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Chronique matinale
Le jour s’est levé sur une nouvelle journée, dans ma voiture, j’écoute les nouvelles, des nouvelles qui semblent sorties d’un mauvais livre de science fiction , elles passent en boucle, les journalistes répètent sans arrêt les mêmes horreurs d’une voie monocorde, leurs voies résonnent dans l’habitacle de la voiture, comme un glas, un roulement de tambour, un tocsin … je regarde la campagne, le temps est triste, triste comme les mots qui s’égrainent au fil des kilomètres. Je suis ….. qui exactement ? Je sais que je suis viscéralement libre et que je le resterai, car la seule chose qu’on ne peut me prendre est ma pensée.
Une idée effleure mon esprit …, un journaliste rend hommage à Cabu et à Wolinski, une image se fige. Adolescente, ils représentaient tous deux, pour moi, la rébellion, le mal être d’une jeunesse qui n’a jamais connu autre chose que la crise, trente cinq longues années de crise, de chômage, de no future. Le grand duduche était mon grand frère. Ils étaient nos modèles de révolte juvénile avant que nous ne prenions conscience que la vie n’était pas qu’insurrection, même si la graine qu’ils avaient planté, eux même ne le savaient pas, germerait un jour ou l’autre. Qui sont ces jeunes aujourd’hui ? Ces jeunes qui assassinent les vieillards irrévérencieux, des vieillards insolents qui du bout de leurs stylos feutres ont continué inlassablement à crayonner la dérision du monde, la perversion de l’humanité, la vérité nue dans toutes sa cruauté, des vieillards qui dans leur esprits d’adolescents attardés s’amusaient encore à agiter les bonnes consciences, à choquer, à secouer les esprits étriqués. Des vieillards irrespectueux, qui se refusaient à respecter la connerie, à rendre les honneurs à la bêtise humaine. Ils ont dénoncé pendant des décennies, un demi siècle même, notre aveuglement, et aujourd’hui, l’obscurantisme leur a fermé les yeux.
Aujourd’hui en France, on assassine les vieillards.
Poser un pied ….
un pied après l’autre … ils appellent cela dans la presse, le jour d’après, la radio dans la voiture me serine les mêmes affirmations, je crois que le monde devient fou …. où plutôt les mondes deviennent fous, je suis en train d’encaisser n’importe quoi, mon cerveau n’est plus capable de raisonner correctement, il faut que je reconstruise mon esprit critique et ce qui fait que je peux m’insurger … râler, aimer, gueuler et être moi.
Partir dans l’aube, et voir dans chaque village la même affiche ….
arrivée au pied de la montagne, respirer la neige et le froid ….
Etrange silence et étendues givrées …
Elle me pose des questions …. dont je n’ai la réponse.
J’essaye de recréer ce que je vois, ma machine à coudre me sert de crayon …
Il est temps de repartir … ai je vraiment vécu cette journée ? Je ne sais plus, m’accrocher à ce simple fil pour créer le beau, pour m’offrir dans cette tourmente, juste un instant de calme …
Il y a encore ….
Des endroits où l’on peut se réfugier … dans ce monde disloqué … les lieux sont empreints de douceurs, les discussions sont graves, je ne sais plus comment vivre, je suis rivée sur les informations, radio, tv, internet … c’est jeudi, juste après la minute de silence, dans la classe, les enfants sont tristes et d’une grande solennité, du plus grand au plus petit, je cours d’une cérémonie à l’autre, empêtrée dans mes obligations, je ne me rends pas compte que l’Histoire vient de s’écrire, j’ai mal partout, je n’ai pas faim.
C’était pour mercredi dernier
Ces photos je les ai prises mercredi dernier, le matin, juste avant d’aller chercher ma fille à l’école et d’entendre à à 11h50 dans ma voiture, l’insoutenable nouvelle. Ces photos se voulaient un petit rien, sur la sagesse, sur les druides, sur ce porte bonheur qui protégeait de tout, avant … . Il y a aura t’il un après le 7 janvier ? Je n’en sais rien, je ne veux pas le savoir, après l’état de grâce de la marche citoyenne, les gens se déchaînent, la chasse aux sorcières est ouverte, tout me semble dérisoire, je souris en voyant chacun et chacune, ramener une couverture à lui, et ce n’est pas celle de Charlie Hebdo, chacun rejetant la culpabilité sur les autres, essayant d’imposer un égo surdimensionné, persuadé de détenir leur vérité, la Solution avec un S majuscule, des plus grands ou plus petits. Chacun y allant de sa lettre ouverte, de ses fantasmes les plus fous, de ses peurs les plus profondes celle de l’autre. Chacun se plaçant pour faire parler de lui, se faire mousser, se mettre en avant, chacun profitant du drame. Face à l’ignoble, je ne sais que dire, le temps du deuil est terminé. Que sera demain ? Moi la mécréante, la sans dieu, l’athée, j’ai envie de dire … si vous tous croyez que vos dieux sont les plus grands c’est parce que vous vous sentez minables. La seule chose que je sais, c’est que je ne veux pas d’un monde, où la terreur et la haine sont un quotidien. Je ne veux pas d’un monde où l’on vit la peur au ventre dans la délation et l’ignorance, je veux rester debout.
Bonne journée à tous, petit à petit elle va reprendre son cours, différente, mais elle reprendra son cours.
Parce que ….
la France est belle et …. Je suis Charlie … je ne suis ni derrière un gouvernement, ni manipulée, ni derrière des politiques,
je suis derrière ce pourquoi mes ancêtres sont morts, je suis derrière ce pourquoi le monde entier nous envie .. et je ne marche pas seul.
je suis la République, je suis la Liberté, je suis la France.
Je suis Charlie
Après les violettes ….
Les narcisses qui se mettent à fleurir au bord de la mer … au creux de la presqu’ile.
Comme un pied de nez à l’hiver.
Un peu plus d’un mois d’avance sur le calendrier …
les saisons se bousculent et s’entrechoquent, quelle drôle d’époque.
Elle est comme une colombe qui s’est égarée… Elle est comme un narcisse agité du vent… Elle ressemble à une fleur d’argent.
Salomé (1893)
Oscar Wilde
Les reines
Pour tout
le monde et surtout les boulangers ;-) on fête les rois le 1er dimanche de janvier, c’est l’occasion d’être en famille, mais le rois arriveront chez nous seulement le 6 janvier le jour de l’Epiphanie .. on en se refait pas, traditions quand tu nous tiens .. Bonne journée à vous.
Mes reines ont été ravies de coiffer leur couronnes.