L’orient des femmes
Je sais, j’ai un train de retard, et ce matin là du mois de mai, j’ai raté mon train pour monter à la capitale, trop de monde à la gare d’Aix TGV pas de place pour se garer, qu’à cela ne tienne, j’ai pris celui d’après. C’est vrai que je vous parle d’une exposition vieille de quelques mois et que tout le monde a oublié …. tout le monde peut être mais pas moi, je suis entrée dans le musée du Quai Branly comme on entre dans un sanctuaire, je crois que c’était bien le mot sanctuaire, et l’espace d’un instant, j’ai entrevu enroulées, emmitouflées dans leurs robes ces femmes musulmanes disparues, ces femmes parées de mille fleurs de mille couleurs, je les ai entendu rire et chanter, je les ai entendu gémir et pleurer, j’ai écouté leur complainte, et les ai regardé broder leur parure d’un temps passé, parure d’une vie, parure de leur vie. Comment pouvais je oublier une seule fois, cette robe d’enfant trouvée dans une tombe, je pense toujours et encore à cette petite fille aux ossements nus. Comment pouvais je oublier ces couleurs étincelantes à peine ternies par le sédiment des années, moi qui vit dans un pays où les femmes musulmanes se couvrent de noir pour tenir leur éclat. J’ai aimé, et je remercie Sophie Debazac de tout mon coeur, elle sait pourquoi.
C’était poignant, c’était sublime, c’était angoissant, et je n’en suis pas ressortie indemne, merci Monsieur Christian Lacroix pour cette mise en scène digne des plus grands prophètes merci monsieur d’avoir ouvert rien que pour moi, les portes du temps.
Un commentaire
ella
NON- je crie là ?- pas oubliée
quand je l’ai visitée INTERDICTION -je crie là ?- de prendre des photos : alors je me régale de voir les tiennes !
depuis, je ne cesse de penser à un ouvrage pour la Syrie : ah mes aiguilles vont tellement moins vite que mes pensées.
oui belle expo même si c’était un peu snob comme fréquentation…mais j’en étais alors ! j’admire Christian Lacroix
Bon Jour