Il attend la restauration, qui fera du lui un objet rare certainement, il faut que je l’apporte au Carmel d’Avignon pour que les soeurs, les dernières qui sachent encore travailler la cire, lui redonnent son éclat d’antan. Il traînait sur un marché aux puces, et c’est mon amie Isabelle qui me l’a apporté en cadeau d’anniversaire, victorieuse, heureuse et souriante de son merveilleux cadeau. Une année où j’avais tant besoin de croire. Il est gros comme un vrai bébé. J’ ai pensé à lui toute la journée, je n’étais pas chez moi, je voulais que ce soir, il soit ce qu’il a été toute sa vie de poupon de cire, un Jésus que l’on a aimé le jour de Noël.
Je m’attache aux choses sacrées comme à chaque petit rien de ma vie. Chaque jour, je me demande si je crois, je n’en sais toujours rien. Mais je ne voulais pas qu’il reste aujourd’hui enfermé dans son placard. Ses frères bien plus petits sont à l’abri sous des bulles de verre et nous protègent comme tous les jésus provençaux de cette époque.
Comment a t’on pu commettre tant de méfaits rien qu’en croyant en un tout petit enfant ? Comment a t’on commis autant de belles choses en y croyant aussi ?
Et si aujourd’hui …. les gens arrêtaient d’être haineux, égoïstes, jaloux, envieux, individualistes, orgueilleux, égocentriques, en éternel besoin de reconnaissance et surtout arrivistes … peut être que … Dans ce monde où tout va mal, je crois vraiment que la seule solution est de se serrer les coudes, mais ….