(les fidèles reconnaîtront une phrase écrite hier, mais je ne voulais pas l’oublier, je ne voulais pas oublier ces quelques mots qui se répètent chaque matin, et qui se répèteront tant que je serais là, à l’aube en humant l’air de ce Moyen Orient qui m’a ensorcelé .. alors je l’ai recopiée )
Elle avait juste envie de me connaître ….
En revenant de chez le tailleur indien, celui du bébé Dieu, je ne sais pas si vous vous en souvenez, il avait terminé mes chemises, celles dont j’avais envie, avec une perfection digne des plus grands.
Je me suis arrêtée chez le marchand de tissu, j’ai rencontré une dame en abaya, son anglais encore plus précaire que le mien, mais j’ai compris qu’elle était créatrice de robes, elle m’a montré ses fleurs grosses comme des choux qui les ornementent, elle avait envie de partager des idées avec moi …
Elle a offert ses deux dernières fleurs dorées et écrues à mes filles … je lui ai donné le numéro de téléphone de mon mari pour que je puisse aller chez elle et discuter avec elle … pour que son mari appelle … on passe toujours par les maris ici … il faut s’y faire.
Dans l’après midi, son mari a appelé le mien … vente de fleurs ou de robe et rien d’autres, pas de partage, pas de discussion avec une occidentale … jamais, le diable ne s’habille pas en Prada, mais bel et bien en jean et sort tête nue …
Elle était si enthousiaste … Un jour, peut être demain, je ferais ses fleurs et elle s’appelleront du nom de sa ville, de son Emirat Sharjah ..
C’est l’heure de la prière, c’est tout calme dans la nuit, le muezlin a une jolie voix et chante doucement. Les croyants partent vers la mosquée, les autres animent lentement la ville, les lumières éclairent peu à peu l’obscurité, la rue se met à bourdonner…. une journée va naître, une nouvelle journée va naître sur de nouvelles rencontres …. et comme à chaque matin sur un nouveau destin.
mjaix
tu es vraiment ensorcelée, c’est ça le vrai partage, l’échange, les rencontres fortuites mais belles, les échnages d’un instant, le bonheur si simple de partager et l’enthousiasme d’une rencontre.
C la broudairis
Quel dommage pour elle et pour toi de ne pouvoir échanger plus autour du tissu et du fil ! Dommage surtout pour elle car elle devait vraiment en avoir envie… Il te restera ses fleurs pour toujours garder son souvenir dans ta mémoire ;-)
Rosy A.
elles sont à plaindre quelque part, mais elle a fait un pas en avant, le fait de te parler et « d’essayer » de partager.. on ne peut pas changer une certaine culture du jour ou lendemain, dans les années 1960 , les femmes, nous n’avions pas le droit d’avoir un compte perso en banque et ce n’est pas si loin (lol)le compte était ouvert au nom du mari (grrr… ) on se révolte chaque jour, ces dames en abaya feront de même au fil du temps.. enfin espérons , ce n’est pas gagné.
Marie-noelle
Bien triste pour vous deux la fin de cette histoire…Quand les femmes s’éveilleront…espérons qu’elles seront moins co…es que certains hommes !
Chticaillou
Il est dommage que cette rencontre n’ait pas pu se faire mais peut-être plus tard non ? Tu es occidentale mais tu as respectée les règles (passer par les maris). Qui sait l’occasion favorisera peut-être un accord de la part du mari de cette dame.
Vu de nos yeux de françaises il est devenu difficile de songer devoir toujours passer par le mari. Mais il est vrai qu’il n’y a pas si longtemps (une trentaine d’années) il nous fallait encore l’autorisation de nos maris pour de nombreux actes.
La chemise réalisé par le tailleur est superbe, très élégante.
Mys
Commercer mais pas converser. La nature humaine me laisse parfois sans voix…