Subir le déluge depuis vendredi soir, sans arrêt, se dire qu’on a de la chance, la chance de ne pas faire partie des sinistrés, des morts, des disparus, des personnes qui n’ont plus rien, de ceux qui ont tout perdu. Penser à eux sans arrêt.
Les alertes ont été données dans chacun de nos villages, chaque ruisseau a décidé de prendre les routes pour lit.
Laisser les chevaux et les poules à l’intérieur. Compter les 9 chats et les 4 chiens et se dire que tant que tous sont à l’intérieur, ils ne risquent rien.
Regarder la désolation du jardin, voir que la terre boit avec soulagement.
Puis prendre son mal en patience, avoir la chance d’avoir épousé un breton, manger des galettes, et puis goûter le Beaujolais nouveau en hommage à mon père, même si je n’aime pas le vin.
Et puis dessiner dans l’atelier, regarder des séries, trier les journaux d’un autre temps, sourire des publicités, rentrer à la maison, faire un feu, reprendre un vieux tricot coloré et penser à le refiler à terminer à ma mère comme d’habitude et faire des châtaignes en regardant un film de Noël en demandant au très vieux labrador de bien vouloir me laisser une place sur le canapé.
Je pense que mon dimanche ressemble aux vôtres, du moins pour ceux qui n’avaient pas le droit de sortir pour cause d’alerte.











































Tu regardes si les plantes vont bien, surtout la Vanille que tu chouchoutes depuis des mois, un bébé vient d’arriver il est en éprouvette, ramenée cette fois ci encore par Isabelle de la Réunion, et que tu remercies toujours et à chaque fois, tu espères qu’elles grandiront et envahiront l’atelier. 



Tu allumes un feu, pour te réchauffer. La chaleur douce envahit la pièce. Tu prépares ton cocon.




Et puis les pendules que tu amasses sans savoir pourquoi, aucune ne fonctionne et tu es toujours en retard. Les clochettes de table en verre encore que tu accumules.


Tu t’inspires du monde, et des pays que tu as vu ou que tu rêves de voir. Tu t’inspires des plantes qui t’entourent. 


Des objets chers à ton coeur, le rasoir de ton arrière grand père, un boite de Gavottes de Dinan d’un autre temps, à tenir bien au sec, un Pierrot, une colombe et un coffret à senteurs.
Et puis l’enfance qui t’est si chère.
Boites à couture, machines à coudre, fers à repasser, moulin à café, avion, voiture autant de jouets de petites filles et de petits garçons que tu chines inconsciemment, compulsivement.




tu souris à la vue de la boite d’allumettes, bien peu savent d’où elle vient.
Tu secoues la neige sur Pompéi, tu rigoles en regardant les réveils qui resteront des réveils jusqu’à la fin de leur vie, ils sont là depuis 15 ans pour certains, et non tu ne les détruiras pas pour faire quelque chose, ils ont droit à une retraite heureuse après des années à se réveiller trop tôt.
Et enfin tu commences à travailler …..






































































