Le 48ème jour d’après – Sans commentaire

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Imaginer juste que des gens profitent du système pour vendre au marché noir, 6 masques de tissu, 40 euros, les prix peuvent aller jusqu’à 15 euros pièce, ça me dépasse, j’en ai presque envie de vomir, et pas de mots.  Alors je m’y suis mise, gratuitement avec l’aide de ma mère, à la demande de la paroisse,  elle coupe, je plie et je pique, l’opportunisme, je ne peux pas, c’est plus fort que moi. Le chat d’atelier se la joue dormiasse sur la table. On a choisi des tissus provençaux, lumineux pour que le moral soit haut, pas d’élastique en stocks mais des liens que j’avais acheté et entassé au cas où (en cas de guerre…)

Je retourne à ma machine, prenez soin de vous.

le 47 ème jour d’après, les oiseaux verts du jardin de grand mère (non de ma mère)

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Je vois souvent ma mère se promener avec ses boites en bois, s’intaller devant la tv, dans sa chambre sur son lit ou dans mon atelier ou dans le sien et inlassablement coudre des hexagones verts en tissu.

Ca fait des mois qu’elle fait ça, elle a entrepris un travail de titan, non pas un petit quilt vite fait, non une immense courtepointe,  si vous faites de recherches sur le blog, vous y découvrirez ses mains cousant des hexagones lors des rencontres avec les copines et je n’avais jamais osé lui demander ce qu’elle allait en faire, jusqu’à ce jour de début avril  où sur sa page Facebook, les Quilt de Rosy, je vois cette photo, et j’ai découvert avec ses followers, les oiseaux verts du jardin de grand mère, elle a brodé douze oiseaux en vert, des oiseaux magnifiques, modèles qu’elle avait acheté à Sitges, il y a quelques années. Aujourd’hui, elle est venue avec ses deux boites pour faire des essais dans l’atelier, et je n’ai pu m’empêcher de faire des photos. Les oiseaux verts sont pour moi, un si beau souvenir, les perruches de Nouméa qui caquètent dès 4 heure du matin dans les arbres, les quasi mêmes perruches qui se sont acclimatées dans les arbres marseillais, les perruches de ma grand tante, qui me faisaient tant de peine dans leur cage, et le perroquet libre d’une vieille cousine. En voyant les broderies de ma mère, je ne me suis aperçue que j’aimais les oiseaux verts et les jardins de grand-mère, qu’ils étaient une porte sur mes rêves,  vraiment hâte qu’elle le termine, d’abord parce que le vert est ma couleur préférée. Et puis juste pour m’installer dans le jardin, les soirs d’été, parce qu’on n’est jamais aussi bien que dans un quilt fait par sa mère, le jardin de ma mère aux oiseaux verts.

 

Le 46ème jour d’après – Laisser quelque chose derrière soi.

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« Chacun doit laisser quelque chose derrière soi à sa mort, disait mon grand-père. Un enfant, un livre, un tableau, une maison, un mur que l’on a construit ou une paire de chaussures que l’on s’est fabriquée. Ou un jardin que l’on a aménagé. Quelque chose que la main a touché d’une façon ou d’une autre pour que l’âme ait une endroit où aller après la mort ; comme ça, quand les gens regardent l’arbre ou la fleur que vous avez plantés, vous êtes là. Peu importe ce que tu fais, disait-il, tant que tu changes une chose en une autre, différente de ce qu’elle était avant que tu la touches, une chose qui te ressemble une fois que tu en as fini avec elle. La différence entre l’homme qui ne fait que tondre le gazon et un vrai jardinier réside dans le toucher, disait-il. L’homme qui tond pourrait tout aussi bien n’avoir jamais existé; le jardinier, lui, existera toute sa vie dans son oeuvre. »

Fahrenheit 451 – Ray Bradbury

Et puis  on n’est jamais seul quand on jardine, même le temps se joue de nous, soleil, pluie, vent. Et partout l’empreinte de mon père, de mon grand père, j’ai trouvé des plants d’artichauts.

Prenez soin de vous.

Le 45ème jour d’après – 1er mai

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Il fait un temps à rendre une bande de clowns dépressifs, un 1er mai en plein confinement, je ne vous en parle même pas, c’est l’howeur. J’ai eu mon muguet, le vrai et c’est l’essentiel, et j’en suis heureuse, je m’accroche aux traditions comme les poux sur les cheveux des gamins de la maternelle. J’ai testé pour vous, le ruban, cuir et ruban d’organza, et le muguet, dentelles et organdi, finalement je n’aime ni l’un, ni l’autre, il me reste un an pour me perfectionner ;-) Sinon mon oiseau avance bien. Les 1er mai d’antan me manquent, ces repas familiaux, qui fleurait bon les discussions politiques, chez mon grand père avec mes grands oncles et mes grand-tantes, et la kirielle de cousins, la grande fête ouvrière et sportive, le jour férié par excellence. C’était hier, c’était avant, avant la grande épidémie. Prenez soin de vous, surtout,  et à demain, peut être.

Il est revenu Le Temps Du Muguet
Comme un vieil ami retrouvé
Il est revenu flâner le long des quais
Jusqu’au banc où je t’attendais

 

PS / Je confirme, ils sont super moches mes muguets, mais ils portent bonheur.