En mai coud des Sunbonnet
préparation de l’ouvrage commun pour une journée de l’amitié …
qui dit Sunbonnet dit Pancake non ?
nous avons vécu une après midi à l’heure américaine.
Une légende raconte qu’on peut l’apercevoir dans le delta du Rhône, au coeur des roseaux…. il sort de la mer, ses cornes ruissellent de sel, et ses yeux sont comme les grains blancs et nacrés des rizières.
On peut voir si on a de la chance une couronne de lys des mers autour de ces cornes.
Je ne sais pas si la légende existe vraiment, peut être l’ai je inventée, mais j’aime y croire, dans ces marais entre le ciel et eaux, où les chevaux naissent de la mer et où les taureaux sont le symbole de la liberté.
En cours sur ma table de travail, pas tout à fait fini, mon taureau devient bijou, quand la poésie devient broderie.
Parce que j’ai été nourrie de légendes, quelquefois, il se peut que j’en invente, ou que j’ai oublié qu’elles existaient vraiment
Endormis, oubliés, des croquis et des mots égarés. Ressortiront ils un jour ? J’aime feuilleter mes cahiers les jours de pluie, s’y emmêlent, dessins et pensées décousus
Ils ne servent à rien, si ce n’est laisser une trace des petits riens qui font ma vie, ils ne sont pas un journal intime, je n’y raconte jamais ma vie, ma vie n’est pas assez importante pour ça.
Juste le crayonnage du moment, une fleur pendant une réunion.
Des arabesques qui ondulent lors d’une après midi maussade.
Un lutin qui sourit durant une interminable attente téléphonique.
Le détail d’un costume vu dans une série télévisée.
Des bribes d’un poème appris sur les banc d’école ..
Les coupures de presse et des adresses glanées dans une salle d’attente.
Des essais de tampons, des essais de couleurs, passés avec le temps, fanés par la poussière.
Rien d’autre qu’une pile d’idée, les unes par les autres étouffées
Peut être qu’un jour, elles se dépoussiéreront, et ressurgiront-elles de ma mémoire cachée, pour l’instant elles se meurent tranquillement, attendant le jour où ….
De vous à moi, pas la peine d’arroser vos jardins aujourd’hui en Provence, mais une nouvelle importante, les nénuphars vont fleurir dans mon bassin, peut être une nouvelle page de cahier à naître.
des bestioles qui s’étirent et se demandent ce qu’il s’est passé, des rafales vent d’Est terrible, et un pluie bien soutenue, tant mieux, la terre a besoin d’eau.
La semaine sera grise avec peut être une p’tite alerte orange mercredi à suivre …. il fait un temps à broder, il fait doux, mais pas à photographier ….
J’ai toujours été inspirée par les escargots …. alors à découvrir bientôt
Le lustre chandelier essaye désespérément d’appeler la lumière …
Avant donc que d’écrire, apprenez à penser.
Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse, et le repolissez,
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
Boileau, L’Art poétique
et vingt je recommence, je défaits, je gomme, je recommence …. processus créatif ? Je n’en sais rien, juste une idée personnelle de ma perfection.
Je fais partie des lentes, je le sais dans le domaine de la broderie.
Je comptais en être débarrassée ce printemps, ayant l’année dernière effectué une migration massive de leurs ainés (juste déposées dans un joli bocal, et rejetées dans la nature à deux kilomètres de la menthe) non ça ne leur a pas suffit, elles sont revenues brouter la menthe …. c’est vrai qu’elles sont diablement jolies, les chryso-machins, on aurait envie de les dessiner, de les broder, leur couleur métallisée les fait briller au soleil comme des multitudes de petits miroirs … Aller aujourd’hui cueillette de Chrysomèles et vaporisation au savon noir …. Ohhh c’est ma menthe là, les bestioles, allez brouter chez le voisin.
Dans la série des simples, marjolaine pour la pizza et basilic pour …. ben pour tout le temps, je ne peux pas vivre sans basilic ….
(quoi vous pensiez que je faisais des philtres d’amour avec mes plantes, que nenni mon ami, je les mange comme les chrysomèles massacrent ma menthe.
Si j’avais le courage, mais je ne peux rien tuer, je les ferais sécher pour les broder comme c’était en vogue à la fin du 19ème siècle et début du 20ème de broder les ailes de hannetons dorés … mais berkkkkk quelle horreur …. arracher ses ailes à une bestiole, et porter son cadavre sur soi … j’avoue, je ne peux pas, même si c’est une belle curiosité et une prouesse technique en broderie …
A voir ICI
J’aime ouvrir mes volets le matin et découvrir le temps qu’il fait … écouter la lumière se draper dans les arbres, surprendre le chant des oiseaux et les essais en vol des petits de l’année.
Je ne suis pas une grande accro à la météo, juste la surprise …. la surprise d’un ciel bleu balayant la terre.
Ensuite je fais le tour de mon micro jardin pour découvrir s’ il y a du nouveau …
La saison des roses approche …
les oeillets ont survécu à l’hiver …
et puis je regarde à la lumière du jour, mon travail de la veille …. parce que la nuit les couleurs sont irréelles, et parce qu’un jardin sans oiseau, c’est un jardin bien triste …
Un petit oiseau vert est venu se poser sur mon ouvrage …. il attend sagement sa nouvelle destination … il manque quelques point à rajouter. Il s’apprête à chanter
Il s’apprête à raconter ses rêves, et surtout il se veut messager de bonheur … pour un mariage peut être ou tout simplement pour soi.
“Le bonheur est un oiseau qui se pose sur la paume de la main, pour le garder il ne faut pas essayer de le saisir.” Noureddine Khedim
Broder avec peu, broder avec rien du tout, quelques fils échappés d’une corbeille à ouvrage, composer sur la toile, et voir naître des fleurs étranges, les dessiner directement avec du fil et une aiguille, laisser l’imagination guider la main … et découvrir au matin, une branche de …. je ne sais pas, un rosier bank, des fleurs d’orangers, des fleurs de coton ? Juste savoir qu’elles ont éclos sous mes doigts, et que d’infime bulles de verre nacrée se sont posés en leur coeur … j’aime voir naitre l’improbable.
Savoir maintenant ce qu’elles veulent devenir … juste attendre un peu pour qu’elles décident elle même, c’est que, c’est indécis les fleurs …
Bon week end à vous …