C’était hier enfin presque, mon premier atelier, fait avec amour par mon DH, et puis mon premier salon, le salon mains de femmes à Toulon, ben ça ne nous rajeunit pas tout ça.
Bon dimanche à tous.
C’est l’inauguration très officielle, avec les grands officiels, des rues de Belle Etoile, depuis 1981, elles n’avaient pas été refaites, ca fait tout propre et tout neuf, c’est même irréel. et moi, je me souviens, ils sont encore là, les gens à qui j’ai cassé les oreilles en vélo, puis en moto … certains sont parti loin, vers ce que certains appellent le ciel. Et d’autres sont toujours là, frolant même les 100 ans, je fais le bilan, et quel bilan, un rien m’amuse et les souvenirs vont bon train, il est vrai que la roue tourne et c’est si bon de le savoir … et j’ai aimé les prendre en photo, j’espère qu’il ne m’en voudront pas, parce qu’ils ne sont pas des petits riens, ils font partie intégrante de mon histoire, celle qui s’écrit avec un tout petit h, dans un coin perdu du Luberon. A l’époque où nous étions peut être une dizaine, et que les pièces rapportées s’intégraient en douceur, sans faire de bruit, et sans ouvrir leur g …..e, mais ça c’était avant.
Il en manque, et je me rattraperai, un jour, je ferai une exposition des portraits des gens de chez moi.
Ce sont les chiens courants qui m’ont réveillée au petit matin, en des hurlements de jubilation à la vue du sanglier, c’est dans un demi sommeil que je retrouvais mes souvenirs d’enfance, les images s’entrechoquant dans ma tête. Les battues sont ouvertes depuis le 15 août pour sauver les récoltes, ils descendent jusque dans les maisons, ils ont de moins en moins peur de nous.
Dès les lueurs de l’aube, Clara et Clairon, je suis sûre qu’ils portent encore le nom de leurs illustres ancêtres, les oreilles touchant le sol, ont hurlé leur joie d’être libres et de courir dans la montagne, les chasseurs sont descendus bien bas vers le village, pour mieux faire remonter les hordes dans les bois.
J’entends au loin, leurs cris et leurs sifflets, ces paroles d’appels aux chiens, presque des incantations, dans une langue qui n’appartient qu’à eux, pas de coups de feu, ça doit être une mère avec ses petits, que l’on protège.
Et je me souviens du grand père, je me souviens de ces petits matins, où je portais sa biace, il ne pouvait plus marcher très longtemps, ses hanches le faisant souffrir. Il aurait plus de 100 ans aujourd’hui, on s’asseyait, on attendait, on scrutait, cherchant par les sons et le craquements des herbes et des fourrés, où les animaux se trouvaient, assise sur une souche d’arbre, en poste, je buvais ses paroles, il me racontait le temps d’avant, tous les anciens parlaient provençal, je leur répondais en français, et devant un petit déjeuner plus que substantiel, je les écoutais, je vivais dans un autre temps, un autre monde, j’étais plus libre que l’air, j’avais 16 ans, 17 ans, longue et fine, mes chaussures de marche plombant ma silhouette, alourdissant ma démarche, mes cheveux flottants à la taille, une chemise de mon père sur le dos, j’étais une princesse de la terre, et je respirais à pleins poumons l’air de la liberté, l’air de l’insouciance. Les villages semblaient si petits, la civilisation si loin, là haut sur le plateaux, ils étaient les seigneurs des montagnes se servant bien plus souvent de leur couteau que de leur fusil, je faisais partie des leurs, ils étaient ma famille, ma tribu, j’apprenais le nom des plantes, j’apprenais à découvrir les traces que les animaux avaient laissées, je reconnaissais les oiseaux et les insectes à leur chant, j’apprenais à devenir farouche et rebelle.
Jamais un sanglier de trop ne fût tué, une régulation parfaite de la population. Et c’est dans un rite presque païen, que le partage des bêtes se faisaient.
Les lundis matin au lycée, je gardais dans ma tête ces moments de communion avec la nature, enrageant d’être enchainée sur ma chaise, devant un tableau et des dérivés à fonctions exponentielles qui ne m’ont jamais servies à rien, enrageant de ma captivité scolaire, ne supportant aucun entrave, les mains massacrées par les ronces, les cheveux encore emmêlés par le Mistral de la veille, les griffures au visage, je ne gardais que pour moi, mon âme vagabonde et sauvage, paradoxe féminin et mouton noir au milieu des pimbêches à la dernière mode de ma classe.
Un simple aboiement des chiens, je retrouve le goût de ma liberté. Ai je vraiment changé ? A la lumière du premier soleil, je me suis fait un café, j’ai grillé du pain, juste pour continuer à faire travailler ma mémoire olfactive. J’ai regardé mon tricot aux lueurs d’Automne. Le chat m’a accompagnée, tricotant également la laine. Peut être suis je devenue bien trop sage maintenant … et j’entends le voisin fendre le bois pour l’hiver. Il ne pleut toujours pas.
et je me souviens de Fifi, le sanglier apprivoisé qui dormait sur le canapé.
En rangeant mon atelier, je suis tombée sur l’arlésienne rose, brodée sur une toile à matelas …. je ne l’avais plus jamais regardée vraiment depuis ce temps … parce que lorsque j’ai terminé un ouvrage, il finit sa vie dans une belle boite Ikea, jusqu’à qu’il me sorte des yeux ou que je le redécouvre ….
J’avais teint soigneusement les dentelles, les rubans de soie et les fils pour un harmonie quasi parfaite.
Lorsque je vois les broderies qui s’emmêlent les unes les autres, les perles et les boutons, je me dis que j’étais à l’avant garde vraiment …. bien avant d’autres créatrices, je n’ai qu’un seul regret … ne pas avoir fait cavalier seul dans la blogosphère beaucoup plus tôt. Lorsque j’ai crée le blog collaboratif Histoires de boites à couture en 2005, un des premiers blog créatif de la blogosphère française, je n’imaginais pas, je n’étais pas prête, je ne pensais pas à autant d’égo de la part de mes semblables et à autant de pillages les unes les autres autant de bassesse et de coups bas, je n’avais même pas imaginé qu’on pouvait monnayer tout ça, en même temps c’était tellement une belle expérience et de nombreux fous rires, surtout le jour où je m’aperçus qu’une créatrice avait affublé son cher et tendre, d’un prénom anglais, alors qu’il porte un prénom bien franchouillard par son baptème, je n’avais pas réalisé que le mien en portait un vraiment, et que ça devait être très chic…. Mais bon on ne refait pas le passé, et j’aime détailler les broderies, dont chacunes, chaque points, chaque perles me rappellent les quelques mois couchée sur un canapé, le temps qu’une de mes merveilles viennent au monde.
J’aime aller le dimanche matin sur le marché de mon village, surtout quand il y a les puces des couturières …. Mon village c’est des chiens heureux et des gens tranquilles …. Sauf l’été …. où on attend patiemment fin octobre. J’adore quand un nouvel habitant voire un touriste, me pose la question qui tue …. « Vous êtes nouvelle par ici ? », vous devriez acheter dans notre village, il fait si bon vivre ….
Ca m’arrive à moi, un peu trop souvent à mon goût, c’est arrivé à un copain d’enfance que j’ai rencontré ce matin, qui ressemblait à un boxeur prêt à combattre, de la bouffaride qu’il s’est prise, le trois quart du hameau voisin lui appartient ou appartenait à sa famille, tous ses ancêtres y dorment sous les croix de fer forgé du cimetière à côté des miens, l’Eglise nous y a vu enfant de choeur, nos mariages et nos baptêmes et y verra nos enterrements, que la moitié des hectares du Luberon, tu les connais par coeur, pour avoir accompagné maintes et maintes fois et porté la biace du grand père pour l’ouverture, et que les boum que tu faisais à l’époque, c’était pour cette nuit tant attendue de septembre, quand les garçons se débinaient dès les premières lueurs de l’aube, fusil à l’épaule à la recherche des sangliers et c’est au moment précis, à cet instant même, où l’énergumène endimanché, l’accent en saute rigole te pose la question, qu’il te vient une envie de meurtre avec préméditation … tu as envie de lui mettre la baffe gauloise, le coup de chevrotine dans les fesses et d’entrer en résistance contre les légions romaines, surtout que de la potion magique tu sais où il y en a.
Et un ancien élu de la République, te croise, alors que tu entames le troisième fou rire avec ton copain que les bétises mémorables de l’enfance t’obligent à prendre, l’ancien maire qui devient hilare à son tour, quand nous lui racontons que nous tremblions tous de trouille quand il nous faisait des remontés de bretelles, de pots de fleurs intervertis de fenêtre en fenêtre ou d’autres bétises toujours inavouées, que même devant le cercueil d’un des nôtres dans des larmes emmélés de sourires, nous jurions n’avoir jamais commises, Nous ! Implorer les esprits et les feux follets dans le cimetière, jamais nous ne l’aurions fait, les doigts croisés dans le dos, croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer ….. Finalement, monsieur le maire n’est plus si vieux qu’avant, surtout quand il ose enfin raconter les bétises de son temps, d’une dame morte centenaire que nous connaissions tous, qui lui courait après avec un balai et lui collait des roustes quand il faisait des bétises, le vouyoyant à partir du jour où il fût maire …. et nous beaucoup moins jeunes, et va t’en expliquer à l’olibrius en chapeau de paille et aux paroles non indigène, que sa face de poupre (poulpe), il se la garde ce pebron, et qu’il retire son tafanari de ce banc, car c’est celui du Sénat (des anciens du villages) qu’il n’a pas le droit d’y siéger et surtout qu’il aille se faire scoundre, parce que nous ce village c’est le nôtre, même si on ne fait pas la pintade du matin au soir devant l’école ou dans les rues et qu’on ne s’octroie pas le droit de faire du culturel plus que de raison pour remonter intellectuellement le niveau si bas de la population endémique, parce qu’on n’a pas besoin de faire du culturel dans nos villages, parce que ce sont nos villages, notre culture.
C’est ainsi la vie des villages, et des souvenirs d’enfance …. Ca se passe en Provence, mais je pense qu’ailleurs, ils doivent avoir les mêmes problèmes.
PS / Pièces rapportées, contrairement à toi, nous, nous nous savons et oui il y a les maisons porte scoumoune, celles qui seront inondés quand il pleut, et surtout celles que si tu casses le mur, la route s’effondre, certaines même on les a vu se construire de bric et de broc, il en existe même des hantées par la dame blanche (je te le raconterai une autre fois) mais comme tu restes sur ton piédestal, que nous sommes des moins que rien pour toi, juste des pacoulins autochtones, quelquefois anciens doryphores (mais au bout de 45 ans tu perds le titre) et que tu ne nous adresses même pas la parole quand tu nous croises dans la rue, l’air hautain de ton aristocratie citadine, n’imagine même pas que nous te le dirons … installe toi chez nous, pas de problème …..
PPPS / de vous à moi, je me la pète, durant les puces des couturières, une dame à mis pour exemple mon sac « esprit de Camargue » pour vendre ses galons …. tiens du coup j’ai fait la galine …..
Il suffit de peu quelquefois, d’une nappe tâchée, que l’on met à laver puis à sécher, et quand le ciel s’assombrit on la rentre et on la plie délicatement … et puis on détaille ….
Une femme cheveux défaits, un homme qui la regarde, une femme non voilée ….
et la cité d’Ispahan vous bondit à la gueule, et le sourire des messieurs iraniens vous reviennent en mémoire …. ceux qui dormaient la nuit dans les dow à même le pont des bateaux enroulés dans ces nappes … ils travaillaient 20 heures par jour.
et Port Zayed me revient en mémoire, et l’odeur du souk iranien me saute à la gorge …. je suis là bas, et plus rien ne m’empêche de revenir …
et je regarde le coucher de soleil sur la ville, c’était le 14 février 2011
Quoi du plus génial qu’un goûter piscine ? Et la fête au village le soir
La maison Lopez sans Monsieur Lopez, c’est comme la fête et le marché dominical sans mon père, pourtant je les vois tous nous surveiller, et papoter sur le banc du Sénat.
Fous rire avec ma grande, au sujet de la musique, de la soirée « disco », maman, ça ne t’ennuie pas si je garde mes écouteurs ? Mais non ma chérie, quand j’avais ton âge et que je venais à la fête, c’était déjà la même musique … tu as de la chance ma puce, tu échappes aux Paso Doble – Ca va de pair avec la paella – et aux twists endiablés, (nous ne sommes pas restés jusqu’à la fin, peut être que ?.) Tant pis pas de soirée mangas ni rock coréen pour les ados … faut s’y faire …
Manège, barbapapa, pêche aux canard, tir à la carabine, château magique et lumières psychadéliques tout y est dans une parfaite et rythmée cacophonie de musiques aussi délirantes les unes que les autres, chaque stand voulant couvrir celles des autres.
Les twins, grands conducteurs de véhicules improbables, en contestation totale et justes revendications, le directeur du manège n’offre plus le pompon, tout se perd ma brave dame.
et puis mes snippers, grands tireurs d’élite devant l’Eternel … ca plombe de partout et les ballons s’éclatent … on thésaurise soigneusement les points pour retourner tirer demain, et récolter la pire peluche que des hommes aux cerveaux enfiévrés on pu créer dans le but que tu repartes des fêtes foraines avec un énorme ours bleu électrique habillé d’un tee shirt de l’OM qui dans les pires moments couine en japonais ou chante chinois.
tous y sont passés, sauf ma Lara Croft qui me dit d’un air blasé …
bof, ca ne m’amuse plus, je gagne toujours …. ;-)
Une pomme d’amour pour la route, les 800 mètres qui nous séparent de la fête font office de berceuse, les twins n’ont besoin de rien d’autre pour s’endormir avant d’arriver dans leur lit, et les grands non plus d’ailleurs.
Edith de 12h04 : penser à braquer une banque avant d’aller à la fête à 5 euros les trois plombs de carabine, et 5 euros le tour de manège, il n’y a pas que la musique qui est restée trente ans en arrière, ils sont restés en base franche tous. ….. Oh les gars, se sont des euros là, pas des francs.
Souvenirs des goûters à la source Mirail, souvenirs du goût des vacances, souvenirs d’avant
Le gâteau au yaourt
1 pot de yaourt nature (on rince le pot et on s’en sert de mesure)
3 pots de farine
2 pots de sucre
1 pot d’huile
1 sachet de levure chimique
2 oeufs
j’ai rajouté deux sachet de sucre à l’écorce de citron …
C’est bien meilleur avec les yaourts faits maison à la yaourtière …
On mélange tout, on dépose délicatement dans un moule à cake chemisé au beurre et à la farine et une trentaine de minute au four à 180 °C et c’est le bonheur absolu ..
un simple voyage dans le passé avec une jolie nostalgie, le goût de l’insouciance et du bonheur.