1992 – Retour vers le passé

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En 1992 j’étais mutée à Paris, je n’avais rien pour me meubler, alors toute la famille et les voisins s’y sont mis et m’ont offert les meubles et la vaisselle qui ne servaient plus.

Le lit de ma chambre de « jeune file » transformé en canapé, la chambre Art Déco d’un voisin, la petite table du mariage de l’oncle Joseph, la table en fer et le lampadaire forgés par mon grand père, carrelé avec le emaux de la piscine de l’oncle Jo,  la coiffeuse et la table de couture de tante Charlotte …. un patchwork cousu par tata Pierrette et un autre plus tard sur mon lit, le service à café de grand mère Augusta, les assiettes anglaises de ma grand mère, et celles de tante Eliane, le drap brodé de la cousine Juliette comme rideau dans ma chambre, mes poupées, mes cahiers et mes livres,  j’ai passé tout un été à décaper et peindre les meubles pour faire un unité. Les meubles arrivés à Paris dans un petit appartement de la ceinture rouge, j’ai fait un descente au marché Saint Pierre pour faire mon dessus de « canapé » et mes rideaux. Tout à l’économie, je n’avais pas un sou vaillant. L’appartement était vétuste, inhabitable, la cuisine peinte en orange du sol au plafond, j’ai passé 15 jours avec mon père enfermés dans l’appartement à essayer de le rendre correct.

Je trouve que j’étais très en avance sur le Shabby chic qui fait la une des revues de décoration, et tel Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, je faisais du Shabby chic sans m’en rendre compte.

J’ai encore tout mes meubles et presque tout les bibelots, ils se sont transformés au fil des ans, changés de destination de pièces. Attention certains tissus peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes … ;-) . Mes collègues de bureau, se moquaient un peu de moi, je vivais dans un monde qui  n’était pas vraiment moderne, mais j’étais bien, je travaillais tant, que j’aimais rentrer chez moi, retrouver un peu la campagne et être hors du temps, surtout le jour magique où un monsieur de son orgue de barbarie s’est mis à jouer dans la cour, il y a des choses qui marquent, de ces petits riens qui font qu’un appartement est un refuge. Et puis, il n’y avait que les cinq étages à descendre pour tomber dans une haie d’hortensia et être sur le marché aux puces de la porte de Vanves.

Il y a exactement vingt ans, je faisais la même chose qu’aujourd’hui, je retapais mes meubles pour m’installer …. le bric la broc, et les antiquailles, ce n’est pas d’aujourd’hui ;-)

5 Responses

  1. IsaE

    alors je dois passer tous les jours en bas de ton ancien nid :) Comme quoi les bonnes idées ne vieillissent pas : retaper des choses encore en bon état çà n’est pas une nouveauté suffit de changer de nom pour le faire penser ;)
    Bravo pour cet article
    bizzz
    IsaE

  2. Catherine Graber

    je ne vois pas pourquoi on changerait de style, mon délire à moi c’était la couleur des murs, vert océan de préférence^^
    toutes ces années après j’aime toujours…merci pour ce voyage dans le temps…

  3. LN

    Le tout étant de savoir mettre les vieilles choses au goût du jour et à son propre goût pour révéler sa personnalité ….

  4. rosy

    je confirme, j’adorais l’appartement de Nathalie, chez nous on ne jette rien, il faut que vraiment les choses soient vraiment mortes (et encore !!! ). Le principal c’est de se sentir bien chez soi et c’est vrai que c’est ce qui reflète une personnalité et je sais que Nathalie a sa  » propre » personnalité……..et des idées toutes les minutes (lol)… on ne la changera pas et c’est tant mieux…..j’ ai 3 enfants dont je suis fière , très inventifs, très déco, enfin très débrouillards, c’est une grande satisfaction pour une mère …….comme nous disons, le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre (lol) (oups !! j’ai les chevilles qui enflent, pas que la main ) mdr

  5. Chticaillou

    Oui voyage dans le temps et les souvenirs en regardant ces photos ! Je connais ces appartements ! Une de mes amie habitait sans doute le même endroit que vous et j’en ai occupé un du même type Porte des Lilas à la même époque. Ils n’étaient pas très « brillants » ces appartements mais leur conception biscornue, avec des angles pas très droits, permettait un aménagement qui sortait de l’ordinaire et qui, justement, collait bien à des gouts « différents ». J’ai eu aussi l’orgue de barbarie. Avez-vous eu le rémouleur vous aussi ? J’aime beaucoup votre décoration faite de vieux objets qui ont une histoire à raconter… Merci pour cet album souvenir !

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