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Moment Zen avant la reprise
J’avais un peu envie de vacances bloguesque, pas envie de faire des photos, pas envie d’écrire. Juste buller seule un peu égoïstement, regarder la pluie tomber, écouter le vent souffler, et sentir le soleil sur moi.
J’ai un peu honte, le jardin est devenue un peu jungle, et le potager se porte très bien envahi par les herbes, l’atelier n’est toujours pas rangé, mais je suis à jour de mon repassage (tu t’en fous ? oui je sais)
Les tomates sont superbes, les courgettes commencent à produire, les aubergines également, les chats égaux à eux même en pleine activité, les fleurs qui se succèdent les unes après les autres dans mon bout de terre.
Mon vétérinaire est le roi de la chirurgie esthétique, mon vieux chat de 16 ans a de très jolies oreilles, après un cancer des oreilles dû au soleil. Il a un faux air de Gremlins.
On a créé des cachettes à chats pour qu’ils se mettent à l’ombre, mais bien sûr, plus on est blanc, plus on s’étale au soleil. J’ai investi dans un joli panneau en fer qui trône devant la cabane. j’ai rempli ma volière de terre, et planté des graines, qui vivra verra, je me suis aperçue que les couleurs des cages à oiseaux que j’avais peintes étaient assorties aux couleurs des fleurs du jardin (ce n’était pas voulu).
J’ai mis de la misère dans les pots en feraille d’ikea qui traine depuis 10 ans dans le jardin. Mon jonc frisé frise de plus en plus et la grenouille s’offre des résidences secondaires en se calant dans les pots du jardin d’eau, où son planté iris d’eau et joncs à fleurs ou pontéderies. Un nénuphar rose à fleuri.
J’avais oublié que tout ça pouvait être joli quand il y a un peu de soleil.
Bonne journée et bon début de semaine.
Les chats du potager
Il y a des moments où je les transformerais bien en carpettes, quand ils me cassent une branche de clématites, ou vont gratter dans le potager. Mais en même temps, comment pourrais je me passer de mes chats, ils sont poseurs, et cabots, ils font les mannequins l’espace d’un instant, un peu comme s’ils savaient que je veux les photographier. Le potager se porte bien, tout semble pousser, et même les mauvaises herbes (enfin celles qu’on n’a pas envie de voir à ce lieu précis, il n’y a pas de mauvaises herbes) Et je me dis que l’été va être fait de soupes au pistou du jardin, tomates, courgettes, haricots rouges, haricots blancs, haricots plats. Les poivrons sont en fleurs, les aubergines également, les potirons se maintiennent malgré les bains de terre des poules. Vivement cet été.
Bon début de semaine à tous, et surtout n’oubliez de faire attention à vous.
Dimanche
Et je suis allée à la messe, oui je sais, c’est le genre de choses qui arrivent on ne peut plus rarement, pour ne pas dire jamais. J’y suis allée car une messe était dite pour mon père. Je me suis assise à ma place, masque sur le visage, gel hydromachin dans la poche. C’est mon église et j’y suis bien, tous les miens y ont été enterrés, baptisés ou mariés, sauf que l’harmonium a disparu et que je n’arrive pas à m’en remettre, et j’ai vu tous les miens assis à leur place, ma soeur sur le côté, mon père derrière moi, ma grand mère chantant à tue tête l’Ave Maria, il y avait même Marie, la maman de Jacqueline. ils étaient proches, si proches, comme si les espaces temps en un infime moment s’étaient bousculés, entrecroisés, juste chevauchés, pour je puisse les voir tous ensemble. Le pouvoir de la mémoire. Bonne fête des mères à toutes les mères, celles qui nous ont mis au monde et nos mères de coeur. Celles qui ont eu une multitude d’enfants, celles qui n’en auront jamais, ce n’est pas pour celà qu’elles ne nous aiment pas comme des mères.
Les roses de ma mère
Elles se dessinent dans le jardin, comme des tâches d’aquarelle, j’ai l’impression de les découvrir à chaque fois, alors qu’elles sont là depuis toujours. Les roses de ma mère, ces rosiers inconnus dont nous oublions systématiquement le nom. Mais a-t’on réellement besoin de se faire un nom pour exister ? Elles m’expliquent à chaque instant, le contraire. Elles sont depuis peu l’abri d’une demoiselle fileuse qui a tissé son nid entre deux roses douces pour bercer ses petits dans le hamac des fils de sa toile.
Nos roses, elles s’effacent au fur et à mesure pour donner leur place à d’autres, certaines ne sont pas remontantes et finissent en un bouquet final leur feu d’artifice. Je ne sais pas pourquoi mais j’aime les roses, surtout les nôtres, elles ne sont pas orgueilleuses comme celles du petit Prince, elles nous offrent leur parfum et leurs fleurs, juste pour nous et nos disparus, elles sont discrètes et silencieuses, quelquefois un peu chiffonnées, mais c’est ce qui fait toute leur magie à ces sentinelles muettes de notre jardin, et c’est l’essentiel.
le Luberon, le mien … pas celui des autres
C’est par là que je rentre quand je reviens de la grande ville, de cette grande ville qui m’oppresse, des tous ces gens qui m’oppressent, de ces grands magasins angoissants et impersonnels, je passe par là nuit et jour, parce qu’il y a le Z de Zaza gravé sur la montagne pour m’accueillir, c’est mon Luberon qui m’accueille, je sais que je suis presque arrivée à la maison, dès que je reviens du « Nord », d’Alsace, de Lyon, de Paris ou d’Avignon, j’arrive par là. Il y a lumière qui change à chaque seconde, la lumière est magique dans ce coin, d’un côté la grande ferme qui devient de plus en plus chic et qui s’embourgeoise, de l’autre le château d’un temps où les nobles n’avaient pas la tête coupée, et puis les cabanons qui s’écroulent, le moulin qui sommeille, et les nuages qui passent à toute vitesse. Les vignes qui n’en font qu’à leur tête, les rosiers qui jouent leur rôle de sentinelle et aujourd’hui un vieux cheval tout tranquille. C’est la saison des genêts, demain j’irai en ramasser, demain les photos seront meilleures, je quitte enfin mon téléphone pour retrouver mon vieil appareil photo. Alors, à demain peut être.
Avant les orages
Avant les orages, la lumière est toujours irréelle, le chat prend des pauses dans le soleil couchant, la lumière vespérale, j’aime ce mot vespéral, je le préfère au mot couchant. Dans vespéral, il y a l’espoir d’une prochaine journée. De nouvelles fleurs au jardin, et même une fleur prohibée, celle d’une jacinthe d’eau. Prohibée parce qu’invasive, elle survit pratiquement jamais à l’hiver. Savez vous que dans certains pays, pour retirer les jacinthes d’eau d’un lac, ils sont obligés d’employer des explosifs. Il pleut depuis cette nuit, sans discontinuité, la terre se rassasie, nous sommes même en vigilance orange, orages inondations.
Pauline a cuisiné des palets bretons, pur beurre salé et fleur de sel, difficile de prendre une photo, il en reste quelqu’uns mais plus pour très longtemps, un moment de douceur avec son café. Un moment de douceur à l’heure des grandes décisions à prendre, certaines décisions permettent de mieux appréhender l’avenir et sont je l’espère raisonnables. Demain sera un autre jour. Bonne fin d’après midi. Prenez soin de vous..
C’est le temps des cerises
C’est le temps des cerises au jardin, entre deux orages, elles n’ont pas trop souffert, ce sont des tardives et non traitées, une espèce ancienne, il faut les consommer tout de suite, sinon elles s’abiment très vite. Pas le temps de faire du stock. On les ramasse au fur et à mesure de nos besoins, pour le plus grand plaisir des oiseaux. Les cerises ont une grande importance dans ma vie, ces arbres que mon père a planté il y a presque 50 ans, ce moment important pour les enfants et les petits enfants quand il était temps de cueillir les fruits, ils sont les précurseurs des grandes vacances. Ces robes cousues pour mes filles toutes petites avec des cerises sur le tissu, pour aller chercher leur père sur le quai d’un port militaire, parce que papa reviendra quand les cerises seront mûres sur le cerisier, au bout de tant de mois de mer, la seule façon de les faire patienter, elles avaient 6 et 2 ans, c’était hier ou presque, c’était il y a 14 ans, et leur bonheur de savoir qu’elles allaient les porter. Les bagarres avec mon frère et ma soeur, pour avoir le yaourt au goût de cerises, d’un temps où personne ne vendait six yaourts ensemble du même parfum. Je vieillis, dans le temps je grimpais comme un singe dans l’arbre, je grimpais sur le toit de l’appenti pour les cueillir, aujourd’hui je ne suis pas des plus téméraires perchée sur mon échelle et eux ont également bien grandit. Ils vieillissent eux aussi, ils produisent beaucoup moins. Je me souviens également d’un paquet de cerises envoyées au bout du monde, car il n’y en avait pas où je vivais. Les cerises de notre jardin. Alors Rosy a fait un clafoutis et chaque année on rajoute des souvenirs.
Quand nous en serons au temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur
Paroles: Jean-Baptiste Clément. Musique: A. Renard 1867
Remèdes de grand mère, l’herbe de la Saint Jean
Le Millepertuis (Hypéricum perforatum), j’aime les plantes qui soignent, ma grand mère préparait chaque année son huile de millepertuis, qui trônait dans la cuisine, pour toutes sortes de brûlures. On l’appelle l’herbe de la St Jean, ou l’herbe à mille trous, il a fallut que je regarde de près mes photos pour voir les milles trous. Puis pertuis en vieux français veut dire trou, pour ceux qui s’en souviennent.
On raconte (cf wikipédia) que jadis, l’Hypericum perforatum était considérée comme une plante magique associée à la magie blanche. Le millepertuis perforé est un très ancien chasse diable, c’est-à-dire qu’il faisait fuir les esprits tourmenteurs. C’est devenu le phytomédicament le plus prescrit contre la dépression nerveuse.
L’usage médicinal du millepertuis (Hypericum perforatum) remonte à au moins 2400 ans, date où Dioscoride le préconisait dans ses ordonnances.
Réputé au Moyen Âge pour éloigner la mélancolie, le millepertuis avait aussi pour nom « herbe de Saint-Jean » (St John’s wort en anglais) ou « chasse-diable », et il n’était pas rare de trouver accrochés un bouquet aux portes des granges.
Inscrit à la pharmacopée française en 1818, il tomba dans l’oubli à la fin du xixe siècle. La pharmacologie moderne redécouvre certaines de ses propriétés thérapeutiques.
Alors comme le fond du champ est un champ de millepertuis, j’ai suivi la recette du Père Christophe qui doit être celle de ma grand mère également, un bocal, des fleurs fraiches, et remplir ce bocal de fleurs, rajouter de l’huile d’olive à ras bord, mettre au soleil tout l’été, au moins 6 semaines jusqu’à ce que l’huile ait une belle couleur rouge, filtrer et transvaser dans de jolies bouteilles (ca tombe bien j’en ai des bouteilles de pharmacies).
J’irai ramasser d’autres fleurs pour les faire sécher, il parait que cette herbe magique a encore de nombreuses propriétés
Un autre jour je vous parlerai du lys blanc.
Finalement j’aime bien jouer les gentilles sorcières.