Je ne sais pas vous, mais si j’écoute ou regarde l’actualité ( et en ce moment, c’est l’innommable), je perds pied et je me réfugie dans mon monde, surtout que j’ai eu la très mauvaise idée, d’aller sur X, le nouveau Twitter. J’ai tellement lu d’horreurs, d’ignominies, vu des images terrifiantes, atterrée par des commentaires abjects, blessée dans mon humanité que je me demande encore si l’humain vaut la peine d’être sauvé. Je ne commenterais pas, ni la guerre, ni les attentats, que puis je dire ? C’est au delà de mon entendement. Il m’a fallut les quatre jours réglementaires de recueillement pour sortir de ma torpeur. Je n’arrive pas à faire mieux, je n’arrive pas à publier comme si rien n’était. Je ne peux pas écrire, je ne peux pas parler. Si je le faisais, je serai insupportable, en écrivant rageusement « mais, fermez là, une bonne fois pour toute » à tous les gens qui se targuent d’être pro palestinien, pro isralien, pro hamas en de petit panneau bien comme il faut, alors qu’ils ne connaissent rien à l’histoire, aux pays, j’ai juste envie de leur dire, taisez vous, vous êtes ridicules ! Après il y a les journalistes qui ont encore des petites roues à leur vélo, qui y vont de leur analyse, les joueurs de foot, alors eux qu’ils nous oublient les milliardaires, s’ils étaient payés pour penser ça se saurait, on ne leur a pas demande leur avis. Et puis ceux qui ont besoin de coupable, je ne les supporte plus. Ca me fatigue tout ça. Mais vraiment.
Alors je me suis réfugiée dans mon atelier. J’ai remis en état une poupée de 4 sous, une poupée de foire, ses belles totalement délaissées par les collectionneurs, car elles ne sont pas toujours très jolies, empruntées dans leur chignon de princesse, bourré de papier journal, et leur robe à froufrou, des précieuses bon marché. J’imagine les amoureux des années 50-60, lui jouant au passe-boules ou tirant à la carabine sur des ballons. Elle se dandidant si fière sa poupée dans les bras. Au doux bruit des flonflons, des manèges, des roues de la fortune et des tireuses de cartes, ils s’aimaient tout simplement, peut être allait-il partir faire son service pour une guerre lointaine, peut être en revenait-il. J’imagine la poupée posée sur un lit durant une soixantaine d’année, souvenir de cet amoureux. Alors ce week end j’ai restauré la belle, retendu ses membres distendus et sa tête dodelinante, passé du lait de bébé pour le corps, de la bombe nettoyante pour tapis dans les cheveux, et fait tremper, sécher et repasser sa robe. Elle sent bon et elle a bien meilleure allure. Elle s’interroge sur le monde, elle m’interroge, mais je n’ai pas de réponse, comment pourrais à avoir depuis 1995 je me pose toujours les mêmes.
Ce soir notre terre ne va pas mieux, les alertes info fusent, le ciel est orageux, noir et menaçant, l’automne semble s’ancrer dans la saison, j’imaginais juste un été éternel, j’ai mis mon premier pull, mais pas encore de chaussette. Bonne soirée mon monde