fille qui repartait dans sa chambre universitaire, j’ai vaqué aux occupations bassement matérielles. Avant de lâcher les chevaux et les poules, je suis allée au café du village prendre une boite de tabac, les yucca en face la terrasse étaient tous en fleurs, il faut que j’y retourne avec mon appareil photo, c’était superbe, mais encore dans la pénombre.  Dans le café, un copain d’enfance, un copain viticulteur, savourait les vendanges terminées devant son café. Où sont nos 14 ans à tous les deux, nos virées à moto, à cheval, nos soirées à écouter les anciens nous raconter « la dome blonche » du Luberon, de ces soirées où l’on mourait de trouille, où est passé notre adolescence, les cassettes de Goldman et les chansons à tue tête dans les voitures ?  Un petit bonheur de le rencontrer, et de l’entendre dire en regardant ma canne « où étais tu passée; on était inquiet, c’est donc ça ?  » On se côtoie peu, nos vies nous ont éloignées, mais personne ne peut nous enlever cette histoire commune qui est la nôtre. une histoire de presque 50 ans.  Il a vieilli, j’ai vieilli, mais dans nos regards scintillent toujours l’étincelle que nous avions gamins, dès que nous faisions une bêtise, je ne le vois pas vieux, il est ce qu’il a toujours été, mon copain de toujours.

En rentrant le soleil se levait, blaffard, triste, un lever de soleil qui peine, qui a de la peine, comme s’il voulait nous dire, ce matin, je n’ai pas envie, oui tu auras du ciel bleu, oui tu te promèneras en tee shirt, mais regarde donc le monde ce que tu en as fait. J’ai eu des nouvelles par ma mère qui a appelé ses amies, Dina a Tel Aviv, va bien, ses enfants vont bien, malgré la mobilisation. Et cette guerre éternelle qui fait rage, si près à vol d’oiseau de chez nous semble ne concerner personne sur notre continent.

J’ai pris mon café dans le jardin, j’ai toujours pris mon café dehors, peut être parce que je fumais. Un reste de Banana Bread a complété mon petit déjeuner. Au loin, les chiens courant aboient, attendant le lever du jour, quelques coups de feu résonnent, la chasse, il n’y a plus rien à chasser, à part les sangliers qui pulullent, ils viennent quelquefois, les étés très chauds, boire dans les jardins.

J’avais pris un livre qui était à ranger dans la bibliothèque et qui se laissait aller sur la table du salon,  j’ai commencé à le feuilleter, déjà en 1988, Jean Marie Pelt s’inquiétait du réchauffement de la planète, les scientifiques la prévoyait pour 2100, on a quelques décennies d’avance. J’ai décidé de lire ou relire Jean Marie Pelt, cet immense botaniste, et grand écologiste que beaucoup ont oublié.

J’ai pris mon café, j’ai allumé une cigarette, après tout le tabac c’est une plante. J’ai regardé mon assiette, il y a si longtemps que je n’ai pas croisé de chevreuil sur ma route, c’est vrai je ne roule plus.

Bon lundi mon monde, bonne semaine, surtout à mes filles, qui ont la tête farcie de belles choses.

 

 

 

 

Encore un dimanche, à la campagne, surprenant non ?

Classé dans : 365 petits riens | 16

Ce matin en prenant mon café au jardin, j’ai assisté à un petit rien, comme je n’en avais jamais vu. As tu vu un jour un oiseau perdre une plume en plein vol. Je regardais le ciel, et je vois un « ovni » quelque chose qui tourbillonnait sur lui même en descente, un peu comme ces graines autogires et plus particulièrement celles des érables. C’était magique, elle s’est posé tout doucement sur le sol et bien sûr je l’ai ramassé ma plume de tourterelles pour la ranger précieusement  en me disant que ça pouvait être celle d’un ange, on ne sait jamais.

Sinon la campagne, c’est partout pareil, les poules toujours les poules, la petite Fine a du mal à se faire adopter, elle a un souci avec la hièrarchie. Il y a des moments étranges au jardin, comme un des yucca qui se met à refleurir en même temps que les « crocus d’automne » je sais, ce ne sont pas des crocus, mais ici on les appelle comme ça ou « vendangeuses ». Les grenades ont presque toutes éclatées à cause d’un gros orage, pour le plus grand bonheur des oiseaux. Les Ipomées qui servent encore de refuge aux butineurs, et puis le mimosa qui se met à faire des fleurs, un peu un avance le gros, et une grande retardataire sur la bignone, tout semble chamboulé.

Une des filles est rentrée pour le week end,  j’ai préparé mes paupiettes, en doublant la dose (tupperware oblige) et j’ai fait un Banana Bread avec la recette de la librairie salon de thé « Au comptoir du livre », une petite tuerie. J’ai bien regardé mon atelier, je l’ai refermé et avec ma fille, j’ai regardé Lupin, personne pour me contrarier, je fais ce que veux.  C’est ce qu’on appelle un week end tout tranquille, tout doux et reposant, et on en a bien besoin, tous.

A demain peut être, je vous souhaite une bonne soirée mon monde.

 

L’amour en héritage, crise à l’eau de rose

Classé dans : 365 petits riens | 6

Il y a des jours où mettre son pied devant l’autre n’est pas des plus faciles et très douloureux, de ces matins où tout semble pas vraiment surmontable. Tu regardes désespérée les tasses dans l’évier, tâches que tu fais automatiquement sans te poser de question en temps normal, alors que le lave vaisselle est vide (et ce n’est pas  la faute de ton mari). De ces matins où les petits riens ne veulent même pas t’aider. La tête lourde de fatigue et juste l’envie de te pelotonner dans ton canapé avec un chat ou deux, à fumer des cigarettes blondes. Qu’à celà ne tienne, il y a la solution. Pour te donner bonne conscience, tu lances toutes les machines de linge en retard et tu les fais sècher et tu te cales devant …. Attention ça va faire mal, 6 heures d’une série TV des années 80, tu en as mal aux yeux et mal aux oreilles, tellement le son et l’image sont mauvais. Mais tu te dis qu’ Outlander, accroche toi, oui dans les années 80 c’était vraiment de l’eau de rose, mais de l’eau rose que personne n’a oublié. L’amour en héritage (Mistral’s Daughter), j’avais 20 ans je crois. Et me voilà embarquée à Montmartre avec Kiki de Montparnasse, dans les ateliers des peintres maudits, et je regarde peindre l’acteur, saviez vous que les tableaux de la série ont été peints par un des artistes les plus connus de sa génération John Bratby, je ne sais pas ce qui m’avais le plus passionnée à l’époque, cette triste romance d’amour, cette histoire terrifiante des juifs de Provence, les tableaux tous plus beaux les uns que les autres, peut être aussi mon Luberon qui joue les stars en arrière plan. Bref, un coup de mou, et me voilà à revoir une série vieille de quarante ans, reboostée pour l’année, et imaginant me remettre à écrire.

Ce matin le jardin jouait encore les prolongations, des fleurs, des retardataires, dans un ciel bleu et pur. On ne voit presque plus le bassin, entouré de végétation, David semble toujours aussi pudique et un ciel que l’on voudrait peindre. Une douce lumière dans les sauges et les belles de jour.  Les dernières roses qui embaument, et puis se dire que peut être que nous allons avoir un climat comme en Espagne, tellement les climatologues sont alarmistes. Essayer d’oublier cette angoisse. Et surtout relever la tête et regarder ces petits riens qui sont les miens en compagnie de Tara.

Et vous quel est votre remède imparable contre les coup de blues ?

 

 

 

 

 

et juste un peu pour le souvenir, et ne me remerciez pas vous allez fredonner toute la soirée.

 

 

 

 

Je vais fouiller dans la bibliothèque rechercher le livre ….

 

 

 

 

 

Quand le vin de noix est tiré … il ne faut pas le boire

Classé dans : 365 petits riens | 10

Bonjour le monde, je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais le 24 juin, jour de la Saint Jean, j’ai ramassé des noix pour faire le vin de noix. Je l’ai un peu oublié, heureusement que Sophie D. de son côté l’a fait aussi, et elle me l’a rappelé.

Le 24 juin, j’ai ramassé 24 noix fraiches sur le noyer (« J’ai » est un peu surestimé, DH a ramassé 24 noix)

Il faut aussi

1 kg de sucre roux

1/2 bâton de cannelle

4 clous de girofle

2 bâtons de vanille

5 l de bon vin rouge

1 l d’eau-de-vie de fruits blanche à 40°

Il me semble que j’ai rajouté un jus d’orange, mais je n’en suis plus très sûre. Il faut juste casser les noix et tout mélanger.

et j’ai laissé macérer dans la nuit noire, deux mois ou presque, un peu plus quand même. En fait je l’avais totalement oublié.

Pour le filtrer j’ai essayé les filtres à café, pas bon du tout, finalement c’est la gaze (et ça la gaze, il n’en manque pas à la maison)  qui a fait son travail et même très bien.

J’ai farfouillé dans les armoires, et j’ai retrouvé quatre jolies bouteilles bien vintage. je crois qu’ elles étaient pour les cerises à l’eau de vie. En revanche ce n’était pas une bonne idée du tout de le goûter, mais pas du tout.  Moi qui ne bois quasiment jamais d’alcool, j’ai encore mal à la tête en vous écrivant. Je n’ai plus de cerveau. Le vin est juste derrière mes sinus. On dit en Provence que c’est un vin médicinal qui bouste l’énergie et combat la fatigue. Vu la migraine que j’ai, je crois que c’est un très très bon somnifère ….  il au frais pour les fêtes de fin d’année, et oui il va falloir commencer à y penser.

Bonne soirée mon monde, et à demain … peut être (si j’ai survécu à mon vin de noix)

« Quand le vin de noix est tiré … il ne faut pas le boire » proverbe du Luberon

PS : Ce qu’on en vous dit pas, c’est qu’un monsieur venu faire des travaux chez nous, est parti avec une bouteille, mais chut ….

 

 

 

Qui sème des graines récolte l’avenir par Marylaure

Classé dans : 365 petits riens | 11

La lettre est arrivée par voie postale, le factrice a déposé avec un grand sourire, une joufflue enveloppe, douce et moelleuse. De jolis timbre l’égayaient. Ces timbres qui représentaient des bottes de jardinier emplies de fleurs présageaient un grand bonheur. Une fleur dessinée au verso, clignait de l’oeil, c’est Marylaure qui avait posté cette missive. A l’intérieur, des graines, des graines de son magnifique jardin, dans des mini-sachets adorables faits de ses mains. Et un courrier que je garderai secret que pour moi. Et puis une carte, une aquarelle peinte par elle même, je suis tombée en amour.  J’ai mis pratiquement deux mois pour trouver le cadre qui la mettrait en valeur. A son verso était écrit …. Qui sème des graines récolte l’avenir. L’aquarelle a trouvé sa place, un cadre ancien tout d’argent vêtu,  ce week end, une de mes filles l’installera sur mon mur de l’atelier. Je vais préparer mes godets de semis, qui seront à l’abri dans la véranda cet hiver. Des Callistemons, des Asclépiades, des Ancolies, des Pavots, des Digitales, des Astrances roses et blanches et des Groscomia « Lucifer » tout pour un jardin féérique, tout pour un jardin d’Improbables. Je ne sais pas si ça s’acclimatera au Luberon, mais comme le dit Marie Laure, qui ne tente rien n’a rien. Plus qu’à faire un tour à la jardinerie dès que je peux, pour des godets et du terreau pour semis.

Je vous souhaite une bonne journée mon monde, ici elle sera sous le signe des rangements, les semis seront pour ce week end. Vous savez « les rangements d’atelier », l’histoire sans fin que l’on remets toujours au lendemain.

Et encore merci à toi, Marylaure