Inspiration

Motifs protecteurs des Pirogues de Saint Louis – Le Bibliofil.

pirogues

« Je pensais bien, sur cette interminable route, bordée de baobabs, qui nous menait de Dakar à Saint Louis, que la Venise d’Afrique ne tiendrait pas ses promesses ………… la misère s’écrit avec un grand « M » ….. »

J’ai découvert le livre de Thierry Chiche Portiche, comme on découvre un trésor, un trésor d’enfance qui m’a ramené dans l’Afrique de mes rêves, celle qui j’imaginais en regardant Daktari quand j’étais petite, vision fausse d’une Afrique qui n’existe que dans des clichés, chaque photo des pirogues est un hommage aux pécheurs de Saint Louis, qui au delà de la dure et difficile vie que ce métier leur fait subir, ornent leurs pirogues de dessins protecteurs d’une immense poésie, offrande aux dieux tout-puissants, hommage à une nature nourricière et dévastatrice. Et là,  j’imagine au milieu des détritus de la plage, sur le rivage, un enfant, rire à pleine dent, d’un sourire éclatant nous renvoyant en pleine tête, une joie de vivre que nous,  européens, avons oubliée.

J’aime l’Afrique et j’aime la mer, comment ne pas succomber à ces photos et dessins, un livre fait de planches à exploiter, de couleur à interpréter,  toute ma famille connait l’Afrique sauf moi … mais je sais qu’un jour j’irais … découvrir cette terre oubliée de tous.

Je vous laisse regarder quelques images de ce livre, qui ouvre des possibilités immenses à mon imagination créative, motifs brodés, appliqués, mélange des genres, mon esprit vagabonde et brode déjà en de motifs celtes ou appliqués de popeline, ce petit coin mystique d’Afrique. Alors peut être que je vous donnerais envie à vous aussi, de broder l’Afrique comme un hommage à tout un peuple qui s’évertue à rire même dans le malheur.

 

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Cet article je le dédis à ma soeur, médecin en Afrique pendant quelques temps et qui un jour m’a écris alors que je me posais des questions sur un ouvrage que j’avais fait.

« Moi je suis le vilain petit canard de la famille je ne sais tenir une aiguille qu’avec des gants stériles et un être humain en mauvais état…chère soeur, tu dis ne pas savoir quoi faire de ton oeuvre mais à quoi sert une oeuvre d’art ? A réfléchir c’est tout ! Demande à la Joconde son utilité  !!!!  Une femme qui racommode le monde avec son enfant ça n’a pas besoin de servir , de Kandahar , au Darfour en passant par N’djamena, Téhéran, Grozni, Gaza, Banda Aceh et autres,  nos soeurs continuent à racommoder pour leurs enfants alors on ne se pose pas la question et comme m’a dit Marcelle Awa,  un jour de déprime africaine « fille t’as de la chance d’être libre !! » alors mesdames continuez à être libres et à creer, une oeuvre c’est éternel. »

A nos aiguilles ….. pour Madame Marcelle Awa et toutes les autres femmes qui ne pleurent jamais, car pleurer c’est gaspiller de l’eau. Parce qu’elle a dit aussi, toi tu as la montre, nous, on a le temps.

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