Le 33ème jour d’après – N’oublie jamais de rêver

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Au départ c’était mon dessin sous l’oeil bienveillant de Rose la Tortue, et puis il est devenu broderie, c’est l’Esprit de la Terre, qui nous protège à tous. J’ai brodé, avec ce que j’avais, de douces soies aux couleurs anciennes, merci à Jeanne de m’avoir offert ces fils.  J’ai brodé des fleurs, un oiseau, une planète. Dehors il pleut, la lumière est grise, le temps est à la rêverie, n’oublie jamais de rêver.

Prenez soin de vous.

Le modèle est sur le blog sérieux de la Bastidane, vous pouvez l’imprimer pour le broder vous même, l’Esprit de la terre vous appartient, je l’ai dessiné pour vous.

Le 32ème jour d’après – Flowers Power

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Hier à l’épicerie de mon village, Julie avait mis en rayon des fleurs comestibles, c’était tellement joli que j’ai craqué, et aujourd’hui je les ai servies à table, en salade et avec des oeufs durs, les oeufs des poules bien sûr. C’est comment dire totalement féérique, les couleurs, la fragilité, la délicatesse. Ce matin, j’ai fait les premiers bouquet de lilas, avec des iris et des soucis, et mon arum.  Je ne sais pas vous, mais les fleurs ça me rend heureuse, c’est un bonheur tout simple,  même la plus infime.

Sinon les péripéties du confinement continuent, on en aura tous à raconter un jour à nos petits enfants. Les pannes d’appareils ménagers, le pivot dentaire qui tombe, enfin de quoi nous faire rire, après.

Il fait gris, le week end s’annonce douceâtre.  Je ne sais pas si je vais être capable de broder, mais est ce bien grave, j’ai tant à lire.

 

Faites très attention à vous, on s’habitue au danger, mais il est toujours présent. Alors faites très attention à vous.

 


Le 31ème jour d’après – Envie de Bretagne.

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Je suis entrée dans l’atelier, il trainait cette carte postale, et les babig koant assis sur un fauteuil, les livres de broderies, les costumes, et la vieille poupée Carli et tout à coup, j’ai ressenti un besoin de Bretagne, d’océan, de bateaux roses.

Je suis provençale, mais mon mari est breton, il est tellement breton, qu’il porte un prénom original pour un homme, quand nous étions aux Emirats, les gens pensaient à la lecture de son nom qu’il était du Royaume Uni. Quelquefois on n’a pas besoin de s’affubler d’un pseudo pour être original. Le prénom de mon mari est bien anglais, oui mais pas lui ;-), et non je ne l’ai pas inventé pour ce blog, son prénom est bien Morgan.  Et mon esprit s’est mis à vagabonder, je suis les pieds nus dans le sable, les mouettes crient, les hortensias s’épanouissent, il y aura t’il des reposoirs à Cancale au 15 août, je n’avais pas trop le moral aujourd’hui. Zombielady s’était invité … j’ai peiné à me faire un café ce matin. Bonne fin de journée à vous.

Prenez soin de vous.



Le 30ème jour – Cohabitation

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Cohabiter, Coexister … de jolis mots pour dire les choses, on vit les uns avec les autres, les espèces avec les espèces, on se complète, on se différencie, dans la non égalité, nous sommes différences. Les  oiseaux vivent avec les chevaux, les insectes avec les plantes, les poules avec les humains, les chats avec les chiens, les chiens avec les chevaux, chat et poissons, les poules avec les tortues,  et c’est ainsi que mon univers évolue. J’aime regarder les bergeronnettes, je peux passer des heures à les regarder évoluer avec les chevaux.

Bonne journée à vous, prenez soin de vous, le buis a également sa plaie, son virus, la pyrale a attaqué et j’essaye de la combattre, impossible de le confiner.


 

Le 29ème jour – les sauvages du bord du chemin

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Elles poussent sans qu’on le leur demande, les sauvages du bord du chemin, elles sont anonymes, silencieuses, bien sûr qu’elles ont un nom, mais nous l’avons tous oublié. Elles sont là rebelles, à faire hurler de rage le maire du village qui passent sa vie à les éliminer. Le maire veut des rebords de route nets, propres au carré du genre Pleasant Ville, elle ne sait pas qu’elle est à la campagne, chut ne lui dîtes pas, elle pourrait être vexée, elle se croit dans une grande ville et je passe ma vie à m’engueuler avec les employés municipaux pour ne pas qu’ils passent avec leur coupe fil au bord de mon jardin. Mes herbes, elles s’en moquent, indisciplinées, têtues,  insoumises, elles repoussent toujours plus fortes, elles n’aiment pas le béton.

Je les aime, mes dissidentes qui poussent sur le talus, elles sont l’âme de la terre. Je leur ai même offert des alliés, en disséminant des graines amies à leur côté.  Je ne les cueille pas, je ne les ramasse pas, sauf si elles m’en donnent la permission, quand elles chuchotent dans le vent, je peux vous soigner, nous sommes de celles qui aident. Elles peuvent tuer aussi, elles sont magiques quelquefois, elles sont les herbes des sorcières.

Laissez vivre les herbes sauvages, il n’y a pas de mauvaises herbes, ce n’est pas moi qui l’ai dit mais Victor Hugo, on ne sait jamais de quoi demain est fait, un jour nous en aurons peut être besoin.

Belle journée à vous, prenez soin de vous, restez chez vous.

 

 

 

Le 28ème jour d’après – Le temps du lilas

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Si j’avais été princesse de Kurlande, j’aurai fait tirer des coups de canon, les lilas commencent à fleurir, pas assez encore pour faire des bouquets mais ça ne saurait tarder, les iris aussi s’en donnent à coeur joie. Et le tamaris explosent, la campagne se colore. Le confinement va durer, encore un mois ou plus même. Je viens de m’apercevoir que rien ne change à ma vie, si ce n’est quand je vais faire des courses, un fois tous les treize jours au lieu d’une fois tous les dix jours, rien ne change vraiment, si ce n’est ma lycéenne qui suit ses cours sur son ordi, dans mon atelier, dans sa chambre ou sous la treille, elle a l’habitude, nous avions fait l’école à la maison durant trois ans, quand nous étions à Abu Dhabi. La grande est en vacances jusqu’aux partiels. Chaque chose en son temps. Si je regarde les petits riens des années précédentes, les mois passent mais les photos sont les mêmes, immuables et c’est ma vie. Cette année sera une année à monnaie du pape. On a joué, comme d’habitude avec les coccinelles, les chats, les chiens et autres animaux, on a surveillé les abeilles,  on a jardiné, pour faire un joli coin pour l’été, parce que l’été viendra quand même, rien ne l’arrêtera. Le soir tombé, la cabane s’est parée d’une jolie lumière mauve dans le couchant.  Mes mains n’ont rien de celles d’une brodeuse élégante, celle de Pauline non plus, et poutant elle brode, mais ce matin, c’est moi qui ai envie de broder. Alors je file dans l’atelier, à moins que je ne me mette au soleil, je n’ai plus envie de discuter avec quiconque, je suis bien dans mon confinement. Prenez soin de vous, ne vous hâtez pas trop.

 

 

Le 27ème jour d’après – Les Simples

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Je suis descendue dans mon jardin, pour y cueillir du romarin. Je suis allée dans mon jardin pour prendre mon premier café. Après mon désherbage forcené j’ai retrouvé les plantes que j’avais planté.

Les Thyms, la sauge, les menthes, l’absinthe, le romarin, soucis, mélisse, verveines, sarriette, origan, marjolaine. Le plantain, la camomille, le millepertuis, la mauve, et la bourrache poussent seuls. La ciboulette, l’aneth attendent que je cuisine.  C’est un bonheur de le parcourir de se souvenir de tout ça. La plante curry qui est une immortelle qui sert à atténuer les hématomes.

On aura de quoi se soigner quoiqu’il arrive, la revanche des petites provinciales, c’est ainsi que nous appellent les parisiens, avec un brin de condescendance, le saviez vous ?

J’ai joué avec Dana qui fait fi du confinement, elle fait ce qu’elle veut, et j’aime ça, le portillon du jardin n’existe pas pour elle.

Je vous laisse, j’ai encore beaucoup de travail au jardin, prenez soin de vous,  restez chez vous. D’après ce que j’ai compris on va encore y rester un petit bout de temps. A chaque jour suffit sa peine.

 



Le 26ème jour d’après – Cuisiner c’est résister

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Le figuier a enfin pris son rythme saisonnier, il était temps. Ma mère cuisine, elle cuisine comme si c’était un moyen d’entrer en résistance, comme si c’était le seul moyen d’oublier pour notre plus grand bonheur. Je ne suis pas sûre que j’aurai eu le courage d’en faire autant. Elle est fantastique, hier c’était l’Aïoli, la morue attendait depuis quelques semaines dans le congélateur (depuis le mercredi des cendres pour être précis), et puis un aïoli c’est la simplicité à l’état pur, la Provence dans une cuillère,  au soleil sous la treille, il y a toujours un chat quelque part, surtout quand il y a du poisson à manger.

Ma mère résiste en cuisinant, je suis heureuse d’être avec elle, je crois que la savoir seule quelque part, loin de nous,  m’aurait minée pour tout le confinement. Résister c’est partager, résister c’est s’obliger à des rituels chaque jour.  Résister c’est être nous même. Je vous offre ces quelques photos du soleil, je pense à vous qui êtes seuls, je pense à vous tous.

Belles fêtes de Pâques aux juifs et aux chrétiens, j’aime quand les fêtes tombent en même temps, dans une unité sacrée. Prenez soin de vous.