Je vous aime

Classé dans : 365 petits riens | 11

Vous avez peut être remarqué que les petits riens se font rares déjà trois jours que je n’ai pas pris de photo … je n’y arrive pas.  Je n’y arrive pas parce que n’importe quelle photo que je prendrais ne représentera en rien ce que je ressens, ce vide immense … je vais quitter ce pays que j’aime tant, ce pays qui est devenu pour moi une seconde patrie, ce pays où je me sens bien, ce pays où je laisse un peu de mon âme.

Ils vont tous tant me manquer, ces gens dont je ne connais même pas le nom. Les dames du salon de coiffure, qui m’ont dit « you missing me, Madam » moi aussi, « you missing me » nos fous rires dans un anglais approximatif, nos rires sur la polygamie, quand vous me disiez qu’une femme des Philippines lorsqu’un homme en prend une deuxième est capable de tuer la première et son mari, nos délires sur le prix des robes haute couture dans les revues du salon. Nous nous ressemblions tant malgré nos différences de culture. Le monsieur népalais qui me parlait des montagnes de la neige et de la pauvreté de son pays, que j’ai croisé hier soir, en allant chercher mon dernier sharmawa et mon dernier jus d’avocat. Il a pris un thé, je n’ai pas osé lui dire qu’il me manquerait. Tout comme le monsieur indien qui transportait mon caddies du supermarché à la maison, et qui m’a donné une roupie et un billet philippin pour que ça me porte bonheur et que je me souvienne de lui. Le mercier lors des mes dernières emplettes qui m’a offert de tous petits boutons amovibles en me disant vous ne pourrez pas nous oublier. Le marchand de montres dans son échoppe moyenâgeuse qui m’a fait un grand coucou, tout comme les messieurs de la buanderie.

Le vieux monsieur Pakistanais, qui m’expliquait comme dire ciseaux, aiguilles, tissu et fil en pachtoun, avec son sourire édenté, sa grande barbe sa tenue traditionnelle et son chapeau rond de laine été comme hiver. Son apprenti tout jeune avec le même grand sourire, posant à la postérité pour qu’il puisse envoyer des photos à sa famille …

Le monsieur Bengali d’un autre magasin qui me laissait ne pas payer … et me disant vous me payerez plus tard.

Le monsieur qui vendait des oiseaux mécaniques, mort il y quelques mois, et que personne n’a encore remplacé dans son échoppe.

Les dames du Mac Doc, si grandes derrière leur comptoir, et si minuscules dans la rue, que je mettais un temps d’arrêt avant de les reconnaître …

Les messieurs du Gift Village, mon mille merdiers attitré, impossible de faire croire à mon mari que j’y allais pour la première fois ..  ;-) « Hi Madame, your Kid are not hère …. » non mes Kids ne sont pas là.

Les watchmen toujours là toujours disponibles, avec qui j’ai appris la vie si difficile en Inde, au Pakistan au Banglasdesh … et qui ont chacun une religion différente.

Les dames si élégantes dans leur abaya, sous laquelle brille des arc en ciels, les hommes si dignes, fiers et beaux  tout de blanc immaculé, un pays où la vulgarité n’a pas droit de cité, du petits au plus grands, les peuples ont cette magnificence des hommes fiers de travailler, fier d’honorer en une fête immense leur fondateur.

Et l’odeur de l’encens, de la poussière, de l’humidité … l’odeur du sable et de la mer. Celle du maïs chaud dans les supermarchés, la vision du cimetière des dhows … et tout ce qui fait l’histoire du Moyen Orient.

Je pleure … je pleure sur mon clavier … et je ne peux dire qu’une seule chose je vous aime le pays des 7 royaumes, je vous aime peuple des Emirats.

Et dites à mes amies que je reviens ….. et aux autres aussi ;-)

Et pour vous je vous ouvre aujourd’hui, les petits blogs qui m’ont suivi ces trois dernières années

Les 365 petits riens 2011

et les Zaventures de MamZelle ZaZa aux Zémirats, princesse des petits riens

11 Responses

  1. C la broudairis

    Que de merveilleux souvenirs pour toi, pour ta famille… mais aussi pour nous car durant trois années, tu as pratiquement tout partagé avec nous, nous qui avons l’honneur d’être de tes amis… Comme je comprends à quel point tu dois avoir le coeur serré… Mais qui sait, sans doute auras-tu l’occasion de revenir, de revoir toutes ces personnes si simples, toujours souriantes, aimables, accueillantes et pour qui la vie n’est pas un long fleuve tranquille… Bon retour dans le Luberon, bèn-vengudo entre nautre. Te poutouneje bèn amistadousamen.

  2. cauquillette

    moi aussi je pleure de te voir triste mais dit toi que tu as eu la chance de les connaitre tous ces gens …….une grande chance ….. ;-) bon retour au pays des cigales …….

  3. Chticaillou

    Mon coeur se serre de vous lire si triste. Comme c’est étrange : en regardant encore une fois ces merveilleuses photos que vous nous offrez à voir j’ai senti d’un seul coup une odeur d’encens alors qu’il n’y en a pas chez moi. La magie de vos photos. Il faut partir avec l’espoir (même petit) de revenir un jour. Merci de nous avoir permis à nous, inconnues, de partager votre vie pendant ces courtes années aux Emirats.
    Bon courage pour le retour. Vous allez retrouver votre terre, vos amies.
    Je vous embrasse.

  4. Fabienne

    Une pensée pour consoler…. un PETIT RIEN…

    « Mon dessein n’est pas un très bel édifice
    bien vaste, solide et parfait
    Mais plutôt de sortir en plein air

    Il y a les plantes, l’air et les oiseaux
    Il y a la lumière et ses roseaux
    Il y a l’eau
    Il y a dans l’eau, dans l’air et sur la terre
    Toutes sortes de choses et d’animaux
    Il ne s’agit pas de les nommer, il y en a trop
    Mais chacun sait qu’il y en a tant et plus
    Et que chacun est différent, unique
    On n’a pas vu deux fois le même rayon
    Tomber de la même façon dans la même eau
    De la fontaine

    Chacun est unique et seul

    Moi j’en prends un ici
    J’en prends un là
    Et je les mets ensemble pour qu’ils se tiennent compagnie

    Ça n’est pas la fin de la nuit,
    Ça n’est pas la fin du monde!
    C’est moi.  »

    Saint -Denys GARNEAU
    (1912 – !943)

  5. si loin

    Quelle tristesse à la lecture de ton texte ! Cela me rappelle mon départ du Nigeria où j’avais passé 5 ans. Pays difficile par le climat, le manque de nourriture, les maladies et … les 2 coups d’état. Mais si difficile à quitter car beaucoup de souvenirs, de petits riens qui en ont fait une période inoubliable.
    Tu vas retrouver le Lubéron mais tu passeras de bons moments en revoyant tes photos et tout ce que tu as rapporté en boutons, broderies, tissus, …
    Je t’embrasse et te souhaite bon courage dans ta nouvelle vie.

  6. moulinette

    merci beaucoup et nous aussi on t’aime.. tu vas laisser Zaza ouvert?? car je n’aurai pas le temps de tout voir d’un coup!

  7. Malène

    Ton chagrin m’a amené des larmes, des vraies… Je te remercie pour tout ce ce que tu as partagé avec nous, pour tout ce temps passé à faire ces  » Petits riens » pour lesquels tu as trié tes photos, pour tout ce plaisir que tu nous a donné avec générosité car nous découvrions un pays, des gens, des paysages… Tu as eu la chance inouïe de connaître tout celà.
    Mais le Luberon est si beau aussi! alors j’attends la suite sous d’autres cieux, un peu plus connus.
    Je t’embrasse très fort. Bon retour.

  8. isa

    merci de nous partager tout ça : ton émotion et ton amour de ce pays que j’ai découvert grâce à tes petits riens..
    cette proximité aussi avec les gens…merci

  9. marjolaine

    merci pour tout ,pour la decouverte de ce PAYS
    merci pour le partage merci pour ces emotions
    bon retour quand meme

  10. Ty.Jecyka

    C’est parce qu’on laisse un peu e soi quelque part qu’on y revient forcément un jour, et c’est parce qu’on sème un peu de nous ça et là qu’on se renforce. Les Québécois ont l’habitude de dire: « il n’y a jamais rien pour rien »….il te faut maintenant reconnaître les signes…
    Bon départ, bonne arrivée…car finalement ce n’est pas un retour chez toi, c’est le chemin qui continue et qui passe à nouveau par ton Luberon… :-)

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