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Dans mes archives
C’était du temps où les brodeuses se voulaient élégantes, c’était mes débuts, c’était pour la bonne cause, des tutos et des cours gratuits pour des associations. C’était hier, c’était il y a 1000 ans, c’était avant … c’était en 2008 …
C’était mignon quand même ;-)
Bon je retourne dans mes archives, bonne soirée à tous.
Préparatifs
Il
Chaque dimanche, après avoir acheté son pain et récupéré les derniers potins du village sur le marché, assis sur le banc du Sénat du village (ce banc où les anciens papotent en détaillant chaque passant, en refaisant le monde, commentant l’actualité, les récoltes et temps qu’il fera), il plantait sa Kangoo devant le portail, klaxonnait. Il s’extirpait difficilement de sa voiture la laissant au milieu, il posait sa canne n’importe où et il s’installait dans mon salon. Il s’asseyait et me demandait, c’est l’heure du pastis ? Je lui répondais inexorablement, c’est un peu tôt, Papa, et de sa voix forte, il me répondait, oui tu as raison, fait moi un café.
Quelquefois, il ne me trouvait pas, j’étais dans la remise ou à l’étage, et il hurlait, Tu es oùùùùùùùù …. retournant klaxonner dans sa voiture. Ou à son grand désespoir, il me trouvait devant l’ordinateur … « mais qu’est ce que tu peux bien faire là dessus ? » Des petits riens Papa, des petits riens ….
Il s’asseyait, buvait son café, que je lui servais dans une « vraie » tasse en porcelaine avec une sous tasse. Un mug ? Jamais de la vie ! Une tasse épaisse en céramique, l’horreur ! « Tu ne vas me servir un café, dans un pot de chambre, c’est tellement épais, ça ressemble à des rebords de pissadou (cuvette de wc en provençal ) », et alors, en buvant son café, il me racontait les dernières nouvelles médicales de ses copains, et j’avais appris que quand quelqu’un était bien malade, c’est qu’il était à l’article de la mort, nous sommes pudiques dans le Midi, surtout avec la dame à la faux. Il prenait un de ses bonbons à l’eucalyptus comme on fume une cigarette, cherchait inlassablement ses clés, qu’il avait laissé sur la table, et oubliait sa canne sur la terrasse.
Il râlait bien sûr, tu n’as pas encore fait ton ménage ? Tu viens manger à la maison ? Comment ta mère n’a pas prévu ? Tu n’es pas encore prête, douchée, habillée ? Ca change quoi que c’est dimanche ? Ton mari s’est occupé des chevaux ? Ou bien pire encore … Donne moi 1 euro pour mon pain, j’ai oublié mon porte monnaie à la maison et si je retourne, ta mère va me dire que je n’ai pas de tête, je pars un peu « en couille » quelquefois. Alors, complice, j’avais un bocal dans ma cuisine, avec des petites pièces, au cas où il aurait oublié son porte monnaie.
Tout ça pour dire, que chaque moment est souvenir, chaque moment est propice à la nostalgie, chaque instant me rappelle ces petits riens là qui faisaient de mes dimanches matins, un rituel. Pourquoi n’ai je jamais pris en photo cet instant là ?
On n’est jamais seul quand on brode
Avoir un chien assorti à ses ouvrages est quelque part un peu snob, et totalement chic …. je vous l’avoue … mais là ce matin, c’était le summum … surtout qu’une heure avant elle avait plongé dans le bassin, pour détruire le peu de jacinthe d’eau qu’il restait (les autres n’ont pas survécu aux premières expériences aquatiques de la demoiselle) et les pattes pleines de boue (eau+terre = pas shabby chic du tout) avant de patiner dans la maison…. Mais bon, finalement elle est une vraie boite à connerie petite merveille, et chiante charmante, je l’aime ma Dana (je vais faire un canicide) …. et maintenant je pose mes fesses où pour broder ? Hein ?
En attente
La petite française, la poupée sans nom
Elle m’attendait dans un dépôt vente, ma « petite française », née après 1915, d’où son nom, dans les ateliers de faïencerie de Jules Verlingue à Boulogne sur Mer, ou après 1917 à Quimper. Le vendeur me l’a emballée dans un journal, comme un vieux poisson. Je l’ai débarbouillée, et nous avons fait connaissance, du haut de ses 33 cm, elle me regarde, elle a un grand fêle sur son visage, mais une poupée intacte est une poupée avec laquelle personne n’a jamais joué. Elle a des yeux dormeurs d’un bleu intense, Un corps articulé, dont les pieds sont montés en canard.
Alors, j’ai rêvé, son histoire, celle d’une petite fille qui avait du mal à marcher et dont le papa a remonté les pieds de sa poupée à l’envers pour qu’elle lui ressemble, pour que la petite fille s’apparente à sa poupée. J’ai rêvé d’une petite fille, un peu seule, dans un pays en guerre. De jolis vêtements faits mains, aux imprimés désuets, des noeuds rouges dans ses nattes, une robe de chambre, une culotte en coton rose, un panty tricoté et une robe de soie, si élimée, si souvent lavée que l’imprimé à petites roses à quasiment disparu, et les smocks brodés de perlés pastels se relâchent doucement …Elle était si soignée, cette poupée, si importante qu’elle a traversé les années.
Elle est jolie, cette demoiselle, et je pense que la petite fille qui l’a aimé, l’aimait vraiment beaucoup, elle a un oreiller de dentelle bordé, et une couverture rouge crochetée, pour les soirs où elles se sentaient tristes et isolées.
Il ne me reste plus qu’à lui trouver un nom …, elle en avait un sûrement peut être Violette ou Louise, Louise est un joli prénom.
Esprits de saison
Petite Gipsy profite des rayons du soleil dans le matin … et fait le plein de vitamine.
Elle est toujours aussi minuscule et se remet doucement de son aventure.
Le noisetier est à son apogée, les petites bestioles qui vivent sur lui, n’ont pas vraiment l’air de le déranger …. Je joue les écureuils …
La lumière change chaque jour …
Et le voisin engrange artistiquement son bois pour l’hiver et c’est joli, et j’aime ça ….
Ca sent l’automne qui approche à grand pas. Ma petite est partie pour son entrée en 6ème comme une grande qu’elle devient chaque jour un peu plus.
Je vous laisse, le devoir m’appelle …
Bonne rentrée à tous.
Le tournesol, Hélianthe la fille du Soleil
Il a poussé tout seul dans le jardin, un tournesol d’ornement, il est certainement arrivé grâce aux oiseaux … cinq ou six fleurs sont en train de préparer leur floraison … Une légende raconte que le tournesol est la fille du soleil. On dit qu’il y a des milliers d’années, le monde était partagé entre le Soleil (le jour) et les Etoiles et la Lune (la nuit)
Ainsi donc, la Terre connaissait une partie dominée par les ténèbres et une autre maîtrisée par le Soleil (la Lumière). Mais le fort désir de la Lune était que l’obscurité puisse vaincre, de cette manière elle allait devenir la maîtresse de la Terre, tandis que le Soleil serait asservi. Entre la Lune et le Soleil, éclata une terrible guerre.
Le Soleil avait une fille qui s’appelait Hélianthe. Mais elle ne ressemblait pas aux autres de son âge, pas seulement grâce à sa beauté sans pareille mais surtout à sa vaillance.
Elle proposa donc à son père de lutter l’un près de l’autre contre la Lune. » Nous devons vaincre » dit-elle, sinon nous serons enveloppés par les ténèbres. »
J’en suis d’accord » répondit le Soleil inquiet. » Mais n’oublie pas que je suis vieux et qu’il me manque la force de lutter, de plus, elle a aussi de son côté les Etoiles et leur victoire est presque assurée «
Mais c’est moi qui vais lutter près de toi » l’encouragea Hélianthe.
» Non ma fille c’est trop dangereux et de toute façon nous n’aurons aucune chance de réussite » ajouta son père.
N’écoutant pas son conseil, Hélianthe participa au combat comme le plus courageux des guerriers. À la suite d’une bataille acharnée, le Soleil fut déclaré victorieux.
C’est alors que sa fille révéla son beau visage. La Lune vit ainsi que son vainqueur avait de longs cheveux blonds comme les épis d’or flottant sur ses épaules et de très beaux yeux noirs.
Furieuse, elle lui lança un sortilège. « Que tu sois à tout jamais une plante, que le Tournesol devienne ton nom et quand il fera soleil que tu regardes toujours vers ton père »
À cause du maléfice de la Lune, la fille se métamorphosa en une fleur de toute beauté. Ses cheveux blonds se transformèrent en grands pétales jaunes et ses yeux noirs en semences.
Et jusqu’à nos jours, le sortilège n’a pas été rompu. Hélianthe, métamorphosée en fleur, regarde encore et toujours vers son vieux père – le Soleil.