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Le jour des musaraignes
Ma redoutable chasseresse d’insectes s’est faite coincée par Avril, le roi du jardin. Pour lui faire lâcher sa proie nous étions deux …. grognement du chat, cri de la musaraigne, faire ouvrir sa mâchoire au félin ne fût pas une mince affaire, trop fier de son trophée, hurlant de réprobation. Ladite musaraigne me mordant de peur ….un instant infime de fou rire. …. La minuscule bestiole protestant énergiquement de sa captivité et attaquant le chat ….. le mot musaraigne en anglais est le même que mégère … j’ai compris pourquoi, quel caractère !
après un petit moment de calme pour lui faire reprendre ses esprits … je l’ai lâché
Ce fût la première de la journée, hier était jour de chasse pour the « terrible cat »
La deuxième survécut également … encore plus minuscule vers 19h00
Quand à la troisième, je ne sais pas, 23h00 dans le champ, peu de lumière pour la mission « SaR » Search and Rescue.
Après l’effort le réconfort …. je vis chez mes chats
et en plus il me dévoie le tout petit ….
Le collier aux Runes, broder autrement
Hier Pauline a voulu le porter …. je ne me souvenais même pas l’avoir créé, le collier aux Runes … improbable création sorti de mes rêves, de mes délires plus ou moins textiles, foisonnement de perles et de broderies, broder autrement, vraiment autrement, sortir de la banalités, se servir du fil pour créer du rêve et de la poésie, car j’aime quand la broderie est poésie. …. Je souris en le regardant, en la regardant, déjà quatre ans, j’avais même fait une vidéo, parce que j’adore faire des vidéos, je crois que je vais m’y remettre. Sur ce mon tricot m’appelle, juste envie de tricoter en ce moment et de ne pas trop penser à notre monde tourmenté. Belle journée à vous.
PS, n’oubliez pas de mettre le son à la video, j’adore ….
In te, anime meus, tempora metior
C’est en toi, mon esprit, que je me mesure le temps – Saint Augustin
Le soleil se lève et des ouvrages d’un autre temps sont venus à ma rencontre, je les ai brodés il y a temps d’années, l’un représente une Utopie, avoir des journées du temps que l’on veut, pouvoir mettre le temps perdu comme celui que l’on perd à attendre, dans un sac, et ce sac deviendrait un crédit temps, que l’on pourrait utiliser les jours où l’on en a besoin. L’automne semble s’installer, les dernières roses s’épanouissent, ce cycle inexorable qui me terrifie, celui du temps qui passe sans que l’on puisse l’arrêter, et je me suis souvenue de ces quelques mots en latin de Saint Augustin …. c’est en toi mon esprit que je mesure le temps … mélancolie d’un été qui s’éloigne, des enfants qui ont repris le chemin de l’école et je sais … que le temps m’appartient.
Le matin du 31 août
Ce sont les chiens courants qui m’ont réveillée au petit matin, en des hurlements de jubilation à la vue du sanglier, c’est dans un demi sommeil que je retrouvais mes souvenirs d’enfance, les images s’entrechoquant dans ma tête. Les battues sont ouvertes depuis le 15 août pour sauver les récoltes, ils descendent jusque dans les maisons, ils ont de moins en moins peur de nous.
Dès les lueurs de l’aube, Clara et Clairon, je suis sûre qu’ils portent encore le nom de leurs illustres ancêtres, les oreilles touchant le sol, ont hurlé leur joie d’être libres et de courir dans la montagne, les chasseurs sont descendus bien bas vers le village, pour mieux faire remonter les hordes dans les bois.
J’entends au loin, leurs cris et leurs sifflets, ces paroles d’appels aux chiens, presque des incantations, dans une langue qui n’appartient qu’à eux, pas de coups de feu, ça doit être une mère avec ses petits, que l’on protège.
Et je me souviens du grand père, je me souviens de ces petits matins, où je portais sa biace, il ne pouvait plus marcher très longtemps, ses hanches le faisant souffrir. Il aurait plus de 100 ans aujourd’hui, on s’asseyait, on attendait, on scrutait, cherchant par les sons et le craquements des herbes et des fourrés, où les animaux se trouvaient, assise sur une souche d’arbre, en poste, je buvais ses paroles, il me racontait le temps d’avant, tous les anciens parlaient provençal, je leur répondais en français, et devant un petit déjeuner plus que substantiel, je les écoutais, je vivais dans un autre temps, un autre monde, j’étais plus libre que l’air, j’avais 16 ans, 17 ans, longue et fine, mes chaussures de marche plombant ma silhouette, alourdissant ma démarche, mes cheveux flottants à la taille, une chemise de mon père sur le dos, j’étais une princesse de la terre, et je respirais à pleins poumons l’air de la liberté, l’air de l’insouciance. Les villages semblaient si petits, la civilisation si loin, là haut sur le plateaux, ils étaient les seigneurs des montagnes se servant bien plus souvent de leur couteau que de leur fusil, je faisais partie des leurs, ils étaient ma famille, ma tribu, j’apprenais le nom des plantes, j’apprenais à découvrir les traces que les animaux avaient laissées, je reconnaissais les oiseaux et les insectes à leur chant, j’apprenais à devenir farouche et rebelle.
Jamais un sanglier de trop ne fût tué, une régulation parfaite de la population. Et c’est dans un rite presque païen, que le partage des bêtes se faisaient.
Les lundis matin au lycée, je gardais dans ma tête ces moments de communion avec la nature, enrageant d’être enchainée sur ma chaise, devant un tableau et des dérivés à fonctions exponentielles qui ne m’ont jamais servies à rien, enrageant de ma captivité scolaire, ne supportant aucun entrave, les mains massacrées par les ronces, les cheveux encore emmêlés par le Mistral de la veille, les griffures au visage, je ne gardais que pour moi, mon âme vagabonde et sauvage, paradoxe féminin et mouton noir au milieu des pimbêches à la dernière mode de ma classe.
Un simple aboiement des chiens, je retrouve le goût de ma liberté. Ai je vraiment changé ? A la lumière du premier soleil, je me suis fait un café, j’ai grillé du pain, juste pour continuer à faire travailler ma mémoire olfactive. J’ai regardé mon tricot aux lueurs d’Automne. Le chat m’a accompagnée, tricotant également la laine. Peut être suis je devenue bien trop sage maintenant … et j’entends le voisin fendre le bois pour l’hiver. Il ne pleut toujours pas.
et je me souviens de Fifi, le sanglier apprivoisé qui dormait sur le canapé.
Bribes de vie
Finalement il n’a pas plu, je rêve de Suède et d’Irlande, la chaleur est accablante … seul l’escargot a des velléités d’aventurier … il rêve de naviguer et surtout de grignoter les jacinthes d’eau.
le bassin est le seul endroit vert du jardin, tout le reste n’est que savane et herbes sèches, restrictions d’eau, il a dit le préfet, mais je ne vais pas faire mourir les poissons rouges.
Bientôt les récoltes de figues
la lumière est crue presque insupportable, le soleil plombe tout … on vit volets croisés, à l’intérieur, l’épaisseur des murs gardant le peu de fraicheur. Pour le repas, j’ai fait une tourte à la viande, comme la faisait ma grand mère paternelle, je n’ai pas omis la cheminée de carton, les cartes de visite servent à ça, il n’y a pas de recette … et je pense à elle qui m’a appris à broder, et l’art de la cuisine, j’aime refaire les mêmes gestes qui la font revivre l’espace d’un instant, et elle est à mes côtés, dans mon petit bout de cuisine, même si l’élaboration des repas pour une grande famille, me semble plus une corvée qu’autre chose. Je fais les choses seulement quand j’en ai envie, et pas pour être dans l’air du temps.
On vit à l’intérieur, le rescapé des poubelles nous a adopté, aucune peur, aucune crainte, il a seulement confiance. Il prends la pause que les autres chats ont prise avant lui. Il m’accompagne dans mes moments de détente, je bouquine, je regarde documentaires et films, je m’intéresse à l’Histoire, la grande et la petite, à notre histoire qui a fait de la France, la République qu’elle est aujourd’hui, aucune envie de broder, ni de coudre, juste buller avant la tumulte de la rentrée. Le nombrilisme de la profession m’en éloigne chaque jour un peu plus, je ne souhaite pas être apparentée à des divas de paille, dont la notoriété n’est faite que d’escobarderies . Je veux être ce que je suis, droite, solaire et créative.
Les fournitures scolaires sont prêtes, quelques derniers préparatifs aujourd’hui pour parfaire le début d’un nouveau cycle.
Les Aigu’illes en Luberon sont relancées pour 2017. Tout doucement j’avance ….
et Mousse qui me fait confiance d’une manière absolu … il a bien pris 100 grammes depuis la semaine dernière, il se remplume, il joue et ronronne, oubliant les malheurs de son début de vie.
et sereinement la vie continue dans une espace temps qui n’appartient qu’à moi, merci de m’y rendre visite de temps en temps.
C’est la fin des vacances
Il fait lourd, il fait orageux, à un point que c’est cette chaleur moite qui rêveille .. on se croirait dans un autre pays.
Le pire c’est qu’il ne pleuvra pas
Ca sent la rentrée, la nostalgie de l’été me guette …
Le Luberon et la Sainte Victoire se drapent de brumes denses …
Les citrouilles et potirons annoncent le départ d’une nouvelle saison …
La sécheresse est là, nos fontaines se taisent, les ordres sont tombés depuis le 15 août, afin que les touristes puissent se baigner dans l’étang …
C’est le moment de ramasser les potimarons
Il fait si chaud que les sangliers sont descendus dans la plaine, il n’est pas rare d’en croiser la nuit, où de les entendre au creux des étoiles. Ils ne savent pas où boire.
J’écoute dans le lointain, les horloges des villages se répondrent, elles sonnent les huit coups du début de matinée, elles sonnent la fin de la liberté.
Je n’aime pas la rentrée, je n’aime pas les derniers jours du mois d’août, ce moment où petite fille je savais ma liberté perdue pour 9 mois, où il fallait que je mette des chaussures et m’asseoir 8h00 par jour sur un banc de classe à écouter la litanie des cours qui ne m’intéressaient pas … j’aurai préféré m’asseoir sur cette chaise qui se meurt au pied d’un arbre à écouter le coassement des corbeaux et le jacassement des pies.
en regardant les escargots jouer les équilibristes, je crois que j’ai le cafard.
et puis j’ai réalisé que je n’allais plus en classe, alors je me suis assise dans le fauteuil tout cassé et j’ai écouté les corneilles.
PS / 9h10, le soleil a percé la brume ….. je vais peindre mes chaises …. c’est quoi cette nature qui joue avec mon moral … Il fait toujours aussi chaud ;-)
Vide grenier, la vache !!!!
Le vide grenier de l’étang de la Bonde, des centaines d’exposants et 40 ° C à l’ombre, je me meurs,
et je fouine, l’homme est récalcitrant à chacun de mes coups de coeur …
« toi et tes goûts de c….. » je frôle le divorce pour un service de table année 60.
L’eau manque terriblement, je n’ai jamais vu la Bonde aussi asséchée …. la plage est immense …. les enfants courent après l’eau …
Il va vraiment falloir qu’il pleuve ….
Quelques granny esseulés s’étirent en plein midi ….
Certains touristes qui ne sont pas encore sur la route du retour, posent la question fondamentale de l’été, avec un accent à faire taire les cigales
« Qu’est ce vous appelez réellement des verres à Pastis ? »
Je flâne en plein soleil, il fait tellement chaud, que je n’ai même pas envie d’allumer une cigarette c’est dire ….
Et par terre entre un bidet, une batterie de voiture et des dames jeanne elle est là …. elle m’attend, elle m’observe ….. je fais un bond de 47 ans en arrière … je la prends dans mes bras, je la serre contre moi …. La vendeuse me dit un prix astronomique …. vous savez c’est très très vieux …. je la regarde …. vieux, vous êtes en train de dire que je suis une antiquité, Madame ? Je marchande, je séduis, je remarchande, j’en tire un prix normal enfin presque …. je la veux. Elle en a fait des kilomètres en voiture, elle a été bercée, dorlotée, habillée même, trimballée dans un couffin de poupée. Un film super 8, craquèle dans ma mémoire, et je vois une petite fille aux anglaises brunes, aux yeux d’un bleu comme personne ne peux l’imaginer, celle qu’on appelait le petit Renoir … je la vois son couffin dans les bras, le berçant de mille attentions, c’est ma soeur qui n’a jamais fait un pas sans elle pendant des années ….. ma soeur et sa vache …
Je vous la présente ….
j’ai 3 ans et demi
J’ai 3 ans et demi, je viens d’être opérée des amygdales, je crois, je suis à l’hôpital …
Maman me ramène une petite commode verte, avec à l’intérieur des vêtements pour ma poupée mannequin, c’était la fin des années 60 … ce matin j’ai regardé dans le soleil levant ma commode, usée, fatiguée mais toujours là, depuis d’autres sont venues lui tenir compagnie, au départ boite à couture, elles sont devenues, boite à tout et surtout à petits riens.
et puis j’ai eu de la visite de mon petit rien de la semaine, c’est l’heure du biberon, la tétine du biberon est encore trop dure pour lui, alors c’est une vieille pipette compte gouttes de médicaments qui fait l’affaire ….
Il est si petit …. mon sauvé des poubelles ….
Il est encore tout sale …. mais chaque chose en son temps, d’abord l’adaptation.
Minuscule vie …. il a repris du poid, ses yeux sont moins exorbités par la déshydratation, d’après ses dents, il n’a pas plus de trois semaines ou tout juste.
Il s’appelle Mousse, un nom qui peut se comprendre de maintes façons,
que se soit dans le domaine du tricot, de la couture, de la cuisine, des jardins et aussi des marins ….
Bonne journée à vous.