Le temps chaud d’une année est effacé par la pluie d’un seul jour
Proverbe Malais.
De retour chez moi, Paris est si loin, je suis aussi vaseuse que la mare aux grenouilles et aussi souple qu’un robot. Le soleil pointe son bout de nez, après un nuit et une soirée terribles d’orages et de tempêtes dont seule la Provence peut prétendre en connaître … les derniers 70 kilomètres dans la nuit et sur les petits chemin furent dignes d’un roman d’épouvante, filoches de brume, pluies battantes, routes invisibles … enfin la maison …
Ce matin les trombes d’eau de la nuit sont oubliées, les dernières roses sèchent leurs robes froissées… je file chercher des cigarettes …. le bar tabac du village est serein, calme et tranquille. César prends son café, une fleur à son chapeau, chaque jour de l’année, César a un nouvelle fleur à son chapeau, une fleur de son jardin, été comme hiver. Il a sorti son chapeau d’automne. J’aime surtout la période du mimosa, là c’est une Célosie qu’il abhorre fièrement. Je m’approche de lui, pour lui serrer la main, il boit son café et lit le journal comme chaque jour, chaque jour, il prend sa voiture et vient dans son café. Je le regarde, lui demande un peu fort comment il va …. il est un peu sourd César. Il me répond dans son accent inimitable qui fleure les montagnes italiennes, « Je vais très bien, si on se plaint, on ne vit pas longtemps » …. Je souris, lui dit, vous êtes mon modèle César. … Je suis rentrée chez moi, chacun de mes muscles me faisant souffrir, après les 1600 km avalés en trois jours. J’ai pris un Efferalgan, un café, j’ai serré les dents, et puis j’ai allumé une cigarette, et j’ai souri seule dans le jardin et j’ai pensé à César …. il a 92 ans.
Après un nuit sublime, celle de la Broderie, dont vous retrouverez le reportage sur le blog « presque » officiel de la Bastidane, sur le chemin du retour, durant les très longs kilomètres qui séparent le Luberon de la Capitale, halte sur l’autoroute pour un café indispensable et prendre le temps de regarder les oiseaux …
La petite courette où je suis allée fumer ma cigarette après le petit déjeuner …. j’aime ces petits coins de nature au coeur de la ville.
Faut avouer des monstres genres mygales ….
Je viens d’y retourner, elles ont disparues, peut être le monsieur qui a nettoyé la cour … mais j’avoue que demain matin, quand le jour n’est pas encore levé, j’éviterai le secteur :-)
Prête à aller m’installer, j’attends mon chauffeur, pour que mes Improbables arrivent dans le Sentier.
Les couleurs m’ont appelée du fond de l’entrepot, elles se sont faîtes adopter comme un songe délicat, couleurs de pétales séchées et de rêves de brume matinales … j’ai envie de quoi je n’en sais rien, je m’interroge, juste les marier peut être en des noces improbables, celui d’un coquillage et d’une rose, celui de l’agneau et des fleurs. Elles sont là sans marque ni titre de noblesse, elles sont pelotes de douceur, irréelles et tendre dans mon univers parallèle. Vais je tricoter ? Vais je tisser ? Vais je crocheter ou broder ? Pour l’instant ensemble, elles font connaissance, espérant un avenir dans lequel elles seront unies en un seul et même fil.