Fruit de la vigne et du travail des hommes

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Les jours se suivent monotones, rien à raconter, si ce n’est ces images que je range dans ma tête comme autant de lumière dorée, la vie est calme ici, ou peut le paraître, sous une certaine douceur, le tumulte, dans les champs et dans les familles.

Attention Vendanges,
elles ont déjà commencé. 
Sur les routes, tracteurs et  tombereaux ont pris la place des voitures chics des touristes.
La Provence redevient elle même, et rendue à ses habitants.
J’apprends à aimer l’automne. Que je n’aimais à cause d’une seule chose, l’école ;-),  cette école qui m’empêchait de courir les champs et de grappiller, qui m’obligeait à retourner dans la grande ville.

Aujourd’hui il n’y a pas d’école, il n’y a plus d’école, mais il y a tant et tant de choses qui entravent les libertés.

Les vacances se prolongent, par la force des choses. Encore quelques jours et les grattes ciels seront à mes pieds, le désert à portée de mains, et la vie douce au pays de l’éternel été.














LES VENDANGES

(fragment) de Victor de LAPRADE (1860)

Hier on cueillait à l’arbre une dernière pêche,
Et ce matin, voici, dans l’aube épaisse et fraîche,
L’automne qui blanchit sur les coteaux voisins.
Un fin givre a ridé la pourpre des raisins.
Là-bas, voyez·vous poindre, au bout de la montée,
Les ceps aux feuilles d’or, dans la brume argentée ?
L’horizon s’éclaircit en de vagues rougeurs,
Et le soleil levant conduit les vendangeurs.
Avec des cris joyeux, ils entrent dans la vigne ;
Chacun, dans le sillon que le maître désigne,
Serpe en main, sous le cep a posé son panier.
Honte à qui reste en route et finit le dernier !
Les rires, les clameurs stimulent sa paresse !
Aussi, comme chacun dans sa gaîté se presse !
Presque au milieu du champ, déjà brille, là-bas,
Plus d’un rouge corsage entre les échalas ;
Voici qu’un lièvre part, on a vu ses oreilles ;
La grive au cri perçant fuit et rase les treilles.
Malgré les rires fous, les chants à pleine voix,
Tout panier est déjà vidé plus d’une fois,
Et bien des chars ployant sous l’heureuse vendange,
Escortés des enfants, sont partis pour la grange.
Au pas lent des taureaux les voilà revenus,
Rapportant tout l’essaim des marmots aux pieds nus.
On descend, et la troupe à grand bruit s’éparpille,
Va des chars aux paniers, revient, saute et grappille,
Prés des ceps oubliés se livre des combats.
Qu’il est doux de les voir, si vifs dans leurs ébats,
Préludant par des pleurs à de folles risées,
Tout empourprés du jus des grappes écrasées !

4 Responses

  1. LN

    Toujours ce petit je ne sais quoi comme une musique harmonieuse.Merci de nous faire partager vos parcelles de vie ….

  2. Madeleine

    Quel texte magnifique ! Tu ne peux pas imaginer le bien que me font tes photos, ces petits bouts, ces petits riens de Provence…

  3. Simone

    Nathalie, merci pour les photos et le texte poétique qui m’a permis de découvrir pourquoi les lycées de Montbrison et des alentours portaient le nom de l’auteur: il est natif de Montbrison cet académicien.
    Bisous
    Mamie Simone

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