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Lendemain de fêtes
La ville encore endormie dans la lumière de l’aube, 2017 n’est plus, les vestiges lumineux des fêtes de fin d’année semblent anachroniques dans un matin où tous et toutes reprennent tout doucement leur quotidien. J’aime les villes encore ensommeillées qui s’étirent tout doucement dans les lumières du jour naissantes. J’aime m’y promener, les voitures encore paresseuses, les vitrines qui s’allument une après l’autre comme des notes de musique d’une partition éphémère. Des passants emmitouflés dans la pénombre. Et le ciel qui se teinte peu à peu de bleu et de rose, comme pour tricoter la layette d’une toute jeune année.
Bon début de semaine à vous. Bonne journée.
Au gui l’an neuf
Je suis partie vous cueillir du gui, comme tous les 1er janvier, un pisse vinaigre me suivait, celui qui ne dit jamais bonjour, il promenait son chien, je me demande si il est atteint d’Alzheimer, ou si c’est vraiment un con, mais ce n’est pas grave, ça m’a permis de ne pas être dans l’obligation de simagrées diplomatiques vu ses ex-fonctions, et rien que pour ça, il est remonté dans mon estime. Le gui était denrée rare, je pense que lui aussi a souffert de la chaleur, mais j’ai pu jouer la druidesse annuelle, lui demandant de bien vouloir venir dans mon panier pour ce grand jour du 1er janvier et surtout pour vous.
Je vous souhaite une bonne année, au coeur d’une Provence, bleu Mistral aujourd’hui, à décorner un buòu impossible de faire de photos tant le vent soufflait, alors ne m’en veuillez pas trop si elles sont un peu floues et en extérieur, pas de mise en scène ni de jolie brocante, ma maison en cours de déménagement est un incommensurable capharnaüm, le ouaille en gros… Je voulais vous dire que même si c’est très difficile de revenir sur les Petits Riens pour moi, je les publierai chaque jour, pour vous, vous êtes si nombreuses je crois à en avoir besoin.
Alors une belle année va se pointer, parce que l’avons décidé.
« A l’an qué ven.
Diéu nous fague la gràci de vèire l’an que vèn, e se noun sian pas mai, que noun fuguen pas mens !
Vivo l’an que vèn ! Vous souvete la pas, la joio, la santa, l’amour.
Urouso annado, a qui sian urós e libre »
(à cet instant précis, mon copain Frédéric me corrige toutes mes fautes)
Va où le vent te mène ….
Je n’aime pas le crochet, mais …
Je suis capable d’apprécier … j’ai découpé un vieux napperon et … des étoiles de givres, des flocons de neige se sont déposés sur mon sapin. Le vieux bélier s’est paré d’or et de fleurs, de dentelles et de rubans, et même d’étoiles (il fait très disco, mais je l’aime quand même), c’est un bélier qui venait du désert d’Abu Dhabi, retrouvé dans un un carton, il avait envie de participer cette année.
C’est un défi, lancé par Cécile Balladino d’Eclectic Gipsyland, nous avons acheté le même sapin, et il fallait que nous le décorions en décalé. Quoi de plus décalé pour moi que le crochet ? J’ai hâte de voir le sien, j’avoue que je suis restée quand même dans le blanc. Le défi s’est un peu prolongé avec les moutons, vous ne connaissez pas vous les moutons de Cécile, filez sur son IG, ils sont superbes.
Finalement Noël, c’est juste jouer avec un peu de peinture, d’eau sucrée et de beaucoup de magie … ça me fait penser que les sabots de crin blanc vont passer au doré également …. le mouton disco a besoin d’un copain.
Marie, Jésus, Joseph …
Il y a très longtemps que j’avais envie d’un crèche toute blanche à la manière d’Arterra, les prix m’ont toujours fait reculer … j’avais une nativité en porcelaine pas très jolie, venue de Chine et un peu peinte n’importe comment, de quatre sous, il faut l’admettre, elle était vraiment moche. Alors pour ce week end pluvieux, je m’y suis mise … un peu de peinture pour changer les choses … juste posée au pied de l’arbre de mon père … pas eu le loisir vue la lumière sinistre d’un week end en alerte orange mais sans neige, de préparer une mise en scène , les rois sont peints également … Si j’ai le temps dans la semaine, je ferai une étable en organdi .. une maison un peu plus grande que celles ci, et puis j’irais chercher des branches d’oliviers et de buis, et de jolis globes de verre. Même si le coeur n’est pas trop à la fête, perdre deux êtres en peu de temps, ce n’est jamais très facile (non non je ne parle pas de Johnny) mais de véritables proches, qui eux sont partis en silence, ont souffert en silence, et n’ont pas été idôlatrés, iconisés par les foules même s’ils ont passé leur vie à prendre soin des autres et puis je pense à tout et à tous, aux désastres humanitaires, aux guerres, aux massacres, à ces jeunes soldats qui risquent leur peau loin de leur famille, tout ce qui ne fait pas se lever les foules et je me dis que fêter l’avènement d’un petit enfant qui aurait pu changer les choses pourquoi pas .. j’irai peut être à la messe à Noël qui sait, juste pour essayer de comprendre, moi la mécréante à l’humour noir.
Je vois la misère chaque jour, je lis le désespoir dans le regard des gens, leur quotidien n’est ni musique, ni paillettes, ni alcool, ni drogue, ils ne peuvent flamber leur argent et leur vie, juste survivre .. je ne m’apparente à personne … et c’est bien. Je relirai d’Ormesson … et bien d’autres, je vous laisse, je pars travailler, bon début de semaine à vous, il pleut enfin sur la Provence, peut être que l’herbe repoussera sur les champs desséchés.
2ème dimanche de l’Avent, le sapin de mon père
C’était un viel arbre oublié, fabriqué en bois par mon père pour sa petite fille , il y a une quinzaine d’années, vert et rouge, les boules étaient cassées, le vert avait pâli, un patron trouvé dans un vieille revue, lui avait donné envie de le fabriquer, il était dans la remise, attendant des jours meilleurs … ce matin, il est devenu blanc, et s’est illuminé de leds, on lui a rajouté une étoile, il est tout simplement différent, mais c’est toujours le même, ainsi Papy sera avec nous le soir de Noël, car il nous manque toujours. Les blés de la Saint Barbe poussent tranquillement, c’est un dimanche froid, gris et pluvieux. Tout le monde reste à l’abri, on a tant besoin de pluie, et puis des galettes à midi pour se motiver .. cet après midi sera également bricoleur …
Life to Mars
Black Jack et le bois
La neige persiste à plusieurs endroit elle prend ses quartiers d’hiver. la Provence est belle sous son ciel bleu.
Ranger le bois, car « quand femmes ranger le bois, l’hiver sera froid » …
S’amuser à faire des boules de neige avec Black Jack (le chat de ma soeur), le malouin, qui tire son nom du drapeau des pirates.
Sourire des juments intriguées se demandant quel drôle de tas de foin se trouve au milieu de leur champ
Faire des free hugs avec le chat et les juments
Réussir à empiler proprement à l’abri nos quatre stères avant la tombée de la nuit,
Attendre que neige revienne
Finir la journée, avec un grand bol de chocolat chaud et reprendre tout doucement ma vie de Kratrice Rurale.
Sur ma route, la campagne se prépare
Elle se prépare pour le solstice d’hiver, et c’est joli. Les oiseaux piaillent et se réchauffent au sommet des amandiers, la Sainte Victoire se dessine doucement, le gel cristallise et pétrifie chaque brin d’herbe que le soleil essaye de libérer. J’ai vu une grassouillet rouge gorge, ressemblant à s’y méprendre à Tipiti, le rouge gorge héros du livre d’apprentissage à la lecture de ma soeur et je souris. Les cabanons prennent la pause, comme dans une crèche de Provence à l’échelle humaine, je m’attends à voir sortir le berger et ses moutons, et je me dis que les fumées au fond du tableau c’est le Boumian qui est peut être en train de faire un flambée au loin, à côté de sa roulotte.
En arrivant devant la porte de mon bureau, des lutins ont installé la boite aux lettres du père Noël et si je lui écrivais cette année, j’ai tant de choses à lui dire …