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Une copine pour Hortense
Hortense se sentant un peu seule, les poules la snobant, on s’est dit qu’il lui fallait une amie. Le monsieur qui vient avec ses volailles vivantes, ne vient que deux ou trois fois par an et c’était aujourd’hui, après une panne de voiture, une dépanneuse arrivant assez rapidement (le gars avait juste imaginé que j’allais pousser la voiture) … (même pas dans ses rêves les plus fous, je pousse la voiture, j’ai passé l’âge), le déluge … on a enfin réussi à tout faire et j’ai pu aller chercher la copine.
Une cane. Mon dieu que c’est difficile, cet énorme camion avec des caisses remplis de volailles et de lapins, poules, cailles, canards, dindes, pintades … terrifiants … le monsieur a pris un canard, a regardé si c’était une femelle et me l’a donné. « Dites lui monsieur qu’elle a de la chance que je ne la mangerai pas, elle va devenir une cane de famille ». « Vous lui direz vous même » m’a t’il répondu, sous l’orage je suis repartie avec ma cane, en laissant derrière moi des futurs plats cuisinés.
Hortense l’a tout de suite prise sous son aile et c’est le cas de le dire . Agathe a 11 semaines, c’est son nouveau prénom, celui qu’on lui a donné. C’est une toute petite fille encore, elles ont passé la journée ensemble, et c’est bien.
Demain au soleil, je les regarderai vivre.
PS / tu as vu, j’ai sorti mes bottes en caoutchouc, trop classes de Kratrice Rurale, avec le liberty là, je sais je me la pète maintenant dès qu’il pleut (ca fait presque 5 mois que j’attendais la pluie)
Bientôt l’automne mais c’est dimanche
Des nouvelles d’Hortense : elle a fait sa toilette en trempant son bec et en se lissant les plumes. Elle a mangé et bu toute la journée. Elle a fait la coquette en dépliant ses ailes et en remuant son popotin. Hier soir on ne la trouvait plus. Stress. Elle attendait sagement devant le portail qui mène aux box des chevaux, dans l’un d’entre eux on a installé le poulailler et la très grande caisse de transport de chien où on a installé son nid. Elle a traversé le paddock, elle a passé la porte du box, s’est arrêtée devant le poulailler, l’air de dire, pffft vous êtes en HLM et moi j’ai une villa et elle s’est dirigée vers sa caisse et est entrée se coucher. On se regardait sans parler. J’avais les larmes aux yeux. Je crois qu’elle est heureuse (pardon pour celles qui ont déjà lu le texte sur facebook, mais j’avais besoin de le garder ici en souvenir). Le petit rien est juste après.
Avant de commencer à travailler, je file me promener dans le jardin, j’aime ce moment doux, juste avant l’orage, cette nuit on y a réchappé, mais pour combien de temps ? Tout est calme, j’ai nourri les oiseaux du ciel, il faut reprendre les bonnes vieilles habitudes. Dans ce monde de fous, j’écoute le silence, j’hume le parfum des dernières roses, je respire la sérénité de l’instant, l’air est doux. Un chat me suit, les chiens s’amusent, les volubilis partent à l’assaut de tuteurs improvisés. J’ai trouvé une nouvelle cage en brocante pour ma treille, elle attend tranquillement un couche de peinture ou pas. J’aime mes cages sans oiseaux qui éclairent la nuit. Les dames jeanne se sont éteintes à la levée du jour. Les lampions japonais se balancent tranquillement dans la brise. Adelaïde picore, Gersende pond son oeuf, Hortense fait la grasse matinée, les juments paissent tranquilement. Le datura est en fleurs. Mamy a fait des confitures, pour capturer un peu de l’été, ma préférée la verveine pêche, j’ai fait des pancakes hier soir pour toutes les goûter. Et puis il y a le miel des abeilles qui viennent butiner chez moi et ce n’est que du bonheur. Un cake au miel et aux épices va s’imposer.
Et j’arracherai les mauvaises herbes après la pluie. Le ciel devient menaçant et le tonnerre gronde.
Bon dimanche à vous, j’ai beaucoup de travail aujourd’hui, demain mon ouvrage doit partir par la poste. A demain peut être. J’avoue, je préfère les dimanches aux lundis.
Sauver Hortense
Hier soir, mon voisin m’a ramené une caisse, et dedans, cette espèce de truc déplumé, totalement ébêté, il m’a dit c’est toi ou ils la tuent. C’est le genre de chose qui me terrorise. Cette bête m’inquiète beaucoup, elle n’est pas maîgre mais je crois qu’elle n’a jamais mis les palmes dans l’eau. après des recherches, je suis à l’heure actuelle propriétaire du cane dans un état lamentable.
On l’a installée dans une caisse bien à elle, avec de la bonne paille et du grain dans le poulailler qui est dans un endroit fermé. Et ce matin j’ai filé à la coopérative agricole chercher des vitamines pour les plumes et de quoi la nourrir.
Je vous présente Hortense, canard de barbarie, qui doit être très jeune, j’aimerai qu’elle me raconte son histoire.
Je potasse tous les sites, comment élever un canard de famille. Je suis quand même inquiète. Demain je lui apprends à aller dans l’eau et à se laver … #mavieestpleinederebondissements
PS / Les poules sont jalouses.
Retrouver sa terre
Ca y est, nous sommes le 17 septembre, ils sont presque tous rentrés chez eux, les touristes à marmaille ou à boite de nuit sont partis. Il ne restent plus que les personnes âgées, belges, anglaises ou parisiennes, incapables de se serrer sur les routes ou de se garer correctement, mais ils sont peu, ils sont nos bêtes curieuses, on les aime bien, ils se perdent souvent et sont respectueux presque toujours, à vélo ou en rando, ils sont en groupe comme les oies sauvages que je guette, bientôt, elles repartiront. On se réapproprie tout doucement nos terres, nos chemins. Ca y est enfin seuls, enfin entre nous, les brumes matinales donnent des petits airs de Toscane et adoucissent le paysage. Les vieilles fermes somnolent, un peu abandonnées, ce sont les vendanges. Seul le moteur des tracteurs au loin, une voiture croisée en des signes amicaux, on se reconnait enfin. Les étourneaux commencent à bavasser. C’est le calme absolu, on oublie tout, le virus, les gens, la stupidité du monde. Je suis chez moi.
C’est l’histoire des miraculés
C’est l’histoire d’un miraculé, un poisson rouge miraculé, ce matin comme chaque matin, j’ai accompagné une de mes filles prendre son car scolaire, je suis revenue puis j’ai accompagné mon autre fille à la gare routière à 15 km de là, je suis rentrée, j’ai pris un café dans mon atelier, après avoir donné des croquettes aux chats qui attendaient l’air diabolique devant leurs gamelles vides, ma mère vient me voir dans mon atelier et me dit, il manque un poisson dans l’aquarium de la cuisine, j’y vais, je cherche, pas de poisson, Je regarde partout sous les meubles, derrière la poubelle, et la desserte à légumes, pas de poisson, je suis même allée voir dans les bassins si ma fille ou mon mari ne l’avaient pas déposé dedans. J’envoie des SMS, SOS poisson rouge, avez vous vu le poisson rouge, j’appelle, le poisson était dans l’aquarium à leur départ. Désemparée je regarde de travers les chats que je soupconne d’une pèche interdite.
Je file donner leur foin au chevaux et je les sors dans leur enclos. Et pendant que je me baladais avec ma brouette dans le champ, ma mère hurle, je l’ai trouvéééééééééé, il était sous la salade. J’arrive en courant … mort ? non il était à l’agonie, ma mère l’a remis dans l’aquarium et depuis monsieur va bien, comme un poisson dans l’eau.
J’ai fait des recherches, un poisson rouge peut survivre assez longtemps hors de l’eau du moment que ses écailles restent humides, la salade mouillée l’a aidé à survivre certainement. Dans tous les cas, les chats ont l’air tous innocents, même si la queue du poisson est un peu abîmée, il a du rester plus d’une demi heure hors de l’eau.
Si vous venez chez moi et que vous voyez également un aquarium vide qui n’a pas été nettoyé depuis fort longtemps et dont le filtre est arrêté, ne vous fiez pas aux apparences non plus, trois miraculés y vivent, lors du transfert des guppies dans le bassin, trois minuscules bébé y étaient nés.
J’aime les histoires qui se finissent bien et j’aime les histoires de poissons, parce qu’un poisson c’est comme un humain ça se bat pour survivre.
PS / on a quand même posé un couvercle sur l’aquarium
#mavieestpleinederebondissements
Profiter de l’été indien
Instant zen d’un dimanche matin, les boudha se reposent, le soleil est au rendez vous, ramasser les figues que les orages n’ont pas épargnées, regarder les grenades qui murissent, le grenadier se remet à fleurir, c’est à ne rien y comprendre. Les fruits de la passion prennent une belle couleur orangée, La maison sommeille encore sauf les poules qui sont devenues des poules de famille, je brode et cet après midi je vais me baigner, la chaleur est à nouveau là.
Un doux week-end comme on les aime, malgré le travail que tout ça occasionne.
Philtres et potions presque magiques.
L’automne approche à pas de géant, les bruyères se jouent du soleil. Il est temps de s’occuper des macérats qui mijotent au soleil depuis la fin juin. Millepertuis à l’huile, Arnica à l’alcool. J’aime l’Arnica, Wolferlei en allemand, le triomphe de la force du loup, l’arnica montana loué par Goethe lui même.
Alors j’ai filtré mes bocaux, en de jolies bouteilles, pour les grands et petits bobos.
J’aime jouer les sorcières dans la cuisine, ébouillanter les bouteilles et l’entonnoir et passer doucement la mixture au travers d’un chinois (a-t-on encore le droit d’appeler cette passoire un chinois ?). Nous voilà protégés pour l’hiver.
Je vous souhaite un bon week end à tous.
Edito de 18h43 : Avez vous vu que je nous ai rajeuni de 20 ans, une bonne sorcière sait naviguer dans le temps …. moi fatiguée que nenni, juste embrouillée ;-)
Il nous avait choisi.
C’était notre maison de vacances, nous y arrivions le vendredi soir pour repartir le dimanche tard dans la nuit. C’était notre refuge de campagne quand nous habitions en ville. J’avais deux chats, qui venaient avec nous chaque fin de semaine. Un soir, je demandais à mon mari, nous avons combien de chats ? Il me répondit deux. Je lui rétorquais, pourquoi il y en a-t-il trois dans la cuisine. Nous avons tout essayé. Sa maitresse le renfermait, nous ne lui donnions pas à manger, il attendait toute la semaine sur la terrasse de l’étage que nous arrivions. Un jour sa maitresse et son petit maître se sont résolus à nous le donner. Et ainsi Typhoo est parti chaque dimanche soir avec nous à Toulon, il nous a accompagné aux Emirats Arabes Unis. Et puis de retour, quand nous avons décidé de vivre ici, il a décidé que c’était la maison de ma mère sa maison. C’était un chat discret et gentil. Un chat d’atelier, un chat de gouttières. Pisseur fou devant l’éternel, toujours au même endroit, si bien que si tu cuisinais, il te pissait sur les pieds. On ne l’a jamais engueulé, il avait une maladie des gencives qui l’empêchait de manger, chaque bouchée n’était que douleur. Il a tenu bon des années, et puis une autre saloperie l’a décimé, de l’eau plein le thorax, plein l’abdomen et son grand âge ne permettait aucun soin. Il s’en est allé hier soir dans les bras du vétérinaire. Nous étions tous les quatre à ses côtés, la famille qu’il avait choisi, en larmes, parce que c’était lui, parce que c’était nous. Il repose aux côtés de Petit Ruet. Ils partent tous, avec un petit bout de nous. Ce n’était qu’un chat, mais c’était le mien. Le paradis n’existe pas, si je ne dois y être accueillie par mes chats.