6h00

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Le ciel prend un couleur étrange, entre le noir et le bleu, la lune a de la peine à se coucher, et se drape d’un étrange voile de brume ….

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d’un côté la Sainte Victoire émerge de l’obscurité …

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la pluie sera bienvenue …

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le Luberon lui aussi prend un air automnal

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et je vagabonde sur ma route, à la recherche d’un petit rien, qui me donnera l’espoir d’un monde moins menaçant.

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les roses trémières se sont éteintes, ça sent déjà la fin de l’été …  Je vais nettoyer ma maison comme si je voulais me débarrasser de toutes les horreurs humaines, de la plus infime bassesse des hommes jusqu’à la pire.

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L’escargot qui voulait visiter le monde

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Il fait lourd, très lourd de cette chaleur moite des jours d’orage, on attend la pluie comme une bénédiction,

les agriculteurs s’activent dans les champs pour éviter un désastre, le tonnerre gronde au loin.

On attend dans la pénombre des maisons, je n’ai pas envie d’éclairer la lumière à 8h00 du matin.

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Les escargots se promène le long du mini bassin … celui ci rêve d’aventure.

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Couronné d’une fleur de chicorée, il explore ….DSC_0558 DSC_0564

Au risque de se noyer, le monde est vaste pour un escargot …

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les limaçons sont moins téméraires, ils attendent le moment opportun.

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Ils attendent la pluie, comme moi, comme la terre ….

Peut être vais je créer aujourd’hui, je ne sais pas, je lis les témoignages de l’attentat du 14 juillet qui passent dans mon reader, j’ai lu le combat d’un dame qui pour sauver son enfant, s’est précipitée sous le camion avec elle en protégeant sa  fille avec son doudou dans Nice Matin, et chaque fois que je lis un témoignage, ce témoignage … un énorme colère me vient, un doudou contre le terrorisme, un doudou en rempart de la folie des hommes.  Je suis en colère contre ceux qui continuent à faire comme si rien n’était.  Ceux qui s’insurgent pour leur petite personne, ceux qui jouent les outragés.  Ca me choque et je le dis.

Pas vraiment envie d’aller ailleurs ….

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Quand je vais au cinéma, ou quand j’ai rendez vous chez le médecin, je m’y rends.

Je suis casanière, je sais, je me suis créé un monde bien à moi, peut être pour avoir trop bougé avant, ou parce que j’ai vu l’humanité telle qu’elle était dans son atroce vérité.

Dans le méandre des égos, où j’ai failli me perdre quelquefois, j’ai retrouvé mon chemin, et il me mène ici.

Chez moi ça ressemble aux vacances toute l’année …. quand je viens y traîner mes guêtres parce que j’ai quelque chose à y faire, je ne me lasse pas d’y repérer les petits coins qui me font rêver …

un chat s’endort au creux d’une porte, des légumes vous appellent à les arroser, une terrasse vous invite à la méditation, un fontaine y sèche les chagrins futiles,  on y plonge nos mains pour en retirer la poussière de la vie.

On est loin du monde réel quand on est ici, toute semble s’être figé sous le chant des cigales et le soleil de midi. On est loin de la compétition et de la performance, on s’en moque un peu d’ailleurs quand ce n’est pas totalement.

Des touristes déjeunent sous les platanes près du bassin, on les regarde, on les écoute, ils semblent si loin de nos préoccupations quotidiennes, deux cultures qui cohabitent sans vraiment se comprendre.

Et je savoure chaque seconde, chaque instant de liberté parce que quoiqu’il arrive je sais que c’est ici, que je retrouve les valeurs qui m’ont été inculquées, des valeurs que je ne pourrais jamais renier.

« Le comble de l’honnêteté consiste à dire la vérité, même quand on sait ce qu’il nous en coûtera » à dit Dave Wiembaum et c’est si bien ainsi, savoir le prix que ça m’a coûté, car c’est sous cette lumière
que me sont revenus à la mémoire,  ces mots qui ont bercé mon enfance,  tant de fois martelés par le rire de  mon père.

Mon ambition s’arrête où commence mon idéal.

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Les habitudes

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On raconte que si on plonge une grenouille dans une casserole d’eau bouillante, elle saute, s’échappe et survit ….

en revanche si on la plonge dans une casserole d’eau froide

et que l’on pose la casserole sur le feu,

la grenouille tout doucement s’adaptera à la chaleur,

ne cherchant pas à fuir et finira cuite sans bouger …. et on peut ainsi faire cuire de nombreuses grenouilles.

A méditer ….. si nous ne sommes pas déjà al dente ….

cuisson al dente : Expression italienne utilisée pour désigner le degré de cuisson des pâtes ou des légumes verts, qui restent croquants sous la dent

 

 

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Les grenouilles ont grandi dans le Papyrus…..

Dérisoire et pourtant ….

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Il s’incruste pour devenir un chat d’atelier …. me montrant le chemin du travail … brodeuse n’est pas mon métier, il est juste ma bulle de rêve, et je n’ai pas envie de rêver.

Je ne suis ni commerçante, ni une vendeuse de rêve, je les partage avec vous, seulement quand j’en ai envie.

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Puis il s’échappe au jardin pour une petite ballade ….

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J’ai crée un jet d’eau dans mon mini bassin, les grenouilles grossissent et ont doublé de volume, elles ne sortent que le soir … j’ai lu ce matin dans la presse,

que le droit à l’eau potable allait devenir un droit de l’homme, il était temps peut être …. 15 ans pour un droit fondamental.

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L’herbe est brulée par la chaleur, la lumière est incroyable, comme si le soleil avait changé …. comme s’il voulait nous écraser.

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Et le bruit de l’eau s’immisce dans ma tête …. le bruit de la vie ….

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Les rosiers peinent de plus en plus à fleurir, asséchés de lumière.

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Le ciel a la couleur de la Provence, il n’ose même pas le deuil …. il ne sait plus quoi faire.

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les objets rouillées et récupérés attendent mon coup de peinture ….

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Le félin court dans la savane … la terre est presque calcinée.

Et, je pense à cette enfant sous sa couverture morte de la folie des hommes, son doudou à la main,  et je me dis que le jour où cette photo a fait le tour du monde, le jour où hébété de douleur personne n’a pu en détourner les yeux,

 Cette photo qui dérange, cette photo si douloureuse, comment le photographe a-t-il fait la photo ? Elle me fera toujours moins mal que l’indifférence et la stupidité des marchands du temple qui continue leur commerce au coeur d’un deuil national.

Je crois avoir la réponse, au travers de l’objectif, nos sentiments disparaissent, on déshumanise l’instant et c’est notre oeil qui prend la place, cet oeil qui veut témoigner, qui veut montrer …. et qui veut surtout que personne n’oublie.

Je n’oublie jamais rien.

 

 

 

Vous mes filles.

Classé dans : 365 petits riens | 18

Je te regarde affalée sur le canapé, à regarder les séries que tu affectionnes tant, ta soeur dort encore, ce sont les vacances, je voulais juste te dire, à toi ma fille, à vous mes filles.

Ne te marie pas trop jeune, avoir un mari et des enfants n’est pas une fin en soi, dans la vie d’une femme, même si avoir des enfants est merveilleux, ce n’est pas le but premier de ta vie et ce n’est pas obligatoire.  Vis d’abord cette dernière à fond, prends des amants, amuse-toi,  cultive-toi, réussis tes études, réussis ta carrière, tu t’éclateras plus au travail qu’en faisant le ménage et en attendant le retour de ton mari. Un jour, comme je l’ai su à mon tour,  tu sauras que c’est le moment de le faire et d’être mère, ou peut être jamais.

Prends le temps de lire des romans toute une nuit si tu le veux, de rêver et de flemmarder, prends le temps de passer une journée entière dans la salle de bain, parce que tu as envie d’être belle et que tu le fais pour toi. Prends le temps de vivre les minutes, les heures et les jours. Prends le temps d’écrire et de dessiner, prends le temps de créer. Laisse moi les tâches matérielles répétitives et rébarbatives, tu auras tout le temps d’en découvrir les joies plus tard.

Lorsque tu auras dépassé le cap de ton adolescence, celui où tu me dis je t’aime toutes les cinq minutes, et où ton seul héros est ton père et que tu fais tout pour ne pas le décevoir,  ne te jette pas tout de suite sous le joug d’un autre homme, et tout faire pour lui plaire, ne te laisse jamais dominer par qui que se soit. Laisse le temps au temps, et vis tes plus belles années comme tu l’entends.

Sois la maitresse de ton destin.

Fait tout pour avoir des responsabilités dans ton travail, choisis un travail que tu aimes, ne le quitte jamais pour un homme, voyage, visite le monde, fait que tu aies plus de souvenirs que de regrets, ce sont les conseils que ton grand père m’a donnés quand j’avais ton âge, je te les donne aujourd’hui. Ne sois jamais dépendante de quelqu’un. Ton grand père et ta grand mère ont été de grands émancipateurs à une époque où ce n’était pas vraiment très bien vu, eux qui avant de nous émanciper, nous leurs enfants, nous ont instruits afin que nous puissions voler de nos propres ailes et nous ont donné les moyens de nos libertés.

Vivre seule, c’est être libre de ses choix, de tous ses choix, c’est prendre un sac à dos et partir où tu veux, c’est choisir tes vêtements, tes amis,  de dépenser ton argent comme tu veux, et d’être celle que tu veux être. N’écoute jamais les autres, n’entre pas dans le moule. Ne fais jamais partie d’un clan.

Sois comme le marin, en escale, sans lien et sans attache et qui revient toujours à son port d’attache, nous serons toujours là ton père et moi pour ça, pour t’accueillir.

Donne toi les moyens de vivre comme tu l’entends. N’accepte jamais des chaînes par amitié ou par habitude. Ne subis rien.  Sois une guerrière, ne te laisse jamais dominer, même par amour ni par un homme ni par un dieu. N’acceptes jamais l’inacceptable, ne sois jamais préposée au repos du guerrier, sois une femme libre ma fille, comme les femmes de ta famille l’ont été avant toi.

Soyez toutes deux des filles toujours debout et fières et j’aurai réussi, mon destin de mère. Soyez heureuse comme je le suis.

Le monde est à vos pieds mes filles, il vous attend.

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Cadeau de la vie

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Comme dit Sophie, lorsque quelque chose de magique lui arrive.

Un proverbe mauritanien dit

« Il faut avoir le cou aussi long que la girafe, afin que la parole puisse prendre son temps avant de jaillir ».

C’est chez Sophie que j’ai rencontré Ahmed, conteur mauritanien. Ahmed est un géant, un géant Maure, la parole prend son temps pour jaillir,  un géant au sens propre comme au sens figuré du haut de ses deux mètres, il vient à vous le coeur dans la main, entouré de rires et de mots magiques.  Il raconte la sagesse mauritanienne. Secoué, bousculé comme nous tous de tant d’horreurs dans le monde et dans nos pays, il écoute les anciens, et la tradition orale se perpétue. Son islam est celui que j’ai connu quand je vivais ailleurs, sa religion est un monde de paix.

Et de contes en contes,  de poèmes en proverbes, j’ai voyagé en Mauritanie, ce pays deux fois comme la France avec moins de 4 millions d’habitants, un pays où le Sahara est le désert du Petit Prince, un pays où l’eau est le bien le plus précieux.  J’ai croisé une jeune fille amoureuse, un roi à qui on avait tué son coq par envie et jalousie, des souris qui voulaient se débarrasser des chats, le plus grand couturier du monde et un chat qui avait élevé une cigogne. Des contes qui font grandir des proverbes qui confortent et réconfortent.

Une soirée que j’ai finie bien tard, bien après sa fin officielle,  à l’heure où le soleil se lève presque, assise par terre, buvant du thé à la menthe, et écoutant les histoires de Ahmed, comme si j’étais dans le désert sous la khaima, j’ai fermé les yeux, j’ai puisé l’eau au creux des montagnes, et j’ai prié le ciel pour que la pluie arrive, moi la sans dieu, une soirée que j’aimerai que tous ceux qui prônent la tolérance mais ne l’appliquent pas puissent un jour découvrir. Et j’ai fermé les yeux dans ma méharée immobile.

Merci Ahmed, merci Sophie, pour ce moment de bonheur absolue, pour cet instant de complicité et d’amitié,  pour cette bulle de tolérance et d’espérance, merci de votre invitation.

Je vais me faire un thé rouge d’Abyssinie :-)

 

« Bâtissez de vos rêves une retraite dans le désert, avant de bâtir une maison dans l’enceinte de la ville. »

Je retournerai dans le désert.

 

 

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Hier j’ai croisé des charognards …

Classé dans : 365 petits riens | 3

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En fait d’imperfections, nous sommes des aigles pour voir celles d’autrui et des taupes pour voir les nôtres ….

Saint François de Sales

Bonne journée à tous, malgré l’horreur du monde, ici, ça va être broderie et certainement un rapace déchiquetant un cadavre.

Car même si souvent la broderie est poésie,  elle peut être aussi autre chose, l’inspiration  née de tout .