Le 36ème jour d’après – Treillage et treillis

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Ces treillis je les avais pour installer mon stand de « kratrice rurale » dans les salons, et comme d’ici que les salons reprennent, j’aurai d’autres idées d’installation, je les ai disposé dans le jardin, j’ai juste craqué ce matin, en faisant des courses plus ou moins de première nécessité,  sur les treillis royaux avec la couronne, dans laquelle je déposerai un loupiote solaire quand j’en trouverai une. Le jardin est encore à l’état de désolation, la fée verte s’est installée, la clématite et le rosier grimpant ont apprécié. Il y en a un qui sert de défense à la rhubarbe géante qui n’a de géant que le nom, elle passe sa vie à être minuscule, c’est une rhubarbe géante naine.

J’ai installé les tours de ferraille pour semer des plantes grimpantes, on verra bien, quatre jours avec un ciel quasiment blanc, donne une luminosité très étrange aux choses.  J’ai l’impression d’être dans un rêve ou sur une autre planète.  Demain,  il parait qu’il fera beau. Quelques bonnes nouvelles, le Ronsard et le citronnier vont fleurir, le Yucca arborescent (dont j’avais prise les boutures au cabanon d’Isabelle) également, j’ai hâte de voir les fleurs. Il me reste à trouver mon fameux pot de peinture noire pour le fer, mais je crois que j’ai un peu pas trop envie de peindre. Et peut être, je dis bien peut être que je ferai du sirop de lilas ou de la gelée, ou peut être pas.

Aujourd’hui ce ne sont pas les chats qui m’ont suivi, mais les poules. Je ne savais pas que les poules étaient aussi curieuses, que de questions auxquelles il a fallut que je réponde.

Bonne journée, et n’oubliez pas restez chez vous.

Le 35ème jour d’après – Je suis ton pire cauchemar ont dit Mushu et Maman

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Hier soir j’ai fêté mon anniversaire, parce qu’un anniversaire ça se fête, même durant le Grand Confinement, j’avais averti il y a quinze jours, quand mes filles affolées m’ont dit, on ne peut rien t’offrir,  que je voulais un cadeau fait de leur main par chacun.  Et je crois que j’ai fêté le plus bel anniversaire de ma vie.

Ma mère m’avait fait le plus beau gâteau d’anniversaire du monde ;-) et le meilleur. Ne comptez pas les bougies, on a mis ce qu’on avait. Et puis oui j’ai soufflé mes miasmes dessus …

Mon mari a soudé, et à créé un chouette pour retirer le mauvais oeil dans la maison, une  porta-fortuna comme on dit en Italie. Et puis avec une vielle lampe Singer et des morceaux de machine à coudre, il m’a créé la plus belle lampe de style industriel qui existe sur cette terre.

Victoire continue en cachette le dessin de mon atelier en 3 D et en numérique,  je n’ai pas eu le droit de voir les croquis et les ébauches, il faut que j’attende encore.

Et Pauline du haut de ses presque 16 ans a brodé pour moi Mushu …. (Mushu mon idole, sans lequel Mulan ne peut exister), il vient d’accéder au titre unique de gardien d’atelier. Quand j’ai demandé à Pauline, tu as brodé tout toute seule, elle m’a répondu, oui Dimitri m’a appris, alors le merveilleux brodeur Dimitri Vontzos a participé à notre fête.

Ma tante Magali, m’a envoyé une photo qu’elle avait faite de moi, lorsque j’avais 16 ans, elle était photographe, j’adorais la voir développer ses photos, c’était magique, mais celle là, je ne l’avais jamais vue,

« Je suis ton pire cauchemar » est ma phrase fétiche de mère pas si parfaite que ça, mes filles le savent, lorsque je dis « je suis votre pire cauchemar, je vais vous coller à la culotte jusqu’à ce que vous ….. (ayez réussi votre bac, les partiels,  rangé votre chambre, où compris les math ….) » j’ai honte quelquefois, mais Mushu est là et ça les fait rire, et si elles veulent avoir la paix, elles savent ce qu’il faut faire.

Tout ça pour vous dire que je suis vraiment très heureuse de mes cadeaux, et que c’était une merveilleuse journée, même avec un temps gris pourri, et un monde terrifiant, et qu’il est rare que je le consigne ici,  jamais d’ailleurs, je n’étale jamais mes cadeaux sur les petits riens, mais tout ça,  je voulais vraiment vous les montrer, avec en prime un bouquet de fleurs du jardin, lilas, boutons d’or et pervenches, que demander de plus.

Je vous en prie, prenez soin de vous.

 

 

 




Le 34ème jour d’après – Une goutte d’eau

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Ne cherche pas dans l’océan, ce que tu peux trouver dans une goutte d’eau.

Anne Sophie Salaün.

 

La Provence est dans un cocon douillet, gris et cotonneux. Il bruine, il pleut, un air de Bretagne quelque part, j’en avais envie, elle est venue à moi. La terre soupire d’aise, les graines de fleurs que j’ai plantées, il y a quelques jours germent doucement, elles savent que dans peu de temps, elles seront écrasées par un soleil de plomb.

Aujourd’hui, j’ai vieilli d’un an, et je me dis à chaque fois, que vieillir est un privilège, c’est vrai, j’ai grossi, ma peau n’est plus aussi élastique qu’avant,  mes muscles et mon dos me lâche quelquefois, mes ligaments me trahissent,  je ne vois rien sans mes lunettes, mais je suis vivante, faut il avoir perdu quelqu’un de jeune pour le réaliser vraiment ?  Dans ce monde effrayant dans lequel nous vivons, être vivant est un magnifique cadeau. L’eau est source de vie, c’est dans une goutte d’eau que nos mondes se reflètent pas si déformés que ça. J’ai pour philosophie et depuis toujours, de vivre comme le bourdon qui n’a pour horizon que les fleurs qui lui offrent leur pollen. Je me contente de ma goutte d’eau, l’océan est bien trop grand pour moi.

 

Prenez soin de vous, vieillissez, la vieillesse n’est pas un naufrage, elle est privilège, elle n’est pas donnée à tout le monde.

 

 

 

Le 33ème jour d’après – N’oublie jamais de rêver

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Au départ c’était mon dessin sous l’oeil bienveillant de Rose la Tortue, et puis il est devenu broderie, c’est l’Esprit de la Terre, qui nous protège à tous. J’ai brodé, avec ce que j’avais, de douces soies aux couleurs anciennes, merci à Jeanne de m’avoir offert ces fils.  J’ai brodé des fleurs, un oiseau, une planète. Dehors il pleut, la lumière est grise, le temps est à la rêverie, n’oublie jamais de rêver.

Prenez soin de vous.

Le modèle est sur le blog sérieux de la Bastidane, vous pouvez l’imprimer pour le broder vous même, l’Esprit de la terre vous appartient, je l’ai dessiné pour vous.

Le 32ème jour d’après – Flowers Power

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Hier à l’épicerie de mon village, Julie avait mis en rayon des fleurs comestibles, c’était tellement joli que j’ai craqué, et aujourd’hui je les ai servies à table, en salade et avec des oeufs durs, les oeufs des poules bien sûr. C’est comment dire totalement féérique, les couleurs, la fragilité, la délicatesse. Ce matin, j’ai fait les premiers bouquet de lilas, avec des iris et des soucis, et mon arum.  Je ne sais pas vous, mais les fleurs ça me rend heureuse, c’est un bonheur tout simple,  même la plus infime.

Sinon les péripéties du confinement continuent, on en aura tous à raconter un jour à nos petits enfants. Les pannes d’appareils ménagers, le pivot dentaire qui tombe, enfin de quoi nous faire rire, après.

Il fait gris, le week end s’annonce douceâtre.  Je ne sais pas si je vais être capable de broder, mais est ce bien grave, j’ai tant à lire.

 

Faites très attention à vous, on s’habitue au danger, mais il est toujours présent. Alors faites très attention à vous.

 


Le 31ème jour d’après – Envie de Bretagne.

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Je suis entrée dans l’atelier, il trainait cette carte postale, et les babig koant assis sur un fauteuil, les livres de broderies, les costumes, et la vieille poupée Carli et tout à coup, j’ai ressenti un besoin de Bretagne, d’océan, de bateaux roses.

Je suis provençale, mais mon mari est breton, il est tellement breton, qu’il porte un prénom original pour un homme, quand nous étions aux Emirats, les gens pensaient à la lecture de son nom qu’il était du Royaume Uni. Quelquefois on n’a pas besoin de s’affubler d’un pseudo pour être original. Le prénom de mon mari est bien anglais, oui mais pas lui ;-), et non je ne l’ai pas inventé pour ce blog, son prénom est bien Morgan.  Et mon esprit s’est mis à vagabonder, je suis les pieds nus dans le sable, les mouettes crient, les hortensias s’épanouissent, il y aura t’il des reposoirs à Cancale au 15 août, je n’avais pas trop le moral aujourd’hui. Zombielady s’était invité … j’ai peiné à me faire un café ce matin. Bonne fin de journée à vous.

Prenez soin de vous.



Le 30ème jour – Cohabitation

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Cohabiter, Coexister … de jolis mots pour dire les choses, on vit les uns avec les autres, les espèces avec les espèces, on se complète, on se différencie, dans la non égalité, nous sommes différences. Les  oiseaux vivent avec les chevaux, les insectes avec les plantes, les poules avec les humains, les chats avec les chiens, les chiens avec les chevaux, chat et poissons, les poules avec les tortues,  et c’est ainsi que mon univers évolue. J’aime regarder les bergeronnettes, je peux passer des heures à les regarder évoluer avec les chevaux.

Bonne journée à vous, prenez soin de vous, le buis a également sa plaie, son virus, la pyrale a attaqué et j’essaye de la combattre, impossible de le confiner.


 

Le 29ème jour – les sauvages du bord du chemin

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Elles poussent sans qu’on le leur demande, les sauvages du bord du chemin, elles sont anonymes, silencieuses, bien sûr qu’elles ont un nom, mais nous l’avons tous oublié. Elles sont là rebelles, à faire hurler de rage le maire du village qui passent sa vie à les éliminer. Le maire veut des rebords de route nets, propres au carré du genre Pleasant Ville, elle ne sait pas qu’elle est à la campagne, chut ne lui dîtes pas, elle pourrait être vexée, elle se croit dans une grande ville et je passe ma vie à m’engueuler avec les employés municipaux pour ne pas qu’ils passent avec leur coupe fil au bord de mon jardin. Mes herbes, elles s’en moquent, indisciplinées, têtues,  insoumises, elles repoussent toujours plus fortes, elles n’aiment pas le béton.

Je les aime, mes dissidentes qui poussent sur le talus, elles sont l’âme de la terre. Je leur ai même offert des alliés, en disséminant des graines amies à leur côté.  Je ne les cueille pas, je ne les ramasse pas, sauf si elles m’en donnent la permission, quand elles chuchotent dans le vent, je peux vous soigner, nous sommes de celles qui aident. Elles peuvent tuer aussi, elles sont magiques quelquefois, elles sont les herbes des sorcières.

Laissez vivre les herbes sauvages, il n’y a pas de mauvaises herbes, ce n’est pas moi qui l’ai dit mais Victor Hugo, on ne sait jamais de quoi demain est fait, un jour nous en aurons peut être besoin.

Belle journée à vous, prenez soin de vous, restez chez vous.