J’aime aller le dimanche matin sur le marché de mon village, surtout quand il y a les puces des couturières …. Mon village c’est des chiens heureux et des gens tranquilles …. Sauf l’été …. où on attend patiemment fin octobre. J’adore quand un nouvel habitant voire un touriste, me pose la question qui tue …. « Vous êtes nouvelle par ici ? », vous devriez acheter dans notre village, il fait si bon vivre ….
Ca m’arrive à moi, un peu trop souvent à mon goût, c’est arrivé à un copain d’enfance que j’ai rencontré ce matin, qui ressemblait à un boxeur prêt à combattre, de la bouffaride qu’il s’est prise, le trois quart du hameau voisin lui appartient ou appartenait à sa famille, tous ses ancêtres y dorment sous les croix de fer forgé du cimetière à côté des miens, l’Eglise nous y a vu enfant de choeur, nos mariages et nos baptêmes et y verra nos enterrements, que la moitié des hectares du Luberon, tu les connais par coeur, pour avoir accompagné maintes et maintes fois et porté la biace du grand père pour l’ouverture, et que les boum que tu faisais à l’époque, c’était pour cette nuit tant attendue de septembre, quand les garçons se débinaient dès les premières lueurs de l’aube, fusil à l’épaule à la recherche des sangliers et c’est au moment précis, à cet instant même, où l’énergumène endimanché, l’accent en saute rigole te pose la question, qu’il te vient une envie de meurtre avec préméditation … tu as envie de lui mettre la baffe gauloise, le coup de chevrotine dans les fesses et d’entrer en résistance contre les légions romaines, surtout que de la potion magique tu sais où il y en a.
Et un ancien élu de la République, te croise, alors que tu entames le troisième fou rire avec ton copain que les bétises mémorables de l’enfance t’obligent à prendre, l’ancien maire qui devient hilare à son tour, quand nous lui racontons que nous tremblions tous de trouille quand il nous faisait des remontés de bretelles, de pots de fleurs intervertis de fenêtre en fenêtre ou d’autres bétises toujours inavouées, que même devant le cercueil d’un des nôtres dans des larmes emmélés de sourires, nous jurions n’avoir jamais commises, Nous ! Implorer les esprits et les feux follets dans le cimetière, jamais nous ne l’aurions fait, les doigts croisés dans le dos, croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer ….. Finalement, monsieur le maire n’est plus si vieux qu’avant, surtout quand il ose enfin raconter les bétises de son temps, d’une dame morte centenaire que nous connaissions tous, qui lui courait après avec un balai et lui collait des roustes quand il faisait des bétises, le vouyoyant à partir du jour où il fût maire …. et nous beaucoup moins jeunes, et va t’en expliquer à l’olibrius en chapeau de paille et aux paroles non indigène, que sa face de poupre (poulpe), il se la garde ce pebron, et qu’il retire son tafanari de ce banc, car c’est celui du Sénat (des anciens du villages) qu’il n’a pas le droit d’y siéger et surtout qu’il aille se faire scoundre, parce que nous ce village c’est le nôtre, même si on ne fait pas la pintade du matin au soir devant l’école ou dans les rues et qu’on ne s’octroie pas le droit de faire du culturel plus que de raison pour remonter intellectuellement le niveau si bas de la population endémique, parce qu’on n’a pas besoin de faire du culturel dans nos villages, parce que ce sont nos villages, notre culture.
C’est ainsi la vie des villages, et des souvenirs d’enfance …. Ca se passe en Provence, mais je pense qu’ailleurs, ils doivent avoir les mêmes problèmes.
PS / Pièces rapportées, contrairement à toi, nous, nous nous savons et oui il y a les maisons porte scoumoune, celles qui seront inondés quand il pleut, et surtout celles que si tu casses le mur, la route s’effondre, certaines même on les a vu se construire de bric et de broc, il en existe même des hantées par la dame blanche (je te le raconterai une autre fois) mais comme tu restes sur ton piédestal, que nous sommes des moins que rien pour toi, juste des pacoulins autochtones, quelquefois anciens doryphores (mais au bout de 45 ans tu perds le titre) et que tu ne nous adresses même pas la parole quand tu nous croises dans la rue, l’air hautain de ton aristocratie citadine, n’imagine même pas que nous te le dirons … installe toi chez nous, pas de problème …..
PPPS / de vous à moi, je me la pète, durant les puces des couturières, une dame à mis pour exemple mon sac « esprit de Camargue » pour vendre ses galons …. tiens du coup j’ai fait la galine …..
Goncalves
Ahhhh!!!! J’ adore! Toute mon enfance, et mon adolescence revient, et que cela fait du bien!
Merci pour ces belles photos.
fa bienne
oh tes puces sont plus belles que chez nous… :)
corinne74
miel de sapin chez vous bastidane????? ne serait ce pas plutôt chez moi , franche comte ou et haute savoie? ………. ;o)))))
mais dites nous donc les noms de ces touristes que l’on se gausse de leur betise………………….
bon dimanche
corinne74
wallart
nous venons de passer 4 semaines à Castellet , de l’autre côté de chez vous, comme depuis de nombreuses années ; ce texte m’a bien fait rire, nous qui nous efforçons de ne pas être des « touristes » :-) mais qui ne serons jamais « du pays » …
Marie-pierre
Un pur bonheur cet article lol
De bien belles photos
Une envie de déambuler dans ces puces et ce beau village
Belle fin de journée
rosy du Luberon
Nous sommes très accueillants dans ce village du Luberon, mais nous sommes un peu susceptibles, je vous raconte : » quand on est du pays, et que l’on croise quelqu’un, qu’il soit de chez nous, ou un estranger, il est d’usage de dire, » Bonjour Monsieur » Bonjour Madame » …parfois lorsque j ‘ouvre ou ferme mon portail , qui est un peu loin de la maison, je vois sur le chemin passer des gens, un coureur, un cycliste, ou en famille, dans ma tête je me dis » ( qui sont-ils ?? ) he bien !! je leur dit, bonjour, ils restent un peu surpris et il me dises bonjour, parfois ils se forcent ……….voilà !!! c’est notre culture… mais à force de nous snober on finit par les regarder aussi un peu de travers, je pense que ‘l’on devrai mettre comme pour indiquer le parking , un panneau où serait écrit : « » » » gens qui passait et qui venait d’ailleurs vous êtes priés de nous dire BONJOUR c’est l’usage dans notre village » » » » merci ..
Turquoise13/Fran
En te lisant j’en ris encore……J’ai immigré en Creuse et je peux te dire qu’ici aussi il y a les mêmes !!! çà se multiplie ces bébêtes…quand j’habitais les Gorges du Verdon c’était terrible dans les rues de Moustier Ste Marie du style …. « le miel d’abeilles c’est lequel ? » (ben oui quoi 9 miels différents çà perturbe le cerveau)….J’ai bien aimé te lire çà m’a rappelé l’ époque heureuse de ma petite enfance avant que ma mère ne meure et que l’ on me déracine pour Marseille… L’ époque où sur 4 rues de Salon de Provence toute la famille était là (9 frères et soeurs donc beaucoup de cousins ,cousines et moi la dernière, fille de la petite dernière de la grande fratrie) quand je te lis j’ai toutes ces images qui reviennent en mémoire, ces senteurs que même le temps ne peux effacer, Merci pour ces bons moments un peu nostalgiques mais si doux.
Au fait tu as bien fait ta galine j’espère et que tu t’es fait plaisir au milieu de ces puces couturières….tu as bien dû ramener quelques petits trésors j’en suis sure….Bonne soirée.
Regine
ben voui…..Ici aussi en Bretagne….Comme il ne pleut pas…tout le monde le sait….. on les reconnaît à la non amabilité et à l’incapacité de la politesse ou de faire la queue au marché…et papoter avec son voisin…Il manque toujours quelque chose ,chez eux ils ont tout…Surtout ce que nous n’avons pas besoin……
Merci pour ces belles photos qui me rappelle mon enfance ,quand un ami de mon père originaire d’Aix habitait dans cette Provence qui sentait si bon et qui cliquetait de ses rideaux de bois….
claudine beaurenaud-colmont
chouette ton marché! ces vacanciers sont tous les mêmes… au marché, ici, EUX ont tout leur temps car ils viennent juste pour la promenade dans le marché Georges Brassens car ils n’ont pas de repas à faire (ils sont invités ou à l’hôtel)) tandis que nous, les autochtones, nos maisons sont pleines de gens à nourrir et on doit courir et… on les a dans les jambes. Vivement la fin des vacances…
Renée SMAGALA
très bel article, très belles photos, mais je me pose une question, sommes nous vraiment les bienvenus les touristes ? je vais dans le LOt tous les ans au printemps et en provence en automne, j’ai l’impression de ne pas être acceptée en provence alors que dans le sud ouest j’y suis toujours très bien accueillie.
La Bastidane
Bonsoir Renée, merci de votre compliment, La réponse est peut être parce qu’il y a beaucoup moins de touristes et de personnes à s’installer dans les villages du Lot qu’en Provence ;-)
Et en septembre, il se pourrait bien que les « autochtones » soient proches de l’overdose.
Je parle dans mon article principalement des citadins qui s’installent dans nos villages sans prendre en compte les spécificités du territoire.
Belle soirée à vous
Carole
Tu es un Amour de Belle Dame Provençale, merci!!!!!! Merci pour ce tour de marché, il y a des trésors, des merveilles…… J’ai adoré…… Les puces de couturières que j’aimerais aller y faire un tour, ce doit être tout une aventure!!!!
Mys
Comme ils sont beaux tes dimanches matins dans ton village, j’en serais presque jalouse !!!!!
Merci de partager ces moments avec nous.
Jacqueline
j’adore tant sur le fond que sur la forme et je me régale… ici en Bourgogne, c’est pareil… et je ne parle pas du marché du samedi matin où, si le temps est beau, que les nuages ne sont pas trop gris, que les hirondelles sont revenues… on est envahi de citadins qui s’ébahissent devant une « si jolie carotte » ou un « coq » qui fait cocorico !!! pour le « bonjour », même chose ici ! quand nous sommes « entre nous », tout le monde se le dit, du plus jeune au plus vieux… pour eux, c’est presque une atteinte à leur vie privée « mais qu’est-ce qu’il me veut ce paysan »… Vade retro citadins si c’est uniquement pour venir jouer le « bobo gentleman farmer » avec ton costume de Tartarin de Tarascon ! ils veulent de « l’authentique » comme disait Pagnol ! nous aussi mais on veut qu’ils le respectent !
Merci pour ces magnifiques photos qui donnent envie de retourner dans cette belle Provence de mon enfance, entre Aix et Nîmes ! les cigales chantent encore dans ma tête et je regarde tout en écrivant ces quelques mots (pardon pour la longueur… lol) le beffroi d’Aix ou le château de Vauvenargues, esquisses d’Henri Crespi, ami de mon oncle qui habitait ce « clôtet » cher à mon coeur au pied de la Sainte Victoire !
chticaillou/Roselyne
Je le trouve si beau ton pays à travers tes articles. Un jour… un jour j’espère pouvoir le voir en vrai mais je me demande si je serai à la hauteur ? Du coup j’ai les « chocotes » comme on dit et je me dis qu’il vaut peut-être mieux que je l’admire de loin plutôt que de me joindre à la cohorte des touristes (même si il n’y a aucune chance pour que je vienne en été).
Mais continues à me faire rêver avec tes photos et tes articles « régionaux » comme tu me fais rêver avec tes ouvrages. Merci !!!