Vous commencez à me connaître, depuis le temps que je vous bassine avec mes Petits Riens, je ne vous montre jamais trop mes cadeaux d’anniversaire ou mes achats quotidiens, en fait je ne vous les montre pas du tout. Je ne vous montre pas non plus ce que je mange, étant donné que je cuisine pratiquement deux fois par jour, sauf quand une de mes filles ou ma mère prend la relève. Je ne suis pas atteinte de shoppinite aigüe non plus, je suis capable de garder un jean et une paire de chaussures plus de 10 ans, en fait je n’ai besoin de rien, sauf de chiner pour sauvegarder le passé.
Mais là je voulais vous montrer ma nouvelle machine à coudre. Celles qui me suivent, savent que je collectionne les machines à coudre anciennes depuis toujours, dans la soupente de l’atelier, elles sommeillent le temps que j’ai besoin d’elles, Featherweight Singer ou Grasshopper Elna (mes deux chouchoux), du haut de leur canonique âge, elles sont parfaites, révisées, nettoyées, graissées, avec leur transfo et leurs accessoires. Elles sont là et ça me suffit pour me dire que je les ai sauvées d’une vie de presse-livres ou de lampe de chevet.
Je voulais vous présenter ma Omnia, fabrication française de Manufrance, vous saviez que tous les fabricants d’armes ont construit des machines à coudre, la mécanique est similaire … mais j’avoue que je préfère les machines à coudre, quoique j’aime bien la mécanique des armes, démonter une arme c’est comme démonter une machine à coudre, et c’est pour moi un jeu, un bonheur, un moment de méditation.
La belle est arrivée par voie postale, le vendeur a oublié la table de travail, il ne la retrouve plus, j’espère la récupérer un jour.
Je l’ai dépoussiérée, nettoyée. Elle a fait un stage au garage pour un coup de soufflette et de graissage.
Et elle fonctionne, elle ronronne, j’ai un peu de mal à régler la tension supérieure du fil, il va falloir que je démonte, ou que j’appelle l’experte familiale, ma marraine, 40 ans dans la bonneterie, elle saura rendre mes points parfaits, sinon elle ira faire un petit tour, voir Julien « Au bonheur des dames ».
C’est un pur produit des années 70, comme moi. Je m’amuse en voyant les jeunettes s’approprier cette époque que j’ai vécu, peut être pas avec le même regard qu’elles. En vous écrivant, j’écoute les tubes de ces années là, de Rod Stewart au Big Bazar et je fredonne Say It Ain’t so Joe, Murray Head doit en avoir les oreilles qui saignent. Alexa est en train de s’emmêler les pinceaux entre Abba, Afric Simone ou Boney M et les Rubettes, tu n’as jamais écouté le Hit Parade de RMC avec Julien Lepers toi, enfin Alexa ?.
J’ai sorti pour vous, une de mes tasses Mobil, avec la cuillère BP, c’était ce temps où les géants du pétrole chouchoutaient leurs clients, croyez moi si vous le voulez, mais il est meilleur, il a le goût de mon adolescence.
Elle est jaune ma machine, elle existe aussi en rouge, je ne désespère pas de la trouver un jour. Quoique je la préfère en jaune, elle fait plus d’époque. J’ai sorti quelques coupons bien seventies, en me disant qu’un jour j’en ferai quelque chose.
Je ne suis pas nostalgique ce matin, d’un époque qui est bien révolue, mais Bon Dieu, qu’est ce que c’était joyeux et plein de vie, cette après guerre, car il faut le dire, la fin de la guerre c’était juste 25 ans avant, et c’est quoi 25 ans quand on y pense.
Les réveils d’époque me rappellent que je dois filer me préparer pour allez visiter l’expo de ma marraine fée des machines à coudre, elle et ses copines exposent à Pertuis, à partir d’aujourd’hui, je vous ai mis leur affiche en fin d’article.
Alors encore un café, Mobil, Antar, Total ou BP ? ….. Allez Bonne journée à vous tous.