Ici les moindres végétations sont protégées
Un peu de sable et d’eau, et le désert devient un jardin
J’apprends à chaque instant la valeur de la vie
Chacun y plante ses herbes ou légumes pour ces besoins quotidiens, des potagers au milieu de la ville pour manger.
Un travailleur ici gagne 700 dirhams par jour, l’équivalent ici de 140 euros
Mais doit on faire le change ? Il gagne 3 fois plus que dans son pays ?
Le pays n’est pas à l’abri de la crise, la vie augmente tous les jours, les cigarettes à un peu plus de 1€ le paquet, se vendent à l’unité ou et on se soigne soi même avec des médicaments vendus à l’épicerie, chaque indien que vous rencontrez, vous donne la recette pour un dent qui fait mal, un angine ou un aphte, rincez vous la bouche à l’eau salée …. l’eau salée le remède universel.
Hier je suis allée dans la rue derrière chez moi … une de mes petits boutiques préférées était fermée, celle où je trouve des bébés poupées pour moins d’un euro, des oiseaux siffleurs, des bracelets indiens, et d’où je sors un gros sac de trésors infimes, en ayant pratiquement rien dépensé.
Je demande à la boutique voisine, A quelle heure ouvre-t-il ce soir ?
Le très jeune homme afghan, bengali ou pakistanais habillé traditionnellement de son pantalon de coton fin et de sa longue chemise bleu ciel, assis accroupi en équilibre sur ses jambes sur le trottoir de la boutique me réponds
Il n’ouvrira plus, il est mort hier, son coeur une allergie …. it was the end time …(c’était son heure)
Dans leurs pays qui sont en guerre chaque jour, depuis toujours. Dans leur pays qu’ils ont fuit pour plus de sécurité, pour assurer matériellement une vie décente à leur famille, dans ce pays où ils n’ont plus peur de se faire tuer à chaque coin de rue, dans ce pays où ils peuvent exercer leur métier de tailleur, de charpentier, d’électricien … mourir de sa belle mort est une bénédiction de Dieu, la vie n’est qu’un passage.
Il me manque déjà, ce petit monsieur adorable et souriant qui vendait des oiseaux mécaniques. ce petit monsieur qui nous accueillait toujours avec une gentillesse qui n’existe plus chez nous.
Je suis repartie triste, très triste.
Masha’Allah
Mektoub