La queue du Mistral pousse doucement les derniers nuages, le soleil se lève à peine, promesse d’un jour nouveau, promesses de beautés infimes.
Je vagabonde au réveil au bout de mon chemin …
Bientôt les vendanges, le temps passe trop vite …
les ronces se forment petit à petit, espoir de confitures d’automne … tout va trop vite cette année …
Je respire la douceur … je suis seule …
ou presque, car il m’accompagne dans ma rêverie …
les graminées plient sous un souffle léger …
la lumière de Provence est mon royaume …
Princesse des petits riens, je capte l’instant sans apprêt, sans mise en scène, juste le monde qui m’entoure, le vrai, l’unique pas celui des magazines ni des catalogues de ventes, ni d’un faux style rustique provençal, shabbychiqué à la parisienne, qui n’évolue pas depuis des années, juste l’authenticité de ma vie, qui me permet entre réunions très importantes, vie quotidienne, enfants et animaux de rester unique et moi même.
Je ne sais pas ce qu’est d’être en représentation, de vouloir à tout prix vendre mes produits … je ne vends rien, parce que ce que je possède ne s’achète pas, je n’ai pas besoin pour vivre de courir après la reconnaissance des humains, j’ai tant bougé, tant voyagé que enfin … marcher pieds nus dans ma terre, avoir les pieds abimés par le cailloux, les ronces et les échardes est ma vie, les pieds salis par la poussière. L’odeur du foin et des chevaux, des fleurs séchées, du matin et des graminées ne sera jamais comparable à l’odeur d’un parfum de haute couture, ni à celui de l’encens du Moyen Orient, j’ai fait mon choix.
Le bleu du ciel se propage dans mes mots, sa pureté m’envahit,… l’aube éclaire les maisons … les oiseaux se racontent leurs rêves …
La douceur de l’instant n’a d’égale que son authenticité ….
Fait, dans le Luberon ce jour à 6h32 à Belle Etoile.