La boite à couture n’est pas un club de patchwork, ce n’est pas une association, c’est tout simplement un endroit où les dames peuvent se retrouver autour d’un café. Un club privé, c’est ouvert à tous, sans cotisation, une bulle dans l’espace temps, les membres sont invités, aucune obligation de travail, aucune obligation financière. Seule contrepartie, faire des permanences pendant Aigu’illes en Luberon, si on en a envie bien évidemment.
Qui tricote, qui brode, qui commence une couverture de bébé, qui a de nombreux projets, chacune partage ses connaissances, aucun cours n’est payant, les intervenantes interviennent parce qu’elles ont envie de le faire. L’année dernière une dame s’est imposée comme animatrice de patchwork, personne ne lui a rien dit. Les dames ont subi, ont travaillé pour lui faire plaisir, couverture d’étude, appliqué. Personne ne lui avait rien demandé, et la dégringolade a commencé, achat de tissu onéreux, de matériel impensable, descente chez les marchands de tissus. Tout ce que je refuse au sein de la boite à couture. Le patchwork c’est de la récup, un règle une paire de ciseau, une bobine de fil et une aiguille suffisent. Personne n’a les mêmes moyens, un budget loisirs peut fortement gréver une petite retraite.
Et …. la semaine dernière et durant presque une année, juste après qu’une autre ait tout pillé pour monter une association de « vraies artistes » a deux kilomètres de la boite à couture, elle a commencé à quémander la reconnaissance, quelle reconnaissance? Celle d’un hypothétique présidence? Téléphonant deci delà, cancanant, montant les gens les uns contre les autres. Prenant une telle ou une telle comme tête de turc, chaque semaine une dame différente » Juliette lui prend tout son tissu, et n’en achète jamais », « Enerstine veut sortir avec le frère de mon amie, mais il a 70 ans, elle est intéressée c’est sûr », « Honorine a volé des carrés de tissus blancs », « Tu as vu, elle ne fait absolument rien chez elle, son mari fait tout » « Tu as vu son mari, il gagne bien sa vie, cette dame là, il ne faut pas la contrarier, son mari a une situation importante, si tu voyais sa maisonnnnnn…. «
» Je répondais inlassablement, ce n’est pas mon problème, mais non, on ne vole pas ton tissu, tu l’as posé sur la table pour que tout le monde se serve en disant servez vous ! Mais ce n’est pas ton problème, non ça ne m’intéresse pas, honnêtement, je m’en moque …de la vie privée des autres »
Elle voulait mettre en place une structure où son égo serait valorisé à sa juste mesure. Elle est partie entraînant dans son sillage, les personnes qu’elle égratignait le plus …. Avec le recul, c’est hilarant.
Je suis heureuse et soulagée, la boite à couture continue à fonctionner avec son but premier, partage, échange et amitié.
Et non nous ne sommes pas mortes, et pour longtemps encore.
Pour celles qui veulent devenir des artistes reconnues, aimés et idolatrées, prière d’aller sonner la porte à coté.
Et puis après l’atelier de Saint Martin, dans quelques temps pourquoi pas l’atelier d’Abu Dhabi avec la même philosophie ?
« La marque constante de la sagesse est de voir le miraculeux dans le banal »
Raph. W . Emerson
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