Il y a très longtemps que j’avais envie d’un crèche toute blanche à la manière d’Arterra, les prix m’ont toujours fait reculer … j’avais une nativité en porcelaine pas très jolie, venue de Chine et un peu peinte n’importe comment, de quatre sous, il faut l’admettre, elle était vraiment moche. Alors pour ce week end pluvieux, je m’y suis mise … un peu de peinture pour changer les choses … juste posée au pied de l’arbre de mon père … pas eu le loisir vue la lumière sinistre d’un week end en alerte orange mais sans neige, de préparer une mise en scène , les rois sont peints également … Si j’ai le temps dans la semaine, je ferai une étable en organdi .. une maison un peu plus grande que celles ci, et puis j’irais chercher des branches d’oliviers et de buis, et de jolis globes de verre. Même si le coeur n’est pas trop à la fête, perdre deux êtres en peu de temps, ce n’est jamais très facile (non non je ne parle pas de Johnny) mais de véritables proches, qui eux sont partis en silence, ont souffert en silence, et n’ont pas été idôlatrés, iconisés par les foules même s’ils ont passé leur vie à prendre soin des autres et puis je pense à tout et à tous, aux désastres humanitaires, aux guerres, aux massacres, à ces jeunes soldats qui risquent leur peau loin de leur famille, tout ce qui ne fait pas se lever les foules et je me dis que fêter l’avènement d’un petit enfant qui aurait pu changer les choses pourquoi pas .. j’irai peut être à la messe à Noël qui sait, juste pour essayer de comprendre, moi la mécréante à l’humour noir.
Je vois la misère chaque jour, je lis le désespoir dans le regard des gens, leur quotidien n’est ni musique, ni paillettes, ni alcool, ni drogue, ils ne peuvent flamber leur argent et leur vie, juste survivre .. je ne m’apparente à personne … et c’est bien. Je relirai d’Ormesson … et bien d’autres, je vous laisse, je pars travailler, bon début de semaine à vous, il pleut enfin sur la Provence, peut être que l’herbe repoussera sur les champs desséchés.
« La mort ne doit en aucune façon redresser l’image
que nous avons d’un homme. »
Thomas Bernhard
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