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Les petits riens me manquent, pas vous ?
Ca me manque, mon jardin, me manque, la première chose que je fais quand j’arrive, je file dans le jardin. Les fleurs persistent à fleurir dans le soleil couchant. C’est l’heure où les grands fauves vont boire, les juments attendent pour rentrer, elles sont des tas de boue, la pluie de la semaine ne les a pas épargnées et elles adorent se rouler dans la boue. Les canes ont grandi et grossi, elles rentrent seules c’est trop amusant de les voir faire, les poules continuent leurs occupations jusqu’au couchant. J’ai un plumeau sur mon herbe de la pampa, je suis trop fière. Et puis les légumes s’étiolent, les tomates ne rougissent plus, et les potimarrons seront bien peu cette année, on n’en aura pas plus que ces trois minuscules. En revanche les artichauts prennent leur aise, enfin. Je ne sais pas quand nous ramasserons les olives. Mon candélabre monégasque se la pète sur la table basse. J’aime le soir au couchant.
Etrange week end
Etrange week end, que ce week end d’octobre, j’ai repris le travail, j’ai fait un retour vers le futur pour me retrouver dans un élément où j’ai toujours baigné, c’est étrange et rassurant à la fois. Déjà en week end, l’avantage de commencer un jeudi, les animaux m’ont manqué, mon jardin m’a manqué tout au long de mes deux journées, heureuse de les retrouver. Le temps était maussade mais pas au point d’imaginer le cauchemar subi par les habitants de la vallée de Tinée et celles de la Vésubie, je me disais souvent que j’aimerai y vivre juste pour dormir dans les montagnes, dans le Mercantour, auprès des loups, une de mes lubies.
La tempête a tout emporté, les vivants et les morts, imaginer juste ces deux personnes âgées appeler à l’aide dans leur maison, juste avant qu’elles ne disparaissent sous les eaux est insupportable. Imaginer les cimetières n’être plus qu’un tas de boue, non pour les morts mais pour les problèmes sanitaires que ça engendre. Penser également à certains touristes (entendu lors d’un reportage) qui disent que la Provence n’est qu’inondation, et qui dédaigneusement assurent ne pouvoir y vivre, alors qu’ils en crèvent d’envie, j’ai envie de leur répondre, surtout ne vous gênez pas, restez bien à Paris, il y a un rivière qui y coule au milieu, et personne n’est à l’abri, vraiment personne.
J’ai mal à ma Provence, j’ai mal à mon être tout entier.
A la maison, tout est calme, comme si rien n’était, Gersende et Adélaïde continue à pondre et à vivre leur vie de poules libres. Elles accourent à leur nom. Hortense la cane a repris du poil de la bête (des plumes du volatile) nous avons eu six beaux oeufs cette semaine, le temps va être à la pâtisserie. Petite Eugénie grandit à vue d’oeil. Les chats cherchent des petits coins de soleil.
L’épicière nous prépare chaque vendredi un panier de légume, les champignons ont fini farcis et c’est très bon. J’ai trouvé un joli coffret, il s’est installé dans l’atelier. J’essayerai de tenir la cadence de deux ou trois petits riens par semaine, ne m’en voulez pas trop.
Peu à peu le jardin revêt ses atours d’automne. Les chats commencent à rentrer le soir. Les chiens s’installent devant la cheminée. On a commencé à rentrer les plantes vertes. Demain sera un autre jour, la nature et les hommes vont panser leurs plaies.
Couleurs des marchés de Provence
Du bonheur ce matin, dans le soleil réapparu, juste après mon rendez vous hebdomadaire chez le dentiste (je sais mon dentiste m’aime, et on ne se quitte plus, le chantier risque de durer encore quelques mois ;-). Les couleurs de l’automne ont envahi la place du château et j’adore ça. Comment résister, il n’y a que du bon et du beau. On flâne d’un étal à l’autre, masque sur le nez, distanciation sans heurt. S’enivrer des odeurs des épices, des huiles et du miel. Croiser le curé de notre paroisse, papoter avec lui, croiser un des adjoints au maire, papoter avec lui, croiser sa copine et des personnes que l’on connait depuis toujours papoter avec elles. Acheter des fleurs pour le cimetière, c’est l’anniversaire de ma soeur, lui porter des bouquets, elle qui ne manquait jamais une occasion de m’en offrir. S’arrêter devant le cimetière et voir son cousin en visite, être si heureuse de le voir, depuis si longtemps, des mois, des années, échanger sur nos vies, rires de tout et de rien, sourire de ces petits bonheurs qui font que nous sommes bien de la même famille. Et sourire encore, Hortense a fait son premier oeuf, trop fière d’elle, elle va mieux, elle va beaucoup mieux. Et puis Eugénie, jamais sans ma copine.
J’ai raté mes photos
Il fait un temps affreux, pas de lumière, et j’ai raté mes photos, mais j’avais envie de garder en mémoire, l’envol des canards et les pirouettes des hirondelles surprises par le froid. Les photos sont flous, je n’avais pas le bon objectif, mais je suis heureuse de les avoir vu. Le ciel a l’air de se dégager.
L’étang est calme plus personne, quelques promeneurs. Le Luberon est chapeauté de nuages. J’avais besoin de m’y arrêter ce matin. Juste pour garder en moi, ces doux moments de liberté.
Dimanche trop froid
Le Mistral souffle, souffle, il souffle sur les neiges du Nord et nous ramène le froid, les nuages sur nos têtes, filent à toute vitesse. On a perdu 20°C en deux jours. Bien sûr j’ai allumé un feu comme tout le monde, mais c’est anormal à cette période de l’année. Récupérer le chat chez le véto, Monsieur se bat pour préserver son territoire, visite rapide dans le seul vide grenier de la saison, et je n’ai rien ramené, juré, promis, craché … j’ai même des témoins. Une petite cane du nom d’Eugénie est venue combler le grand vide de la perte d’Agathe. Et puis le jardin, les derniers légumes moches mais il en reste un tout petit peu. Les oiseaux du ciel à nourrir, ils commençaient à vivre dangereusement avec les chats, à venir manger dans les plats des poules, j’ai changé leur distributeur de graines. Et puis le gâteau aux pommes de Mamy et une nouveauté familiale le gratin de radis. Pas trop le temps pour la création, juste un week-end normal comme tous les week-ends en famille. Euhhh … le repassage m’attend et je file rentrer mes plantes vertes.
Retour de chine
Chaque retour de chine est un moment de bonheur, sauf pour l’atelier qui pousse un cri d’effarement en me voyant arriver, ensuite vient une légère angoisse, où vais je ranger tout ça ?. Ce n’est po grave me dit une petite voix diabolique dans ma tête, on y arrivera, et puis la maison n’est pas terminée, il y a encore quelques m2 à remplir. Mon petit bonheur de la semaine, dans mon inventaire à la Prévert, c’est un vaisselier de poupée (qui deviendra dans ma cuisine, parce que celle que je vous montre de temps en temps, et que j’ai entièrement repeinte est celle de ma mère, pas la mienne, une merveilleuse étagère à épices, il y a la table et les tabourets (la table est partie dans l’atelier de monsieur pour collage), il y a les minuscules assiettes qui iront dedans. Et puis un ensemble toujours pour poupées Petit Bateau, et une robe et un manteau pour une Bleuette, elle est heureuse, elle n’est plus nue. Une jolie demoiselle de plâtre qui trouvera sa place bien plus tard avec ma petite gardeuse d’oie, peut être sur le piano, avec des tonnes de plantes. Il y a deux litho ou deux originaux d’un peintre de marine, deux vues de Paris, d’encre et d’aquarelle, je n’ai pas eu le temps encore de démonter les cadres, mais rien que les cadres me plaisent, et deux serres livres marquetés et puis des tasses, encore des tasses, et toujours des tasses (mais des porcelaines de Bavière, je ne les avais pas celles là dit elle en excuse) …. et si j’ouvrais une brocante.
Je chine depuis que je suis née, ou du moins depuis que je sais marcher, mes parents me lâchaient dans les brocantes avec des petits sous et je revenais avec mes trésors, allez je vous montre mon premier achat en 1968, j’avais 5 ans. Elle est moche, mais je l’aime.
Dans les derniers rayons de soleil du jour.
Le jardin dans la lumière du soleil couchant est magnifique, un bébé crapaud a été récupéré dans les steamers de la piscine, je l’ai mis dans un bassin, le chat ne l’a même pas vu, c’est tellement bien de se faire les griffes sur le tonneau. La clématite refleurit, les pois de senteur se mettent à pousser maintenant, et les dernières roses et marguerites jouent les coquettes, il y a même un brin de lavande rescapé. Les poules s’activent. Le petit chien, le moitié bichon jack russel a tué mon bébé canard, je suis triste, je l’aurai bien tué à mon tour, mais je deviendrai comme lui, un animal, l’instinct est terrifiant, ce chien est devenu un fou sanguinaire l’espace d’une seconde, impossible de réagir, le mal était fait. La jalousie étant sa qualité première, je le soupçonne de ne pas avoir supporté l’attention que ma mère portait aux autres animaux. Les animaux sont comme les humains à la moindre pulsion, à la moindre contrainte, à la moindre jalousie, ils n’acceptent aucune frustration et deviennent cons et méchants. Ca me fait peur. Nous irons chercher une nouvelle compagne à Hortense, en étant beaucoup plus vigilants, beaucoup plus, c’est notre faute, il ne faut jamais faire une confiance totale à un animal ….. ni en un humain d’ailleurs. Le monde est ainsi fait.
A la recherche d’un noisetier
J’ai terminé les explications de ma version automne de ma broderie, pour les photos, je suis allée chercher quelques branches de noisetiers, le mien étant en pot et mesurant 52 cm, je n’ai pas osé le dépiauter d’une de ces branches (peut être que l’automne venant, DH aura envie de le planter. J’ai croisé la poule du voisin dans les vignes, un chien de chasse, et des toiles d’araignées, que j’aime la campagne après la pluie, quand le Luberon se chapeaute de mousse blanche. Les belles de nuit se sont refermées tout doucement. Ca sent vraiment l’automne.